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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:15

Hier soir, la chaîne FR3 a diffusé un documentaire de Yann Arthus Bertrand (Vu du ciel) où intervenaient des personnages aussi divers que le Prince Charles, une comportementaliste ex-autiste (?) spécialiste des animaux, des mineurs Québécois expulsés de leurs maisons etc. Disons-le sans attendre, ce documentaire était très intéressant. Mais je suis sûr qu’il a laissé un arrière-goût décevant pour les écologistes français qui l’ont regardé. En effet, je n’ai perçu aucun effet de voyeurisme ou de plaqué sentimentalo-dégoulinant qui accompagne souvent le genre.

 

Pire encore (de notre point de vue franco-français) les colères étaient justes, dignes, non tapageuses, démonstratives au sens propre du terme ; les intervenants québécois abordaient la Nature avec un regard fondamentalement différent de celui par lequel les Français se distinguent généralement. Aussi « écologistes » étaient-ils, ils ne se laissaient pas porter par ces terribles vagues de conflits stériles par lesquels nous nous distinguons. Nous avons bien des choses à apprendre de nos amis québécois. Au fond, je crois que ces intervenants n’étaient pas des « écologistes » mais simplement des hommes de bon sens, des observateurs attentifs du milieu, des citoyens lucides quant aux agissements pourrissants qui lient des couples maléfiques dans les grandes entreprises et dans le monde de la politique.

 

Il n’est plus question d’écologie en cela, mais de simple respect des législations (quand elles existent) ou des logiques de traitement des déchets, ce que toute civilisation sait devoir faire depuis des millénaires (l’évacuation des fèces, n’en étant que le premier exemple, les rites funéraires pouvant, d’un certain point de vue, y être partiellement rattachés).

 

Nous avons à affiner notre regard vis-à-vis de l’écologie qui est une science à double polarité, technique et sociale. Je ne cesse de refuser la dérive politique qui y est attachée. Elle ne peut que pousser à des conflits stériles (osons le répéter) aussi malsains que les situations qu’ils prétendent vouloir combattre (encore un terme bien significatif).

 

Les partis écologistes n’ont aucune raison d’exister, ou alors il faudra bientôt lancer des partis médicalistes, psychologiques, sociologiques, économistes, avec leurs dérivées psychanalytiques, durkheimistes, numismatiques etc. En poussant le raisonnement, toutes les composantes du savoir qui intègrent la double polarité technique et sociale devraient avoir leur parti politique. Et encore je n’ai pas cité le versant artistique du problème : vive le parti artistique, avec ses chapelles picturales, cinématographistes etc. etc. Nous sommes en plein délire et nous ne le voyons pas. Ces intervenants québécois ont eu le mérite de nous le montrer du doigt, en creux.

 

Car, à bien y réfléchir, il y a dans l’écologie, le grand mystère de la vie, et la lutte de chaque espèce pour sa propre niche. Il ne s’agit pas de s’agiter hargneusement contre les mines d’or, mais tout simplement de les obliger à nettoyer leurs déchets. Je n’emploie pas, à dessein, le terme de dépollution, qui n’est, comme celui de pollution, qu’un chiffon rouge de combat. Si les entreprises de toutes tailles, étaient obligées par tous les moyens étatiques, de nettoyer leurs déchets, l’immense majorité des problèmes et délires écologistes cesseraient à grande vitesse. Or, cela, les chimistes savent le faire depuis des siècles. L’exemple en était donné par l’adjonction de boues dans un site saturé d’arsenic.

 

Mais comme l’a expliqué un intervenant (le bon sens québécois) c’est la collusion politico-industrielle qui est en cause. Finalement, il s’agit fondamentalement de propreté, d’ordre, et de justice. Ici comme ailleurs, le gros fric est, sinon sale, du moins, très vite salissant.

 

Les hommes étant ce qu’ils sont, dans les conditions actuelles, aucun parti politique ne peut rien contre cela à terme, et surtout pas le parti écologique, dont j’attends encore qu’il s’intéresse à la vente récente d’une certaine forêt de l’Oise, et toujours si discret à chaque catastrophe pétrolière. (Un essai de « service minimum » peut-être ?)

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 15:56

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Du 28 octobre 2010 au 27 février 2011 se tient une exposition à Versailles. Tout à fait bizarrement, celle-ci n’a pas eu les honneurs répétés, louangeurs, extravagants auxquels ont eu droit les diverses « murakameries » préalables. Il est vrai qu’elle a pour titre Sciences et curiosités à la cour de Versailles.


Pire encore, l’exposition est articulée sur les liens entre le pouvoir et les sciences « par l’entreprise notamment de l’Académie royale des sciences. La période qui couvre la fin de l’âge classique et le temps des Lumières, connaît l’essor d’une véritable politique scientifique. » Aïe ! Cela commence mal, en allant contre la vulgate actuelle.


Et cela continue de mal en pis. Nous apprendrons ainsi, en suivant le guide officiel, des vérités médiatiquement insupportables. En voici un florilège, pour lequel je me contente, de citations directes :


« Colbert entreprend de rattacher au roi les savants, dans l’idée de faire servir les sciences au bien de l’État... en 1699 le pouvoir accorde à la compagnie le titre officiel d’Académie royale... En début d’année l’Académie se rend à Versailles pour y présenter ses publications. Ce rituel souligne que l’Académie royale des sciences offre au roi un gage tangible des travaux qu’il a subventionnés...

Les ministres... suscitent des enquêtes à travers le royaume, et des expéditions lointaines, accordent des subsides aux savants... les premières écoles d’ingénieurs sont fondées : Ponts et Chaussées, Génie maritime, Mines. Parallèlement sont créées l’Académie de chirurgie, les écoles vétérinaires de Lyon et d’Alfort, les sociétés d’agriculture et la Société royale de médecine. »


Versailles devient aussi le lieu d’application de ces nouvelles connaissances, en particulier pour l’adduction des eaux. L’empirisme fait place aux travaux scientifiques, à de nouveaux instruments, et à des connaissances portant sur des dérivées inattendues, comme la rotondité de la terre.

Et cela continue, de pire en pire, pourrait-on dire. Si chacun a entendu parler, par force, de la bergerie de Trianon où la reine Marie-Antoinette était censée jouer à la fofolle avec ses moutons, qui a jamais appris que dès 1660 « l’anatomie animale connaît un essor sans précédent. Les ménageries de Versailles y participent en fournissant aux savants les cadavres des animaux... Louis XV fait aménager à Trianon de 1749 à 1751 une nouvelle ménagerie domestique qui comporte une vacherie, une bergerie, des poulaillers, et une volière. Elle est créée pour la distraction et aussi pour l’utilité : l’acclimatation des races étrangères, notamment des vaches hollandaises, et l’amélioration des races autochtones... »

 

En s’arrêtant ici on négligerait la botanique (culture des melons, pêches, poires, petits pois) mais surtout progrès pour la culture de l’asperge et du figuier, culture sous châssis, cultures de fraisiers etc. On négligerait aussi l'agronomie: études sur la corruption des blés, amélioration des cultures fourragères et légumières.

 

La médecine n’est pas oubliée non plus : ipéca, quinquina, pratique de la vaccination contre la variole (sur laquelle tout un traité serait nécessaire). Louis XV crée même la Commission des remèdes secrets, destinée à s’opposer aux pratiques des charlatans et empoisonneurs (en avance sur nos temps de Médiator !).

 

Mais il faut donner l’exemple, mettre la main à la pâte : « de louis XIV à Louis XVI l’enseignement princier des sciences – jusqu’alors enseignement curieux de phénomènes scientifiques et acquisition de connaissances pratiques de métier – se transforme en un enseignement méthodique dispensé par les plus grands savants, à la pointe des connaissances. »

 

Ainsi « la culture de Louis XV est nettement à dominante scientifique. Dès 7 ans il se passionne pour la géographie et la cartographie. À 11 ans il découvre l’astronomie. En marge de son instruction il aborde l’anatomie et la chirurgie; de la médecine, il en vient à s’intéresser à la botanique. »

 

Quant à Louis XVI, combien son image n’a-t-elle pas été dévaluée, flétrie par la propagande alors qu’« il dépasse son grand-père dans sa démarche scientifique. Confrontée à l’inventaire de ses cabinets privés dressé à la Révolution, l’image du roi-serrurier apparaît bien caricaturale. Sa pratique des sciences et surtout des techniques révèle, au-delà de l’intérêt personnel, la volonté de hisser la puissance militaire, économique et industrielle du royaume au premier plan en Europe. »

 

Voilà de quoi donner à penser, n’est-ce pas ? Et voici encore : la brochure officielle dont j’ai extrait ces renseignements, avec un maximum de citations, a été publiée « sous la direction de Béatrix Saule, directeur général de l’établissement public du musée et du domaine national de Versailles, et Catherine Arminjon, conservateur général honoraire du patrimoine. »

 

Nulle trace d’un quelconque Aillagon en cette affaire. Merci Mesdames !

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 17:45

 

Nous avons donc appris qu’Isabelle Caro, ce mannequin souffrant d’anorexie mentale, est décédée. Mais quel manque de sensibilité ! Au moment même où la France ne pense plus (ne panse plus) qu’à se goberger, au point que ça baigne jusqu’aux amygdales ! Il y a des personnes qui manquent du bon goût le plus élémentaire (alimentaire).


Heureusement, l’actualité étant plus boulimique que jamais, son cas a été, digéré, évacué. Car enfin, qu’avait-on à faire d’elle ou de toutes ces maigreleuses qui auraient eu l’outrecuidance de gâcher le plaisir, que dis-je? la fierté nationale, unanimement reconnue, puisque nous avions appris il y a peu que la fameuse gastronomie avait été institutionnalisée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. C’est dire si les émissions télévisées et radiophoniques s’en sont donné à haut-le-cœur joie pour nous bassiner avec leurs truffes, leurs crèmes, leurs sauces et autres plâtrées cholicostéroligènes. Oui, avec un sujet pareil, ils étaient sûrs de ne pas faire un bide.


Chose bizarre, au même moment, je n’ai pas vu de défilé de mode. Je n’ai pas entendu les arguments bien classiques de « grands couturiers ». J’ai à peine relevé la question d’une vague charte qui a servi de cache-sexe à une réglementation avortée. Je n’ai entendu aucune investigation journalistique dans ce milieu dont il faudra un jour étudier les ressorts et les contraintes. Car, mettre en accusation France-Télécom, après tous ces suicides était et reste nécessaire. Mais sous quels prétextes, par la suite de quelles relations inavouées, le milieu de la mode échapperait-il à un juste regard, jusqu’à celui de la justice ?


Dans ce jeu truqué, nous connaissons bien l’argumentaire développé et maintes fois utilisé qui consiste à faire passer la victime pour consentante, si ce n’est pour complice, et en fin de raisonnement pour bourreau de soi-même. Il y a là, non seulement une déviation de la simple morale, mais surtout une forme de perversité qui se démasque, et qui devrait pousser tout investigateur sérieux à demander une expertise psychologique spécialisée de qui se cache derrière, serait-ce le plus médiatique de ces dictateurs en dentelles.

 

Le « moindre » tueur en série est étudié dans un but de connaissance préventive. Quelles pressions ne doivent-elles pas exister pour que ces amaigrisseurs en série sévissent encore et bénéficient des commentaires enamourés de tant de journalistes ? Une communauté qui prétend ne pas être triste aurait-elle les moyens de ne pas faire parler ? Cela n’est pas sérieux, ou plutôt cela est trop sérieux pour qu’on ne confonde pas le marché pernicieux des falbalas avec la juste et bonne nécessité d’esthétique qui devrait être une des choses du monde les mieux partagées.


J’attends avec patience, une étude sérieuse de la psychologie de ceux qui se complaisent à nous expliquer celle des femmes et spécifiquement des mannequins, dont ils sont si proches.

 

Et je garde une pensée pour toutes les jeunes filles anorexiques qui ont traversé mon parcours professionnel, et pour une, spécifiquement, à qui l’une de mes œuvres est dédiée.

 

Oui, il est des cas où l’actualité fait dégueuler.

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 14:54

 

 

Ou en quelque sorte : « à vos souhaits ! ». Cela dit – expectoré serait plus juste – la formule est assez dangereuse. À bien y réfléchir nous ignorons les souhaits profonds des uns et des autres, et peut-être éprouverions-nous quelques difficultés à formuler les plus intimes des nôtres. Il y a donc une convention de bon et de bien, sinon de beau, posée en décor de ce tableau festif. C’est peut-être ainsi que se définit ce genre de fête fondée sur l’évacuation des scories du temps passé et le renouveau en quête du meilleur. D’une certaine façon, on veut oublier que l’homme n’est jamais pur et que des temps nouveaux se préparent. On parie aussi que le cycle de l’éternel retour subit quelques altérations – au sens musical du terme – que les dièses et les bémols inappropriés seront remplacés par des bécarres, remis dans le cadre de la tonique choisie.


Mais chacun sait bien que des altérations nouvelles se présenteront ou s’imposeront, que les bonnes résolutions risquent de durer l’espace de quelques serpentins et confetti, et que l’éternel retour du temps banal, du fameux « quotidien » pèsera de tout son poids pour user le temps festif.


C’est alors que les souhaits – Aaah tchoum ! – doivent céder la place aux vœux, je veux dire les vrais, qui ne sont pas simples synonymes, mais qui ne peuvent fonctionner que par un engagement contractualisé personnel, profond. Ainsi, des religieux, des marins en péril, des personnes confrontées à l’insupportable ou au grandiose font « vœu de... » Alors, nous percevons bien la différence profonde entre la ritournelle incantatoire et l’engagement, entre l’attente passive et la prise en main du destin.


La nature nous offre ses cycles, ses repères temporels. Cette période, comme chacun le sait, est consacrée – le terme n’est pas trop fort – au retour de la lumière dans le monde boréal. On pourrait imaginer que l’homme perdant ses repères naturels perde par la même occasion cette simultanéité des souhaits et des vœux. Ainsi, l’homme « dénaturé » supprimerait les souhaits de son vocabulaire et ne s’engagerait que par vœux, quelle que soit la période de l’année. Il s’engagerait ainsi dans un espace aussi humain que métaphysique, ayant remplacé le cadeau inattendu du souhait par l’échange consacré du vœu, quelle que soit la transcendance à laquelle il s’adresse. L’expérience et l’observation prouvent que nous sommes là dans un terrain non encore labouré.


Alors, il faut donc considérer qu’une fois de plus, les viroses de saison, grippettes et autres rhinites, nous ramèneront à notre condition d’homo festivus et que nous éternuerons en chœur, pour que les souhaits des uns et des autres s’entre-croisent, s’entre-choquent, se répondent, se conjuguent ou s’équilibrent.


Aaaaaaaahhhhhhhhh...... tchoum !

À nos souhaits !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 20:16

 

Il nous apparaît par force, tant les médias le rabâchent, que le livre intitulé Indignez-vous est un succès de librairie, qu’il n’est pas cher (trois euros) et que son auteur jouit de tous les talents nécessaires à son nouveau statut de star de l’édition, à savoir l’indignation adéquate et les gages antérieurs.

 

Je ne l’achèterai ni pour le lire, ni pour l’offrir, comme cela est largement recommandé à coup d’ « informations » persuasives. Mes raisons sont les suivantes :

 

L’indignation comme moteur de l’action est une composante trop proche de notre cerveau reptilien pour ne pas servir d’approche et d’accroche à tous les agitateurs de tribunes, fussent-ils tribuns, agités du bocal, ou vieillards compassés, aux dépens de la réflexion débarrassée des scories du sentiment, ou pire, des émotions brutes.

 

S’il est un plat facile à cuisiner par l’être humain, c’est bien celui que l'on bourre des émotions primaires, ainsi que des sentiments socialisés. La recette en est simple. Préparons une bonne dose d’idéologie humanitaire, un soupçon de haine bien dissimulé, un plâtras de solution de sagesse, l’ensemble tourné par un cuistot bien toqué et nous aurons un plat prêt à être servi par la grande cuisine médiatique. C’est ainsi que nous déclenchons les meilleures guerres, pour la paix, pour la liberté, pour la démocratie, pour... enfin celles au sujet desquelles chacun veut passer les faits sous silence. C’est ainsi que nous apprenons à nous contenter du prêt-à-penser, que nous devenons, dans le meilleur cas des perroquets moins que savants, dans le pire, des esclaves satisfaits de consommer.

 

Le plus étonnant dans l’affaire – ou le plus signifiant – est que cet Indignez-vous devient un cadeau de Noël, période on ne peut plus symbolique pour les chrétiens bien sûr, mais également pour les juifs avec Hanouka, et surtout, pour le monde entier, puisqu’il s’agit du solstice d’hiver, autrement dit de la période à partir de laquelle les lumières du jour et de l’esprit se rallument. Poussant quelque peu le symbole, les passionnés du siècle des Lumières devraient s’associer de toutes leurs forces intellectuelles à ces festivités avec pour devise : « les faits s’étudient, la pensée les éclaire, l’action s’accomplit ». Nulle trace d’indignation dans ce programme « lumineux. »

 

Et pour tout dire, je ne m’indignerai pas de ce succès de librairie. J’y ajoute simplement ma réflexion un peu moins dangereuse (sauf pour qui ose le contre-courant) et un peu mieux réfléchie.

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 07:51

 

Pour faire simple : qui sont les cons ? Qui sont les salauds ? Qui sont les coupables ?

 

Quelle que soit la molécule, lorsqu’un médicament est prescrit, non pour traiter une maladie organique, mais pour que la jolie minette passe de la taille 40 à la taille 36, les trois premières questions s’appliquent intégralement au système qui va depuis la production du produit à son ingestion.

 

Autrement dit, cette affaire dépasse, et de loin, quelque chose qui s’appellerait uniquement « Médiator ». Elle nécessite une réflexion en profondeur.

 

Du côté nous avons des médecins généralistes stakhanovistes de la prescription en cinq minutes, qui ne lisent vraiment aucun article médical, dont le niveau de connaissance est dramatiquement bas, et qui font sonner le tiroir-caisse avec la régularité d’un métronome. Ont-ils eu seulement le temps de savoir que la prescription d’une amphétamine (le Médiator en fait partie) est toujours un acte risqué ? Savent-ils seulement de quoi on parle ? Ont-ils une réflexion sur la vie autre que celle des adresses de bons restaurants et des déclarations d’impôt ?

Évidemment, une minorité échappe à cette description. Une minorité qui a honte des « braves confrères. » 


Quant aux cardiologues, qui font des interrogatoires tronqués, qui ne voient que le petit bout du ventricule, qui ne s’intéressent aucunement aux autres pathologies et thérapeutiques de leurs malades, qui ont perdu le goût, l’envie, et les moyens de dépasser leur trantran quotidien, sont-ils à l’abri de toute critique ?

 

Il fut un temps, où aucun médecin sérieux ne négligeait un interrogatoire complet, même dans un service de spécialité. Ainsi après quelques cas, et sans attendre une cohorte statistique validée par on ne sait trop quelle agence gouvernementale, les difficultés étaient connues et le problème réglé. Aujourd’hui, la segmentation des spécialités, et surtout du mode d’emploi de ce qui reste de cervelle, favorise ces dérives.

 

Le produit lui-même n’est que le petit frère de l’Isoméride qui avait déjà fait parler de lui et dut être retiré en 1997 pour des prescriptions similaires et des conséquences de même nature. Il fut également un fleuron du laboratoire Servier. Or, « dans les années 1990, le directeur scientifique de Servier fut le trésorier de la Société française de pharmacovigilance et de thérapeutique[17]. Jacques Servier, président et fondateur du Laboratoire Servier, a été fait grand-croix de la Légion d’honneur par le Président Nicolas Sarkozy le 31 décembre 2008[4 ).

 

Cherchez, sinon l’erreur, et encore mieux, revenez à mes trois questions principales.

 

Alors, dans une société qui veut se couper la faim pour « bouffer » trois fois plus et maigrir, avec un corps médical dont ne subsiste qu’une minorité active, dévouée, et intelligente, avec des commissions où le serpent se mord la queue, et avec, sous réserve d’inventaire, non seulement cinq cents morts estimés (en attendant pire) mais aussi 3 500 hospitalisations pour insuffisance valvulaire (après 4 ans de suivi) et 1750 chirurgies cardiaques après 4 ans de suivi, (à quel prix pour la sécurité sociale) je repose et complète ma question première :

 

Qui sont les cons ? Qui sont les salauds ? Qui sont les coupables ? Qui sont les vraies victimes ?

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 08:14

 



Trop d’affaires secouent actuellement la justice pour accepter de se taire. Deux sont emblématiques, celles où des policiers se font condamner pour avoir maquillé des faits, et l’autre où un violeur récidiviste déjà condamné devient un violeur meurtrier.


Des volumes entiers peuvent être écrits. Ils se perdront dans la suite des temps si les esprits ne sont pas préparés à les lire et à y réfléchir. C’est pourquoi je me contenterai de poser des balises.


BALISE N° 1 : La mode et le mode (ce n’est pas la même chose) d’ajouter l’adjectif « présumé » à tout individu non encore condamné par un tribunal est déjà un déni de vraie justice. Car la victime, elle, n’est pas « présumée » morte, poignardée.

Il y aura certes de grandes gueules pour parler de la présomption d'innocence. Lorsque les preuves sont accumulées, il n’y a pas de présomption d'innocence. Il peut seulement y avoir crainte qu’un tribunal, pris d’un coup de folie équivalent à celui du meurtrier (ou de l’assassin, voir la différence) lui applique un traitement de faveur.


BALISE N° 2 : Toutes les raisons médicales ou autres qui veulent expliquer les mécanismes par lesquels l’agresseur a agi ne doivent pas empêcher de mettre celui-ci hors d’état de nuire.


BALISE N° 3 : La mise hors d’état de nuire doit être adaptée. Tout État, tout groupe, tout individu qui a supprimé la peine de mort sans la remplacer par la peine de mort sociale est un complice de meurtre en puissance.

Ici, les grandes gueules que j’évoquais ci-dessus sont devenues des sales gueules.


BALISE N° 4 : La condamnation doit être compréhensible (si possible) par le condamné et surtout par ceux qui seraient tentés de l’imiter.

Elle doit exclure le condamné des sociétés, de la nôtre et de la sienne.


BALISE N° 5 : Non seulement la condamnation doit être compréhensible, mais elle ne doit pas devenir une promotion.

Les "caïds" logés à l'hôtel deviennent des "super-caïds".


BALISE N°6 : Dire qu’un condamné a « purgé » sa peine, ne signifie nullement que ses tendances comportementales aient éte expurgées de son être.


BALISE N° 7 : Laisser dire qu’un condamné a payé sa dette à la société, ne signifie nullement qu’il l’ait payée à sa victime, ni qu’il ne continuera pas à « consommer » (pour filer la même métaphore).


BALISE N° 8 : L’argumentation de la « bonne conduite en prison » pour justifier des libérations anticipées est au minimum une bêtise, au pire une complicité de tentative d’évasion.

En effet, comment un tueur d’enfant, un violeur de femmes, (autres exemples à l’appui si nécessaire) pourrait-il récidiver en prison ?

De plus, un minimum d’intelligence – aussi bien distribuée chez les criminels que chez les juges – suffit à comprendre comment se conduire pour retirer des avantages du système.


BALISE N° 9 : Demander aux forces de police d’être irréprochables, c’est d'abord leur demander que la police soit faite. La même phrase doit s’appliquer aux forces de justice qui doivent d’abord rendre la justice, et non « tortiller du droit » pour appliquer leurs dérives syndicales.


BALISE N° 10 : La perfection n’étant pas de ce monde, il faut surtout éviter de la rechercher (cela c’est l’utopie idéologique) mais bien au contraire se contenter, à sa mesure d’en corriger les imperfections (cela, c’est la vraie justice).



Tout navire qui ne suit pas les balises finira par sombrer. La question n’est pas « si », mais « quand ? »



Pour toute publication, auteur et lecteurs se partagent la responsabilité de sa suite, et celle de ces derniers n’est pas mince.

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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 08:42

 

 

Il a neigé en décembre. Surprise !


Une fois de plus, le délire s’empare de la France, qui n’est plus un pays mais un modèle de déconstruction cérébrale. Réfléchissons un peu, tout en sachant bien que la portée active de cette réflexion s’amenuise de jour en jour.

 

Voici donc, ce modèle où des journalistes ont annoncé « un froid polaire, avec - 6°C au petit matin », des « températures sibériennes » au moment où il faisait - 51°C (lisez bien !) en Sibérie.

Dans ce même modèle, le ministre de l’Intérieur ignore ou nie la réalité de ce qui se passe à vingt kilomètres de ses bureaux douillets.

Dans ce même pays-modèle, principe de précaution et principe d’affabulation en batterie, on interdit aux cars scolaires de rouler, même si la route est dégagée, sous prétexte de neige possible, ce qui, en plus, augmente le nombre de voitures de parents sur les routes.

Dans ce même modèle national, des automobilistes qui affirment que leur voiture est incontrôlable, sont capables de l’abandonner et de partir à l’aventure ; ce sont d’ailleurs les mêmes qui, devenus piétons en ville, marchent sur la chaussée pour éviter la neige des trottoirs, augmentant les risques pour eux devant les voitures qui dérapent.

Dans ce même modèle, les agents qui sont censés (Code de la route) assurer la sécurité, se contentent de coller un procès-verbal sur le pare-brise des voitures abandonnées, ce qui oblige le fameux ministre à demander pour eux la clémence.

Dans ce même modèle, une route est censée être ouverte, et sa sortie est bloquée sans raison apparente. Ce n’est plus « circulez, il n’y a rien à voir » mais « arrêtez, il n’y a rien à faire ».

Dans ce même modèle, on ne cesse, à tout instant de répéter « prudence ! » comme des perroquets ivres, avec ce ton infantilisant de ceux qui savent, envers des gamins immatures, qui, reconnaissons-le, perdent petit à petit toute envie d’être libres.

Dans ce modèle, la moindre averse, la moindre bourrasque oblige à ingurgiter jusqu’à plus-soif les « alertes à » multicolores quotidiennes, incessantes, abrutissantes, tueuses de véritable information, destinées à éviter les procès d’auditeurs qui accuseraient les services météo de leurs déboires professionnels en cas de prévision trop clémente.

Dans ce modèle de déconstruction, la machine à parlotte, à cellules de crise, à accusations inter-ministérielles est relancée, qui ne résoudra rien, et mettra un peu plus de plomb, non dans les cervelles (au figuré, car, au propre, les caïds des « cités » s’en chargent) mais dans les pieds.


Pays-modèle d’action plombée dans un marécage cérébral. Autrement dit, de déresponsabilisation dans un sauve-qui-ne-peut-plus oscillant entre la béatitude imbécile, le bourdonnement indécent, et l’ouverture des parapluies à tous les étages.

 

 

Il faudrait faire une histoire de la pensée française concernant la circulation. On aurait bien des surprises. Se dessinerait alors le véritable enjeu, car, dans tout corps, physique ou social, l’arrêt de la circulation est un signe de mort. Les mouvements agoniques ne changent rien à l’affaire. Ce n’est qu’une question de temps.


Si le seul espoir est la survie artificielle, alors, lorsque, la neige disparue, les cervelles auront fini de patiner, viendra le temps des chaleurs d’été où elles fondront, des tempêtes d’automne où elles seront balayées, jusqu’au grand calme plat, où elles se tairont pour toujours.

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 14:33

 

Un ami lit un article du Figaro. On y parle « ...des manifestants, convaincus que l'épidémie était partie de fosses sceptiques creusées dans le camp de Mirebalais. »

http://www.lefigaro.fr/international/2010/12/08/01003-20101208ARTFIG00515-haiti-le-cholera-serait-parti-d-un-camp-de-casques-bleus.php

 

Cet ami, lettré, bon lecteur, et amusé, se permet de passer un message :

 

" Très fort, le rédacteur ! Quelle trouvaille que ces fosses sceptiques dans un tel contexte de rumeurs."

 

 

Réponse croquignolesque :

 

" Votre message et/ou contenus/contenu a été modéré. Votre contenu ne respecte pas la charte de modération du figaro.fr"

 

Citation de la dite charte, qui apprend que :" seront également rejetées... toute contribution dénigrant directement ou indirectement le Figaro, ses journalistes ou ses dirigeants."

 

 

Il fut un temps, où, lorsqu'un lecteur signalait une coquille, ce qui peut arriver aux meilleurs, le journal le remerciait de sa fidèle attention. Puis est venu le temps de la non-réponse. On en est maintenant au mélange de la censure officielle et de l'ignorance. Cela fait beaucoup.

 

Je reste donc sceptique devant ces journalistes aussi arrogants qu'aseptisés. Parce que, lorsqu'on parle de "modérer un article" en le rejetant s'il vous fait remarquer une erreur, je crois que l'on peut vraiment parler de "fosse" information.

 

Pour les apprentis journalistes, ces extraits du Littré :

 

 

SCEPTIQUE

(sè-pti-k') adj.


1°Il se dit d'une secte de philosophes anciens, les pyrrhoniens, dont le dogme principal était de douter de tout, et, par extension, de ceux qui, chez les modernes, suivent les doctrines pyrrhoniennes, ou qui professent le doute philosophique.

 

SEPTIQUE

(sè-pti-k') adj.


1°Qui produit de la putréfaction.

 

Et comme aurait dit un célèbre général napoléonien...

 

 

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 13:18

 

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Je n’ai pas écrit le fond de l’article de ce jour, puisque l’auteur en est Marc Gautron et que son texte intégral se trouve aussi sur le Blog de Lettropolis.



Il est toujours possible de rajouter quelques lignes, une idée, une approche personnelle. Plus important aujourd’hui me semble de souligner deux nouvelles.



D’abord, pour ceux qui ne le sauraient pas, que Lettropolis publie Petite Fugue de Marc Gautron.

Ensuite, que le Blog de Lettropolis s’enrichit de ce nouvel auteur, qui, vous le constaterez, mérite d’être connu, lu, et reconnu. Je n’en dis pas plus, et laisse la place à sa présentation.



Quand on a eu, très tôt, le goût de lire et d'écrire, il arrive qu'un jour on se dise : “Je veux être écrivain”.

Pourquoi basculer de la création spontanée au désir d'un statut – voire d'une statue ? La vanité y a sa part, avec le besoin
d'accomplissement et aussi l'influence des grands Maîtres : on s'est nourri d'exemples fameux, de vocations encouragées par une rencontre. La Légende dorée de la littérature abonde en génies reconnus adoubant des talents précoces. L'apprenti écrivain cherche un mentor, l'auteur confirmé se complaît dans son rôle d'initiateur. Cette relation, où l'idéal se mêle à l'illusion, la manipulation à la sincérité, prête aux malentendus, aux conflits, au ressentiment. Les passions de tête ne sont pas moins violentes que celles de cœur.

Littérature, irait-on, en ton nom, jusqu'au crime ? C'est une question, parmi d'autres, que j'aborde dans cette “Petite Fugue” à trois personnages.

Les deux hommes sont bloqués dans un rapport Maître-disciple qui sonne de plus en plus faux, jusqu'à la rupture. Le mot “fugue” prend ici le sens de contrepoint musical : le thème du “grand écrivain” se joue, en majeur et en mineur, avec le décalage d'une génération.

Mais “fugue” signifie aussi “fuite”, “évasion”. C'est la solution choisie par le troisième personnage, une jeune femme. Folle, illuminée ou clairvoyante, déjouant les pièges des postures et des égoïsmes, elle ouvre un autre chemin, qui conduit au-delà de la littérature.

Chacun des personnages représente une option, une tentation. Ils ne cessent de s'apostropher, se déchirer, se réconcilier dans le théâtre intime dont la scène s'éclaire le jour où l'on se dit : “Je veux être écrivain”.

C'est l'été dernier ( 2010 ) que je me suis amusé à écrire ce petit texte ; il trouve sa substance dans des ruminations déjà anciennes, mais il ne serait sans doute jamais venu au jour sans la demande d'une amie comédienne à la recherche d'un rôle qui lui convienne. Je ne sais si la pièce finira un jour par “passer la rampe”, mais, du moins, le texte est là...

Petite Fugue
Marc Gautron
éditions Lettropolis
57 pages   1 euro

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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