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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:15

Hier soir, la chaîne FR3 a diffusé un documentaire de Yann Arthus Bertrand (Vu du ciel) où intervenaient des personnages aussi divers que le Prince Charles, une comportementaliste ex-autiste (?) spécialiste des animaux, des mineurs Québécois expulsés de leurs maisons etc. Disons-le sans attendre, ce documentaire était très intéressant. Mais je suis sûr qu’il a laissé un arrière-goût décevant pour les écologistes français qui l’ont regardé. En effet, je n’ai perçu aucun effet de voyeurisme ou de plaqué sentimentalo-dégoulinant qui accompagne souvent le genre.

 

Pire encore (de notre point de vue franco-français) les colères étaient justes, dignes, non tapageuses, démonstratives au sens propre du terme ; les intervenants québécois abordaient la Nature avec un regard fondamentalement différent de celui par lequel les Français se distinguent généralement. Aussi « écologistes » étaient-ils, ils ne se laissaient pas porter par ces terribles vagues de conflits stériles par lesquels nous nous distinguons. Nous avons bien des choses à apprendre de nos amis québécois. Au fond, je crois que ces intervenants n’étaient pas des « écologistes » mais simplement des hommes de bon sens, des observateurs attentifs du milieu, des citoyens lucides quant aux agissements pourrissants qui lient des couples maléfiques dans les grandes entreprises et dans le monde de la politique.

 

Il n’est plus question d’écologie en cela, mais de simple respect des législations (quand elles existent) ou des logiques de traitement des déchets, ce que toute civilisation sait devoir faire depuis des millénaires (l’évacuation des fèces, n’en étant que le premier exemple, les rites funéraires pouvant, d’un certain point de vue, y être partiellement rattachés).

 

Nous avons à affiner notre regard vis-à-vis de l’écologie qui est une science à double polarité, technique et sociale. Je ne cesse de refuser la dérive politique qui y est attachée. Elle ne peut que pousser à des conflits stériles (osons le répéter) aussi malsains que les situations qu’ils prétendent vouloir combattre (encore un terme bien significatif).

 

Les partis écologistes n’ont aucune raison d’exister, ou alors il faudra bientôt lancer des partis médicalistes, psychologiques, sociologiques, économistes, avec leurs dérivées psychanalytiques, durkheimistes, numismatiques etc. En poussant le raisonnement, toutes les composantes du savoir qui intègrent la double polarité technique et sociale devraient avoir leur parti politique. Et encore je n’ai pas cité le versant artistique du problème : vive le parti artistique, avec ses chapelles picturales, cinématographistes etc. etc. Nous sommes en plein délire et nous ne le voyons pas. Ces intervenants québécois ont eu le mérite de nous le montrer du doigt, en creux.

 

Car, à bien y réfléchir, il y a dans l’écologie, le grand mystère de la vie, et la lutte de chaque espèce pour sa propre niche. Il ne s’agit pas de s’agiter hargneusement contre les mines d’or, mais tout simplement de les obliger à nettoyer leurs déchets. Je n’emploie pas, à dessein, le terme de dépollution, qui n’est, comme celui de pollution, qu’un chiffon rouge de combat. Si les entreprises de toutes tailles, étaient obligées par tous les moyens étatiques, de nettoyer leurs déchets, l’immense majorité des problèmes et délires écologistes cesseraient à grande vitesse. Or, cela, les chimistes savent le faire depuis des siècles. L’exemple en était donné par l’adjonction de boues dans un site saturé d’arsenic.

 

Mais comme l’a expliqué un intervenant (le bon sens québécois) c’est la collusion politico-industrielle qui est en cause. Finalement, il s’agit fondamentalement de propreté, d’ordre, et de justice. Ici comme ailleurs, le gros fric est, sinon sale, du moins, très vite salissant.

 

Les hommes étant ce qu’ils sont, dans les conditions actuelles, aucun parti politique ne peut rien contre cela à terme, et surtout pas le parti écologique, dont j’attends encore qu’il s’intéresse à la vente récente d’une certaine forêt de l’Oise, et toujours si discret à chaque catastrophe pétrolière. (Un essai de « service minimum » peut-être ?)

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commentaires

1
<br /> Vous parlez de chiffon rouge ! Le non de Y.A.Bertrand est, pour moi, un chiffon rouge ! Voici un homme qui donne des leçons à tout le monde et qui oublie simplement que son hélico plateforme de<br /> prises de vue pollue beaucoup plus que le troupeau de vaches de mon voisin ou même que son tracteur ! En attendant, je rigole en pensant à ce jean foutre de Nicolas Hulot qui, alors que tout le<br /> monde travaille pour enrichir le pays, fait du Kite Surf et, parce que le vent tombe, siffle les pompiers pour venir le chercher...Au moteur ! Avec un engin polluant ! Horresco referenhs !<br /> <br /> <br />
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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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