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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 08:53

 

Je découvre une information véhiculée par Grand Lille TV, selon laquelle le parti socialiste veut que la langue arabe soit enseignée au collège, en tant que première langue, au même titre que l'anglais, l'espagnol, l'allemand.

 

Suit l'entretien d'un professeur Denis Legros de Paris VIII, qui nous affirme textuellement : "La géopolitique et aussi la prospective politique montrent que la langue arabe est devenue une langue incontournable dans le contexte de la mondialisation et que si l'on ne prend pas en compte le contexte linguistique, le contexte culturel des locuteurs, des individus qui vivent en France en particulier, si on ne tient pas compte de leur culture, si on ne tient pas compte de leur vie, c'est non seulement une perte, mais c'est aussi un manque dont on aura du mal à se remettre."

 

J'avoue ne pas comprendre pourquoi ce personnage ne fait pas cette déclaration directement en arabe. Alors, il suffirait de remplacer le qualificatif "arabe" par celui de "français" pour que le brûlot politique auquel il participe (idiot utile ou utilité idiote? pour enrichir une citation historique) se transforme en une position logique, claire, et nécessaire.

 

Car la seule partie réelle de sa déclaration tient dans ce que sa première ligne dévoile incomplètement : "la géopolitique et la prospective politique...". Tout le reste n'est que fatras destiné à endormir les bobos et les gogos.

 

Oui, la géopolitique et le prospective politique sont en première ligne... de combat. Elles affirment que la France, par sa culture, ne peut se développer, voire survivre, que si une langue unique la fortifie. Rares, d'ailleurs sont les pays, qui, comme la Suisse, échappent sans dommage à cette donnée.

 

C'est pourquoi cet homme, en sa longue phrase, insulte tous les Français qui font l'effort de soutenir le sens profond de leur langue, dans toutes ses beautés, ses acceptions, ses limites, ses découvertes, ses enrichissements, ses verdeurs et ses indignations qui me permettent de lancer un vigoureux "parlons français, bordel !" et qui sont nécessaires à la survie de ce pays... s'il le veut.

 

Il les insulte aussi en les taxant a priori d'incompétence à comprendre celui qui parle une autre langue. Je ne sais ce qu'il découvre de lui à cette occasion, mais il devrait réfléchir à ce que toute personne de toute origine en revient toujours au fonds commun de sa langue maternelle pour exprimer ce qu'elle a compris et retiré d'une autre. Apprendre la culture d'un autre, ne passe pas par la connaissance superficielle de sa langue. Apprendre la culture d'un étranger nécessite la traduction aussi complète et réelle que possible qu'un spécialiste de notre langue peut nous l'apporter. Je n'ai nul besoin de parler inuit, de saisir leurs vocalises gutturales, pour tenter d'approcher l'idée de la crainte du grand ours blanc, pour imaginer le travail nécessaire à la confection de leurs outils traditionnels. Le livre bien français de Paul-Émile Victor m'offre bien plus et bien mieux que tout baragouinage entre un Inuit et moi.

 

Comprendre la culture arabe (inuit, allemande, etc.) c'est d'abord enrichir ses propres langue et culture. À observer notre monde, à l'écouter, à en recevoir des textes, (je sais de quoi je parle) je me sens armé pour proposer que nous fassions d'abord revenir le français et sa culture à un niveau acceptable dans toutes les classes de populations, avant d'approcher un niveau de qualité. C'est un effort nécessaire. Ben oui, oui mais ben bon, y'a pas photo, à l'insu de mon plein gré... NTM !

 

Que la langue arabe soit riche, c'est incontestable. Que de grands poètes l'aient illustrée, oui. Que la culture arabe mérite d'être connue, oui. Que je veuille établir un pont de connaissance avec un interlocuteur arabe, oui. Mais ce dernier point sera toujours d'autant plus fort et riche que nous serons l'un et l'autre forts et riches en nos langues maternelles, et que, si nous voulons vivre ensemble, nous devrons parler la langue de cet état. Ce n'est pas suffisant, mais c'est indispensable. Les éléments constitutifs de la paix, de justice et de survie en dépendent.

 

Le reste n'est que tromperie, argumentation faisandée, ou erreur d'interprétation nécessitant d'autres investigations psychologiques.

 

 

 

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14 avril 2010 3 14 /04 /avril /2010 12:50

 

LA CORRECTION

 

Une lectrice que je remercie me signale une faute de sens dans l'un de nos OLNIs, un des miens. Dois-je sauter au plafond, m'indigner, tempêter? Bien au contraire : merci de lire avec attention, et merci de signaler l'erreur.

 

Lire, c'est aussi participer. L'avantage de lire un OLNI, c'est aussi de pouvoir pratiquer de façon assez rapide la correction adéquate. Ce fut donc fait ce matin. Le Voyage des Sternes n'en sera que plus agréable. Le livre sur papier ne permet pas ce genre de reprise. Voilà un autre avantage d'un produit comme nos OLNIs et d'une structure comme la nôtre.

 

LA NOUVEAUTÉ

 

J'en ai profité pour ajouter au Voyage des Sternes le module qui permet d'y insérer une dédicace autographe. Voilà la nouveauté du jour.

 

Je me réfère à mon courrier du 7 avril par lequel j'annonçais :

 

LETTROPOLIS amorce une nouvelle étape :

la possibilité de télécharger des OLNIs dédicacés personnellement à votre intention.

 

Deux titres sont déjà à votre disposition :

 

Mamina par Pascal Fargeas-Chartier

Histoires d'Eau Salée par Cloud R'Bey.

 

Un mode d'emploi complet se trouve sur LETTROPOLIS www.lettropolis.fr

Bandeau supérieur, visite guidée, aide et outils.

 

Encore un coup d'avance de LETTROPOLIS par rapport aux grands numérisateurs.

 

Avec le Voyage des Sternes, nous portons à trois le nombre de nos OLNIs porteurs de cette nouveauté. Et nous ne faisons que commencer.

 

Vous pouvez d'ores et déjà nous demander l'exemplaire avec la dédicace de votre choix. Un code secret de téléchargement vous sera envoyé. Le téléchargement sera gratuit pour ceux qui ont déjà téléchargé l'OLNI correspondant.

 

Bonnes lectures !

 

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 08:37

 

À peine, de son berceau de brume, émerge l'aurore aux doigts de rose, que de la mer vineuse me parvient l'écho d'un clapotis... Homère se rappelle à moi. Homère? Je rêve... La radio, simplement, la douce voix d'un président. Je me disais aussi...

 

Mais puisqu'il en remet une couche, façon maritime, je m'autorise la mienne, façon mutine, et moins superficielle qu'on le croirait. V'là que le clapotis du Nicolas succède aux clappements du père Giscard. Tout ça pour une histoire de chaude lapinerie dans les clapiers. Faut-il pleurer, faut-il en rire? aurait rechanté le Ferrat qui n'était pas du lac? J'en prends le dernier parti, et qui n'aime pas ne suive pas!

 

Belle trouvaille que ce clapotis gentillet. On aurait presque l'impression d'être en vacances, de profiter d'un petit rosé frais au bord de la grande bleue. Mais la mer est bien loin du marigot dont la surface se ride aussi, au passage des crocos.

 

Il nous manque un Guy Breton, fort de ses dix tomes d'Histoires d'Amour de l'Histoire de France, pour remettre dans leur contexte les à-côtés qui sont parfois les bas côtés de l'histoire de la cinquième république. Car ce n'est pas la réalité qui compte, mais bien l'interprétation sulfureuse d'une suggestion. Ainsi, acteurs, spectateurs, metteurs en scène, s'échangent le trouble, le troublé, le troublant d'une pièce qui s'effiloche entre trois coups inaudibles et un salut de marionnettes. Serait-ce la fin d'une démocratie médiatisée, ou sa définition?

 

Car je ne doute pas qu'il y ait, sinon complot, du moins, utilisation méprisable, ou mépris utilisable. Ce qui est curieux, c'est l'oubli total ou la méconnaissance des équivalents antérieurs. Il fut un temps où je m'étonnais que les poissons mordent toujours aux mêmes appâts. Je ne m'en étonne plus, les hommes m'ayant appris qu'ils s'aveuglent toujours aux mêmes appas.

 

Faites cette petite expérience : demandez autour de vous quelle circonstance a amené Georges Pompidou, alors premier ministre, à se positionner en "déboulonneur" de la statue de son président. Les plus sérieux vous parleront de mai 68 et de la vacance du pouvoir. Les plus réalistes évoqueront l'affairee Markovic, où Madame Pompidou, ignoblement injuriée par des rumeurs équivalentes, ne reçut aucun soutien du président. Georges Pompidou en conçut un dépit mortel et prit le chemin que l'on sait.

 

Dans un autre registre, lorsqu'on voulut éloigner des électeurs de Jean-Marie le Pen, alors en progression dans les sondages, on lança à grands renforts de manchettes, des images et des histoires osées sur sa femme d'alors. Information pure, bien sûr...

 

En fait, l'histoire, selon la formule, ne se répète pas, mais elle repasse les plats... et elle les épice, parfois jusqu'à nous faire tousser, ou rire.

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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 06:37

 

"Je partage pas mal de vos idées mais pas cette fois-ci. Disons, pas complètement.

Ne lisant pas de quotidien, ne regardant pas la télévision, je ne suis pas au courant de ce qui agite cette petite province européenne qu'on appelle la France ; le Président aurait-il eu des bontés pour la belle Rachida ? ... Ni le coup du scooter ni celui de la villa de Clavier, ni la jeune et capable candidature du fiston chevelu ne m'ont empêché de dormir : Chirac a dû faire autant d'entourloupes sinon pire (Tibéri, Juppé) mais, lui, savait verrouiller la presse. Quant à Mitterrand, glissons, jetons un voile pudique sur Grossouvre, Bérégovoy, et sa fille de la main
gauche.

Cette haine de Sarkozy, je la trouve fatigante, pire que ça : un peu bébête. Qui nous informe de toutes ces turpitudes ? Des "journalistes" à l'affût des scoops, des paparazzis de l'écriture ; bientôt on ne dira plus menteur comme un arracheur de dents mais menteur comme un journaliste. Me tromp'je ?"

J'ai repris ici les lignes publiables d'un commentaire arrivé sur mon blog. Sans en dénaturer le sens, j'ai supprimé les expressions qui n'apportaient rien, sinon donner des armes légales à quelque personne mal embouchée ou à la vindicte excessive. Mais le fond demeure intéressant à plus d'un titre.

Voici ma réponse :

Il ne faut ni renoncer à dormir, ni à réfléchir. Personnellement les relations sentimentalo-fessières vraies ou supposées des uns et des autres me laissent froid. Et il est bien certain que des manœuvres souterraines peuvent en être l'origine, car la petitesse de l'homme n'épargne pas plus les hautes fonctions que le bon peuple. Cela devient donc un merveilleux champ de communication pour des professionnels avisés. Ce n'est pas mon cas. Désolé ! Mais je ne suis pas le chevalier blanc de la morale sanctifiée.

Par contre, je réfléchis au sens profond des paroles du président sur ce sadisme d'examinateur osant questionner sur La Princesse de Clèves. Que monsieur Sarkozy, en privé, affirme ne pas aimer ce livre, ne me gênerait aucunement. Et si, en plus, il nous gratifiait d'une bonne dissertation pour défendre sa position, voilà qui me ferait plaisir à lire. Mais s'il laisse paraître ces paroles en tant que président, alors il déchoît. Pire que cela, il désavoue cet examinateur, l'ENA où cela se passait, et l'ensemble du système des examens en France. Il devient responsable d'une des grandes dérives de l'éducation nationale.

Car, comment se positionnera un professeur interrogeant un éléve sur Molière, Corneille, Racine etc. lorsque celui-ci lui reprochera d'être sadique, et se protègera derrière les paroles du président? C'est toute la classe enseignante, toute la classe littéraire française qui aurait dû se lever et demander le désaveu public de ces paroles. Mais "le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie". Désolé d'avoir le sadisme de citer Pascal. Et si cela gêne quelqu'un des hautes sphères ou d'ailleurs, je lui renverrai une citation fréquente du précédent président.

Et sur mon interprétation du livre je n'ai pas une virgule à changer, car je maintiens qu'il peut être lu avec l'esprit d'une midinette, mais qu'il est aussi un merveilleux outil de décryptage des us et coutumes d'une cour, là où la diplomatie interne retrouve celle des affaires étrangères. Est-ce moi qui ai inventé cette histoire de complot international? Non! Alors?

Quant aux avantages liés à la parenté proche, il faut aussi y réfléchir tranquillement. S'ils sont inéluctables de tous temps, dans tous les régimes, de toutes les personnes, il faut savoir séparer les turpitudes des excès, et même des nécessités. Que l'on mette en branle la police scientifique pour retrouver un scooter ne me gêne pas si cela ne perturbe pas d'autres enquêtes plus importantes, et si je peux moi aussi en bénéficier. J'irai même plus loin : si cela a permis de porter l'attention et de viser des pratiques de voyou, tant mieux! Et pour le copinage à visée professionnelle, que celui qui n'a jamais péché... Mais la question de l'exemple, et de ses retombées... C'est là que se pose le vrai problème.

Arrivons à l'évocation plus générale des sentiments outranciers, d'autant plus qu'elle semble me viser personnellement, et que la laisser passer pourrait paraître une affirmation détournée. Non Monsieur, je ne hais point cette personne (et Corneille n'a rien à voir ici.. encore désolé de mon sadisme littéraire). La haine se mérite, se cultive, et elle prend toute sa valeur quand elle est motivée et partagée. Elle touche alors au mystère de l'âme humaine. À ce titre je n'éprouve aucun sentiment de haine pour ce président. Que je vote ou non pour lui ne changera rien à mes lignes précédentes. Car une phrase telle que celle dont j'attends le désaveu ferait déchoir tout président en exercice. À l'inverse, son désaveu le grandirait. Il s'agit ici de logique de la responsabité d'un chef d'État, et qui dit logique exclut tout sentiment de haine. Est-ce assez clair?

Et les journalistes... il en est de merveilleux, de courageux, de lucides, de réellement informants, bousculés par un troupeau de bêlants, de publicitaires institutionnels, de perroquets couinants. Mais cela est un autre débat. Sachons choisir et respecter ceux du premier groupe.



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9 avril 2010 5 09 /04 /avril /2010 06:19

Le deux juillet 2009 j'écrivais une billet à propos du jugement lapidaire de l'actuel président sur La Princesse de Clèves et le sadisme dont il accusait un examinateur de l'ENA pour en avoir fait le thème de son interrogation.

Je vous engage à relire ce billet du deux juillet 2009, duquel je reprends ici quelques lignes que je ne résiste pas au plaisir de citer :



"Il (le fameux président) aurait manqué de comprendre tout qui se joue dans ce livre: le mécanisme de questions à-demi formulées, la recherche du renseignement adéquat, la perception du vrai sens d'un discours de convenance, la confiance que l'on peut accorder à tel ou tel personnage, à partir d'indices soigneusement critiqués au filtre d'une intelligence sociale attentive au moindre sourire, à la plus fugace hésitation. Il aurait manqué l'escalade de conséquences inattendues que provoque un faux pas, une démarche téméraire, une déclaration inappropriée. Bref, il aurait manqué la mise en forme d'un jeu diplomatique dont les règles n'ont pas subi autant de modifications que pourrait le croire le premier quidam venu."

 

Voilà ce qui aurait manqué à un personnage qui veut établir son théâtre royal en en méprisant les nuances.

 

Aujourd'hui que la cour bruisse de rumeurs sur d'éventuelles affaires sentimentalo-fessières, que chacun s'estime le meilleur ami du monde, qu'un complot international est envisagé, nié, repris, méprisé, suspecté, que la dame de première monte au créneau (expression journaleuse) en ayant, j'espère, bien serré ses affûtiaux et ficelé son soutif, aujourd'hui donc que la mise en scène sarkozienne de leur vie personnelle leur revient dans la figure, que le papa se lance à l'assaut des grandes ventes de livres, après que le fiston a failli nous "épader", que le vol du scooter a mobilisé la police scientifique, que... stop la cour est pleine!

 

Aujourd'hui donc, il y en a une qui esquisse un sourire. C'est Madame de la Fayette. Et je crois bien qu'elle se moque de ne pas recevoir de carton pour les sauteries du quatorze juillet... ou autres.

 

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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 19:41

Un de mes correspondants dont j'ai apprécié la belle intelligence au service d'un travail rigoureux me fait part de son expérience du milieu où il gravite, et où opèrent des personnes que je ne connais pas mais dont je n'ai aucune raison de mettre en doute les qualités. (Il m'en fournit la preuve en joignant une pièce d'une expérience professionnelle de bonne qualité dans un rôle peu aisé).

 

Il évoque en particulier les réactions que ne manqueraient pas d'avoir certaines de ces personnes à l'égard de notre politique financière et à la gratuité qui leur paraîtrait obligatoire, ou à l'absence de gratuité qui les éloignerait.

 

Comme ce correspondant a eu l'élégance de bien se positionner en cette démarche, j'ai trouvé normal de lui exposer la nôtre aussi clairement que possible. Mais comme la prose épistolaire (fût-elle électronique) diffère de sa consœur explicative, comme elle se permet une plus grande liberté de ton, elle touche d'autres cordes, et il n'est pas mauvais de moduler la mélodie.

 

Je me décide donc à publier l'essentiel de ma réponse, en faisant les coupes nécessaires à l'anonymat) tout en demandant à toute personne intéressée par notre entreprise d'en véhiculer la teneur. Voici la partie publiable de ce texte :

 



Merci de cette explication qui ouvre de nombreuses pistes de réflexion. Je précise donc trois points importants de notre position.
 
Il faut bien saisir que notre site renouvelle le concept complet d'édition, car nous l'avons travaillé en tenant compte des impasses et des dérives de l'édition classique, sans tomber non plus dans celles de l'internet. L'action menée par des passionnés de littérature est forcément différente de celle des directeurs financiers qui régentent les maisons d'édition les plus connues. Ce qui ne doit pas nous éloigner des réalités économiques inéluctables que veulent oublier trop d'auteurs. Une certaine culture française du "on me doit... ça doit être gratuit..." en est responsable. Il m'arrive de demander à certains d'en discuter avec leur boulanger au moment de payer leur baguette. (Autres exemples selon les goûts).
 
Pour prendre un exemple précis, nous vendrions à 14 euros un ouvrage inédit de plus de 2 millions de signes, soit grosso modo environ 1400 pages normalisées. Qui dit mieux en publication aujourd'hui? Personne.  
En ce qui concerne les droits que j'ai appelés de "pré-édition": 
- ils nous empêchent, dans la loi française, de bénéficier de l'idée répandue des avantages du contrat d'édition, mais bien entendu (autre travers bien français) personne ne réfléchit au prix réel payé par l'auteur pour bénéficier de la fameuse et prétendue gratuité : abandon de ses droits d'auteur jusqu'à 70 ans après son décès (qui y pense?) et réduction à 6 ou 8% des droits payés, dans tant et plus de cas à la Saint-Glinglin. (Expérience personnelle et malheureusement plus que fréquente).
- en ce qui nous concerne, nous limitons la cession des droits d'auteur à sept ans. Encore un monde qui nous sépare du "classique papier".
- Cela ne nous empêche pas de pratiquer une politique de réelle relation commerciale, à savoir d'offrir des contrats d'éditions à des groupes d'auteurs regroupés par affinités. (Généralement les trois premiers textes acceptés). L'association pourrait devenir un tel groupe.
- J'ajoute que nos prix ont été étudiés selon deux critères :
* le premier est celui de dix exemplaires envoyés à dix éditeurs qui les refusent (cas moyen)
* le deuxième est l'équivalence du droit de pré-édition avec les droits d'auteurs de 100 téléchargements payants.
 
Un auteur qui envoie son texte gratuit dans l'océan internet est certain de l'y voir s'y noyer, au mieux dans l'indifférence, au pire dans l'écume des forums.
Nous pensons que le voyage sur cet océan ne s'accomplit au mieux que sur une structure bien construite et reconnaissable.
 
Pour en revenir au texte en pièce jointe, voici l'exemple de l'œuvre destinée à ne pas dépasser un lectorat réduit de spécialistes, alors que sa valorisation dans une structure plus large serait possible, au prix d'une mise en forme plus attirante, plus lisible (autant dans le fond que dans la présentation) et non moins sérieuse. C'est souvent ainsi que pratiquent des auteurs de thèses, dont la partie la plus scientifique, la plus "dure" reste dans sa sphère, tandis qu'une version plus ouverte passe dans le cadre de l'édition vers le public élargi.
 
Voilà donc une réponse longue (trop ?) mais la densité de votre courriel ne pouvait être traitée à la légère.
En tout cas, je souhaite proposer ce service, ne serait-ce que par estime envers le travail accompli par tout le groupe. Et nous accueillerons avec bienveillance suggestions et demandes.


 

 

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6 avril 2010 2 06 /04 /avril /2010 09:25

 

Je posais hier le redoutable questionnement interne de l'écrivain confronté à sa responsabilité de porter au jour public ses écrits jusque là intimes. Je proposais en même temps une approche dichotomique entre la fonction d'écrivain et celle d'auteur.

 

Approche dichotomique ne signifie nullement opposition mais partage équilibré des rôles. Nous observons trop souvent deux dérives. La première est celle de la vedettarisation à outrance, du présentoir vedette, et de la participation tous azimuts de l'auteur à des séances trompettantes plutôt mal embouchées. Voir à ce propos mon pastiche publié sur ce même blog. La deuxième n'en est que la version contraire, poussée à l'extrême. L'écrivain ayant écrit son texte, s'imagine que son travail s'arrête là, que l'éditeur n'a qu'à publier et que les lecteurs n'ont qu'à acheter, tout le monde étant séduit par la qualité de l'œuvre irréprochable.

 

Le premier cas étant bien trop représenté pour qu'on s'y attarde, mieux vaut passer au deuxième. Il est parfaitement compréhensible et normal que l'écrivain soit soumis au double aiguillon de la fierté et de l'anxiété, chacun à son propre niveau. Cette stimulation ambivalente le pousse parfois à des comportements complexes. L'un de ceux-ci consiste à se retrancher derrière son texte, à ne plus y vouloir aucune retouche, à croire qu'il se portera de lui seul au contact du lecteur.

 

Cette attitude, qui peut porter ses fruits à long, très long terme, mais qui s'ampute d'une chance de bon départ, n'est pas la meilleure. Elle repose sur une méconnaissance profonde des lecteurs. Ceux-ci peuvent se diviser en deux groupes : les professionnels, au premier rang desquels l'éditeur, les critiques, les corps constitués de l'édition, et les amateurs de tous niveaux, le public.

 

Les uns et les autres ont un regard ajusté, ce qui signifie en fait, faussé par leur origine. L'éditeur "papier" ne peut oublier le prix du papier à acheter pour son édition, le volume apparent ainsi que le type de texte que sa clientèle attend. Le célèbre "vous avez aimé... vous aimerez... " est une accroche dont la justesse vraisemblable peut mener à la stérilisation par auto-plagiat. Le "copié-collé" n'est pas qu'une invention informatique pratique, c'était déjà un mode éditorial pratiqué par de nombreuses collections. On sait d'avance à quelle page l'infirmière à la blouse entre-bâillée embrassera la séduisant médecin. Mais d'autres thèmes d'apparence plus sérieuse ne font pas exception à cette réflexion. Il est possible que l'écrivain se hérisse contre certaines demandes de retouches de son éditeur. Ce qui est difficile, est de faire la part chez l'éditeur du professionnel et de l'amateur. Une frontière fluctuante sépare ces deux domaines. Ici aussi le goût a ses raisons que la raison ignore, mais la raison commerciale a trop souvent le dernier mot. En écrivant ces lignes nous nous exposons lucidement au feu des critiques des économistes du court terme. Pourtant, nous sommes prêts à publier, non leurs invectives, mais leurs arguments.

 

L'approche du lecteur amateur est bien différente : autant de têtes autant d'avis... jusqu'à ce que le char médiatique les aient aplaties. C'est ici, pensons-nous que l'auteur doit se positionner pour se défendre en tant qu'écrivain. La tâche est rude. Il faut se présenter sans se vendre, faire acheter son œuvre sans la brader, exister sans écraser ni se faire écraser, persuader sans violer. En quelque sorte il faut revenir à l'information vraie, débarrassée des trucs de la communication.

 

L'auteur français est particulièrement mal préparé à cela. Il doit vaincre deux obstacles fondamentaux qui ont un lien en commun. Le premier est sa longue croyance au tout-gratuit. Lui qui a du mal à croire à l'"opération du saint Esprit" s'imagine qu'il suffira d'envoyer son œuvre à l'éditeur et que la machine roulera gratuitement en engrangeant ses bénéfices qui viendront à point nommé mettre leur beurre dans ses épinards. Le deuxième obstacle est la déconsidération dont jouissent les activités manuelles en France par rapport aux intellectuelles. Chercheur, c'est bien, mais laborantin, c'est moyen ; quant à plombier... une fois la fuite réparée...

 

Oui, ces deux obstacles ont en commun la fameuse exception culturelle française, qui, à force de s'arc-bouter contre la réalité, se fissure de tous côtés et est bien proche de voler en éclats.

 

Est-ce à dire qu'il faille jeter le bébé avec l'eau du bain? Certainement pas. Il existe un juste milieu à trouver, une façon de positionner l'auteur comme défenseur de l'écrivain, sans qu'aucun de ces deux personnages ne tue l'autre. LETTROPOLIS s'y emploie et met en pratique sa charte éthique dans cette aventure que nous partageons avec auteurs, lecteurs, membres conseillers et de parrainage.

 

Et pour passer de la théorie à la pratique, je vous donnerai bientôt des détails supplémentaires.

 

Bonnes lectures sur LETTROPOLIS.

 

 

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5 avril 2010 1 05 /04 /avril /2010 07:23

      Dans le domaine de l'écriture et sans parler du statut légal, les deux mots sont souvent confondus. Cependant, la réalité qu'ils sous-tendent est différente. L'auteur est signataire découvert, sous nom propre ou pseudonyme. Il se présente aux yeux du monde, il a franchi une frontière de notoriété, quelle que soit son importance. Il a écrit un texte dont le domaine peut être bien différent de celui de la littérature. L'auteur de l'amendement N° X de la loi N° Y par exemple, quelle que soient les précautions sinueuses de son texte n'est pas, à ce sujet, un écrivain, et Einstein formulant E = mc2 non plus. Cette frontière est perméable dans les deux sens.

 

      Mais la littérature engage l'homme en un débat bien plus profond. Il s'agit de dire le monde, le sien et celui des autres, en histoires soumises aux frontières floues de l'art, c'est-à-dire, finalement en transgressions possibles, et par mutation des outils qui sont le propre de l'homme, parmi lesquels la parole est un des plus notables.

 

     Il n'est pas étonnant dans ces conditions que la frontière soit difficile à franchir. De plus, elle ne permet pas le retour. L'homme devenu écrivain, quelle que soit sa notoriété, a ouvert la porte d'un univers distinct de celui des autres "écrivants". La topologie mathématique perdrait ses repères à caractériser les frontières, les disjonctions, les ouvertures de l'un à l'autre. Oser la littérature c'est s'exposer au monde et à sa diversité qui est plus souvent décevante que stimulante. À chacun sa formule. À un Céline qui met ses tripes sur la table répond un inconnu qui n'ose pas encore ouvrir son âme, ou un honnête laboureur de lignes qui sème dans l'espoir d'enfanter l'esprit chez les autres, et comme tous les bons laboureurs, il est fier de la rectitude de son sillon, obtenu, non par GPS, mais par le secours affermi de ses bœufs tenus de sa main. Il est des écrivains de la rature, du remords, de l'architecture contrôlée, cent fois sur le métier remise. Il en est d'autres de la machine à écrire lancée, de la ligne défiée, qui ne s'autorisent aucun retour, aucune correction, comme le rameur emporté en ses rapides.

 

      Il n'est aucun écrivain digne de ce nom qui ne se dévoile à son corps défendant, en tout ou en partie. La grande tentation est alors de pousser l'expérience jusqu'à sa connaissance ultime, dont je pose qu'elle n'existe pas, ou de brouiller les pistes par des stratagèmes en lesquels le monde se perd et son auteur aussi. Alors la machine tourne en un vertige qui s'accorde parfois au monde qu'elle épouse. Céline en fit les frais.

 

      Et donc, la grande tentation de l'écrivain est celle de ne pas écrire, de tuer l'artiste en lui, ce qui ne tuera jamais l'art, de se livrer à la douceur amère du repli en soi, au lendemain qui tue plus encore que le passé, car il impose ses brouillards au présent. Est-ce à dire que tout écrit d'écrivain doive passer la rampe en un festival publicitaire, en une orchestration pour gogos? Sûrement pas. Depuis que la prostitution a perdu son caractère sacré pour se transformer en une rencontre tarifée imposable, nous devons dépasser Brassens : avec cette technique, le talent n'est qu'une sale manie.

 

     Il faut donc entrer dans l'arène, à sa mesure, dépasser l'entraînement éternel contre un fantôme à qui l'on refuse le combat, un fantôme né de nos propres errances nécessaires. Devenir ermite avant de s'être frotté au monde n'est pas sagesse. Méditer sans support est une chute. Et si par malheur, en dépit de toutes ces vicissitudes, naissait en un lieu inconnu une grande œuvre destinée à ne jamais paraître, ce ne serait qu'une page de plus ajoutée au grand livre des mondes perdus, une page qui donnerait prétexte au grand rire du maître de l'orgueil, satisfait d'avoir dérobé une âme à la terre des hommes.

 

 

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 10:43

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LETTROPOLIS publie son 16ème OLNI : Histoires d'Eau Salée de Cloud R'Bey.

 

D'une autre façon j'ose dire que l'auteur, marin, bourlingueur, sauveteur, et accessoirement ami lointain des Douanes une vieille affaire de Cognac nous ouvre son coffre au trésor : les souvenirs romancés de sa vie, cueillis en nouvelles.

 

La grande quête de l'homme, la recherche du bonheur, nous amène a emprunter les pistes le plus diverses du monde. Celles des marins sont peu visibles pour des yeux de terriens. Mais pour peu qu'un guide nous les fasse découvrir, pour peu que nous osions embarquer pour cet élément dont les scientifiques nous disent qu'il donna peut-être naissance à la vie, nous découvrirons l'eau salée, qui tanne nos cuirs et donne son goût aux larmes.

 

Deux phrases de poètes résument cet univers, deux grandes leçons de vie qui ont traversé les siècles :

Il y a deux sortes d'hommes; il y a les vivants et ceux qui sont en mer.

Homme libre, toujours tu chériras la mer.

 

Tout au long des nouvelles de Cloud R'Bey, vous découvrirez le pourquoi de la haine des goëlands, vous irez danser avec les vagues, dans une ambiance de tragi-comédie, vous vivrez le drame d'Albarquel, et vous rirez avec la fine équipe de Louarnn, et puis, et puis... vous aurez envie d'en savoir plus.

Car ce recueil est aussi un témoignage. Certes la "marine en bois" a vécu, mais Cloud R'Bey, nous promène sur de drôles de coques qui survivent encore, perdues qu'elles sont entre "la plaisance à bronzer" et "la croisière à s'amuser". De drôles de coques qui portent de drôles de gars, car le métier de marin reste encore l'un des plus durs et des plus dangereux qui soient.

 

Mais pour savourer cela, je vous laisse embarquer. Le cap'tain a une grosse voix, mais si vous savez l'écouter...

 

 

 

 

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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 06:58

Avons-nous en France la littérature que nous méritons ? À mon avis, oui et c'est la raison pour laquelle je préfère me replonger avec ferveur dans Sophocle plutôt que de me vautrer dans la littérature engagée à sens unique.

 

Et pourtant, quel théâtre nous offre l'information quotidienne, pour peu qu'on veuille bien en tirer la substantifique et vénéneuse moelle! Car rien n'y manque. Nul besoin d'imagination, pour trouver les personnages. Ils sont déjà là. Il suffirait juste de les exposer selon les règles du genre, de montrer leur humanité profonde.

 

Oui, nul besoin d'imagination puisque, l'imagination est au pouvoir, comme le souhaitaient les extrémistes de 68.

 

Les uns ont imaginé de régner en caïds sur des cités, ils y sont au pouvoir. D'autres ont imaginé de régner sur les ors de l'Élysée, ils y ont pris le pouvoir. D'autres encore ont imaginé de se draper dans la dignité du maire outragé et accusateur, ils en ont le pouvoir. Certains ont voulu montrer la réalité qui dérange, ils en ont eu le pouvoir, enfin, celui délégué par les "grands frères". Des experts en communication ont imaginé de fabriquer pour un ministre une sortie qui tonne, ils en ont eu le pouvoir. Un ministre a imaginé de faire trois petits tours et puis de s'en aller, il en a le pouvoir, sans même le courage d'une démission préfectorale. Des grévistes ont imaginé de faire sauter une usine, ils en ont le pouvoir. Une masse d'esclaves de la pensée a imaginé de passer de match en match, elle en a le pouvoir. Un groupe de ras du neurone a imaginé de drainer des foules vers une ferme débilitante, il en a le pouvoir. Une foule de jeunes ivrognes en puissance a imaginé d'investir la place publique d'une grande ville, elle en a le pouvoir. Des foules ont imaginé de franchir des frontières en toute illégalité, elles en ont le pouvoir. Des enseignants ont imaginé de supprimer la discipline, ils en ont eu le pouvoir. Un ministre a imaginé de commander près de cent millions de doses de vaccin, il en a le pouvoir. Un président a imaginé de supprimer l'armée de conscription qui participait à la création d'un esprit social commun, il en a eu le pouvoir.

 

N'insistons pas! L'imagination est au pouvoir, c'est un fait. Et pourtant chacun de ces personnages, y compris les pires, est pétri d'humanité, est capable de justifier ses actes, et même de les poursuivre avec persévérance. Et gare à celui qui s'y opposera, le bon sauvage de Rousseau saura lui montrer de quel bois il le chauffera.

 

Oui, nous n'avons pas la littérature qui plongera dans cette humanité, qui en fouillera les tréfonds, qui explorera ses abîmes, qui osera dire, non seulement que le roi est nu, ce qui est encore simple, mais qu'il est faible et sale, mais que ses courtisans s'engraissent, que le cortège pue le cadavre, et que la foule veut danser et s'en repaître, que l'homme est doué d'une extraordinaire machine à exploiter les failles du navire, quitte à le faire craquer, quitte à le faire sombrer, que sa jouissance extrême est peut-être de participer à son naufrage, ou plus encore d'en être l'auteur.

 

Sardou doit remonter sur les planches. Que chantait-il, il y a des années?  "Ne m'appelez plus jamais France"...

 

 

 

 

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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