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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 16:24

 

 

Voici qu'un nouveau recueil de poésies

nous est offert.

Lettropolis présente :

 

LE CYCLE DU TANT,

de KIONA

 

Il est de coutume d'affirmer que la poésie ne se vend pas. Eh bien, c'est vrai ! Tant pis... pour ceux qui ne savent pas ce qu'ils perdent. Et tant mieux... pour Lettropolis, ses auteurs et ses lecteurs qui font passer l'intérêt du texte avant celui du porte-monnaie.

 

Les phrases précédentes proposent deux fois le mot « tant », outre le titre du recueil. C'est qu'il y a « tant » de choses à oser exprimer, à partager, à lancer au monde, par celle qui signe Kiona, qui vibre de tant d'émotions, et qui s'est reconstruite jour après jour, de rime en rime, de vers en vers.

 

Kiona, vous ne la trouverez pas dans les grandes académies, dans les cénacles distingués, où aucune phrase, aucun témoignage ne doit bousculer le bon ton bien établi. Mais si vous savez entendre les blessures de la vie, les jaillissements d'amour, les cris d'espoir, les ébats d'un corps, de perdition en renaissance, alors oui, vous trouverez Kiona, et vous l'aimerez.

 

Essayez d'entendre les mots, comme elle les a écrits, avec leurs apostrophes, leurs appels, dans toute leur profondeur, dans toute leur force, leurs griffures. Des mots qu'elle dilacère parfois lorsqu'elle veut nous faire parvenir leur message, au-delà de leur forme. Ainsi, lorsqu'elle annonce le grand risque d'avoir « en-vie » d'en finir. Kiona s'insère sans faiblesse dans une tradition poétique qui a parfois pris le nom de « réalisme » ou qui a simplement voulu plonger dans un nouvel océan social. Elle a de grands ancêtres, Richepain, Jehan-Rictus, et elle ne déroge pas. Mieux, elle les sublime. Mais oublions quelque peu la parenté littéraire, pour revenir à la réalité de Kiona.

 

Dans Le Cycle du Tant qui se déroule entre « Au tant des blessures » et « Au tant de l'espoir », on attendrait une bluette, une énième réédition d'un mal de vivre et d'aimer à la petite semaine comme il y en a... tant. Mais on est pris, on est saisi aux tripes, on est « sonné » pour le compte, et saisi d'admiration devant cette femme qui ose nous présenter ses blessures d'enfance, son âme froissée ainsi que ses draps, sa tristesse sexuelle et ses amours fébriles, ses illuminations de joie et de force devant ses enfants, son ode à l'espoir et à la vie.... une vie dont elle connaît le prix, puisqu'elle l'a sentie se retirer d'elle, une nuit de mai qui n'a rien à envier à d'autres nuits poétiques plus connues, et qu'elle en tremble encore.

 

Ce poème, « J'voudrais savoir » nous le présentons parce qu'il ouvre « Au tant des blessures » ainsi que Kiona l'a voulu. S'il choque le lecteur (au meilleur sens du terme) tant mieux. Mais s'il s'en trouvait un pour rester indifférent, alors que celui-ci passe son chemin, et se considère en congé d'humanité.

 

Lettropolis ne pouvait pas ne pas vibrer avec Kiona et avec ses rêves « même s’ils ne sont pas réalisables car ils nous font vivre. »

Nous rajouterons à notre satisfaction d'éditeur le fait de publier notre premier auteur belge, au moment précis où nous nous rendons au Forum mondial de la langue française de Québec, où sera aussi présent, un autre de nos auteurs de talent : Charles Baurin.

 

Couverture-Miniature-copie-3.jpg

 

 

LE CYCLE DU TANT

KIONA

 

204 pages

83 poèmes

4,85 €

 

 

 

Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 22:10

 

Lettropolis publie

Ma grammaire de poche

de

Charles Baurin

 

 

Couverture-copie-19.jpg

 

 

 

En octobre 2009, sur mon blog OLNI, je faisais référence à un petit livre – petite taille nécessaire, mais grande nécessité, relisez le titre – qui paraissait sous le titre Ma grammaire de pochepar Charles Baurin.

 

Je parle bien d'un livre, sur papier et quant à son esprit voici ce que j'en retenais : « ... un manuel unique de références grammaticales, dont le contenu tente d'offrir le minimum requis en énumérant les points importants de la grammaire pour un apprentissage sérieux de la langue dans un contexte normal, pratique, fonctionnel, tant à l'oral qu'à l'écrit. »

 

Charles Baurin, qui n'est pas que grammairien, mais aussi poète – nous venons de publier Mise en mots, son dernier recueil de poésies – nous a fait le plaisir de nous confier le soin de publier la version numérique de cette troisième édition de sa grammaire.

 

En effet, une grammaire bouge, puisque la langue elle-même bouge. Il faut selon les cas, accompagner, préciser, limiter, expliquer. Aucune grammaire ne pouvant à elle seule recenser toutes les subtilités d'une langue aussi riche que la langue française, il est bon d'en parcourir plus d'une pour revenir aux fondamentaux, et découvrir ce que l'on croyait ne pas avoir oublié. Car, reconnaissons-le, à force de pratiquer sans garde-fou, il arrive que l'on risque quelque chute.

 

L'autre avantage de Ma grammaire de poche, est son volume réduit, tant dans sa version papier que dans la version numérique de Lettropolis. Mais ne confondons pas volume réduit et contenu d'un timbre-poste. Les lecteurs qui recherchent la précision ne seront pas déçus et ceux qui veulent de fortes et grandes connaissance non plus.

 

Enfin, sachons-le, aucune grammaire ne suffit à forger un écrivain, mais un écrivain sans grammaire cela n'existe pas. Et même sans prétendre au statut d'écrivain, la correction d'un texte c'est tout autant la précision de la pensée que la politesse de l'écrit.

 

Ma grammaire de poche de Charles Baurin, vous y aidera.

 

Couverture-Miniature-copie-2.jpg

 

 

 

   Ma grammaire de poche

   Charles Baurin

   210 pages

   7,85 €

 

 

    Avec les compliments de Lettropolis,

    édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs®

    (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

 

 

 

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25 juin 2012 1 25 /06 /juin /2012 20:18

 

 

 



Un inédit de plus chez Lettropolis, et quel inédit !

Les Cahiers d'atelier

de Victor CUPSA !

 

Osons affirmer notre fierté et notre plaisir, deux éléments qui confinent au bonheur, un bonheur que nous aimerions partager avec le maximum possible de lecteurs, surtout s'ils sont passionnés de peinture.

Pour la première fois, Victor CUPSA, peintre de grand talent offre au public plus de quarante ans de réflexions sur sa peinture, sa vie, le tout illustré de 68 tableaux et 18 dessins.

On ne lit jamais assez les écrits des peintres. En publiant les Cahiers d'atelier de Victor Cupsa, Lettropolis aide à pallier cette lacune.

Pourquoi en est-il ainsi ? Certainement pour des raisons multiples. L'une de celles qui nous concernent spécifiquement, en France, vient de ce recul instinctif que nous éprouvons devant celui qui ose franchir des barrières entre lesquelles nous l'avions si bien rangé. Eh quoi ! À peine avais-je eu le temps de le reconnaître en cet équipage qu'il en monte un autre ! Allons, pierre qui roule n'amasse pas mousse. Revenons à nos moutons, et que chacun fasse son métier pour que les vaches soient bien gardées !

Mais cette approche sociologique, pour intéressante qu'elle soit – assez restrictive, reconnaissons-le – néglige un pan fondamental de la question... des questions devrions-nous dire.

Et fondamentalement, par quels étranges cheminements, l'homme en est-il venu à poser sur les murs, directement on non, des images du monde ?

Quelle transgression du principe de réalité a-t-elle bien pu occuper son esprit pour que la nécessité d'un intermédiaire ait démangé ses mains à ce point ? Ne suffisait-il point à l'homme de Lascaux de voir et de vivre, de trancher dans son morceau de bœuf pour se repaître de corps et d'esprit ? Quelle étrange lubie, après la chasse de tremper ses mains de terre rouge, puis d'inventer des instruments mieux adaptés à son extravagant caprice ?

Après la chasse ? Et pourquoi pas avant la chasse, pour appeler, ou attirer, ou invoquer ? Et pire encore, pourquoi pas hors de toute chasse réelle, hors de toute idée de chasse, éclair survenant dans l'esprit d'un imagier de circonstance, au hasard d'un rêve, d'un vagabondage de l'esprit ? Et plus spécifiquement, au besoin de dire, de transmettre, de se confronter aux autres, tous les autres, ceux du clan, les petits, les forts, les laids, les bons, les méchants, les affreux, et ceux des autres clans, plus laids, plus affreux, plus méchants encore, ou, tout au contraire, attirants, aimables, pourvoyeurs d'autres nourritures de corps et d'esprit ? Les autres... tous les autres, ceux du monde des hommes, et ceux du monde des bêtes, et ceux de l'autre monde, les ancêtres, les grands ancêtres jusqu'aux plus grands de tous, ceux ou celui en qui le cœur se reconnaît ou se réfugie, celui qui peut-être saurait répondre à tant de questions étouffantes ?

Alors, notre homme de Lascaux... ? Alors, Victor Cupsa... ? Eh bien ! Délivrons le grand secret : entre eux, rien n'a bougé, rien n'a changé... hors les Cahiers d'atelier et c'est, je crois, un des grands compliments que l'on puisse faire à un peintre de talent.

Ceux qui les ouvriront en ne s'attachant qu'à la qualité picturale, à la richesse de la palette, à la maîtrise de la main, ceux-là ne seront pas déçus. Mais s'ils s'en tenaient à cette approche, ils ne feraient qu'effleurer le monde de la peinture, et à peine plus celui du peintre.

Ceux qui voudraient ferrailler de l'intelligence stérile, trouver des correspondances fumeuses avec des théories à la mode, s'en tenir à des symboles décharnés, ceux qui voudraient coller à force des mots convenus sur les œuvres de Victor Cupsa, ceux-là manqueraient l'essentiel. Pire, ils le trahiraient.

Quant à ceux qui s'attacheraient, à partir de la recension de l’œuvre, à découvrir les secrets intimes du peintre, qu'ils passent leur chemin. Ou plutôt qu'ils changent de plan. Car, Victor Cupsa, simplement, ose nous ouvrir son âme d'homme dévasté par les tragédies du vingtième siècle. Il ose parce qu'il sait, qu'il a vécu, et qu'ayant été éprouvé, il n'a point besoin de prouver. Il obéit à la grande loi des hommes vivants : transmettre l'expérience pour ranimer leur courage sur des chemins hasardeux. Il en a trop souffert de ces démolisseurs du monde, de ces bûcherons dévastateurs, de ces producteurs en schizophrénie sociale. C'est pourquoi reviennent, obsédants, les thèmes du mur, de l'arbre coupé, de l'envahissement par le sable, des vents contraires, de la vie fragile, prisonnière. Il a porté le regard dans les bauges de « l'Homme Nouveau » et il témoigne, à sa façon, de tout son art qui est grand, de toute sa technique qu'il doit aux grands ancêtres dans les pas de qui, humblement, il remet ses pas comme d'autres remettent leur âme.

Il témoigne pour les petits, ceux qui ne comptaient pas dans les grands partages du monde, ceux qui furent déracinés, transplantés, dévitalisés, comme de vieilles dents promises au dentier prétendument salvateur. Et il suggère qu'un rameau peut renaître d'un tronc massacré, qu'un souffle de vent peut remettre le navire sur son cap, qu'un mur offre peut-être une ouverture, que des échelles se portent vers le ciel, mais que l'escalade n'en est pas moins rude et hasardeuse. Espère-t-il encore ? La question n'est pas à lui poser. Il nous oblige à nous la poser. C'était là son devoir d'homme et de peintre. Il l'a accompli.

À nous d'ouvrir ses Cahiers d'atelieret de suivre la route, notre route...

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CAHIERS D'ATELIER

    Victor CUPSA

    348 pages
    68 tableaux
    18 dessins

    7,85 €

 

Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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13 juin 2012 3 13 /06 /juin /2012 00:17

 

 

 

Les éditions Lettropolis sont heureuses de présenter

MISE EN MOTS,

un recueil de poésies de

Charles BAURIN.

 

Charles n'est pas un inconnu pour ceux qui savent qu'il nous accompagne depuis le début de notre aventure éditoriale. Parler d'aventure éditoriale, pour Lettropolis et ses affiliés, ce n'est pas réduire ce terme à sa version purement économique comme tant d'entrepreneurs le font (on les comprend d'ailleurs). C'est d'abord investir dans l'aventure des rencontres humaines, une fin d'après-midi, dans un grand magasin de Nouvelle-Écosse, parler de poésies, de chansons, évoquer des envies communes de littérature, de mots en jeux, de jeux de mots, et de ce plaisir étonnant de les lancer au ciel des idées. Résultat, aujourd'hui, cette publication qui en étonnera plus d'un, enfin, ceux qui ne connaîtraient pas encore l'inventivité de Lettropolis.

 

MISE EN MOTS appelle une poésie très personnelle de notre ami Charles. Savoir d'abord – il ne s'en cache pas, et même le proclame – qu'il vit comme il écrit et écrit comme il vit. Ainsi, son appel aux voyelles évoquera bien sûr des références classiques, mais s'enrichira de notes de musique (Il est aussi musicien), ainsi que de reproductions de ses tableaux ou photographies. Cela n'est pas pour déplaire à Lettropolis, qui s'ouvre à toutes les bonnes pistes, dans le domaine du dialogue écrit-image. En voici une qui n'en est qu'à ses débuts, et vous en aurez bientôt d'autres preuves.

 

Il écrit donc, comme il vit, et encore plus comme il l'aime et comme il aime. Ah ! Ce « l' » dont la présence ou l'absence change tout, oriente les passions vers la chose écrite ou les choses de la vie.

 

Les lecteurs de MISE EN MOTS s'en apercevront bien vite : le recueil pourrait porter comme sous-titre Ode à la femme. Banal direz-vous ! Tant de poètes se sont donnés à cette célébration féminine, comme tant de peintres ont réinventé le nu. Certes, alors disons que le thème est éternel et que chacun porte en lui le droit de l'enrichir et d'en magnifier le bonheur. Pousser le thème au-delà du droit, vers le devoir ? Certainement pas, car il est des expériences mal venues, ou amères, ou douloureuses, peut-être. Mais ici, elles ne transparaissent pas. Ce sera un grand secret du poète de garder en lui cette part obscure... si elle existe. Aucun psychologue ne s'étonnera que les farfadets ne soient privés d'aucun des fardeaux de l'âme humaine. Simplement, ils vont et dansent et chantent comme leur nature le leur commande.

 

Mais revenons à l'écriture proprement dite de cette poésie : les sons et les images, font partie de sa recherche, mais il serait vain de la limiter à de trop simples vocalises ou autres visuels. L'esthétique, pour assumée qu'elle soit, pourrait mener à une certaine stérilité. Pas ici, car Charles Baurin a intégré les préceptes d'autres défricheurs de l'âme. Il cite parmi eux Yves Bonnefoy, mais navigue entre Saussure et Barthes, Rimbaud et Devos. Autant dire que le feu d'artifice n'attend que la présence du lecteur pour éclater dans le ciel de notre imaginaire... ou de notre réalité.

 

MISE EN MOTS se veut aussi un don d'envies, et peut-être même de vocations. Charles Baurin, oscille entre poésie et professorat, deux états qui, sans se contredire, appellent à de fréquentes discussions. Cet appel, il le signe de la façon la plus classique, en invitant ses lecteurs à oser le son, l'image, le texte, à lui envoyer leurs productions. Mais il le glisse à sa manière, en bousculant certaines règles établies. Par exemple, hormis quelques nécessités dans la table des illustrations, cherchez les majuscules dans ces textes. Vous n'en trouverez que trois qui hurleront à vos yeux. Parti pris inadmissible ? Méconnaissance de la typographie ? Vous n'y êtes pas. Suivez la piste, osez repenser l'esthétique, osez une réflexion complémentaire.

 

Mieux encore – pis, diront certains – vous trouverez de temps à autre quelques bizarreries grammaticales. Ne croyez pas qu'il s'agisse là d'inconvenances portées à la langue française. La réalité est que Charles est un Petit Poucet qui sème sur son chemin. Il souhaite nous expliquer quelles hésitations a pu rencontrer son inspiration, quelles croisées de chemins l'ont amené à faire une pause. Peut-être même veut-il ainsi exprimer : « C'est bien moi, me reconnaissez-vous ? Voulez-vous que nous jouions ensemble ? » Il ne serait pas le premier à se montrer ainsi en son œuvre. Chacun a ses raisons. Celles d'Hitchcok ne se confondaient pas avec celles des transmetteurs en morse qui introduisaient des erreurs de frappe, elles-mêmes porteuses de marques d'identification.

 

Mais comme nous vous avons aidé pour trouver les majuscules, nous vous laisserons emprunter votre chemin et affûter votre attention vers cette grammaire dans la grammaire de la poésie qui engendre une autre relation au langage. MISE EN MOTS, c'est aussi une mise en saveur de tous nos sens, et les illustrations (photographies et peintures de Charles Baurin) qui accompagnent les textes, seront autant de phares en ce voyage.

 

Ah, j'oubliais ! Il est possible que certaines de ses poésies, à tendance verte au bon sens du terme – lestes, en quelque sorte – fassent froncer quelques sourcils. Mais vraiment, si Charles Baurin joue parfois à se faire « lettropolisson », devrions-nous nous interdire toute « lettropolissonnerie » ?

 

 

 

 

    Mise en mots

 

    Charles Baurin

 

    94 pages, 22 illustrations

 

   Couverture d'Anna-Lisa Jones

 

   4,85 €

 

 

 

Avec les compliments de Lettropolis,

édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs®

(Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

 

 

 

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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 11:43

 

 

 

Nous pouvons vous le dire maintenant que la campagne électorale est et a passé, Lettropolis a voté.

 

Le vote est allé au candidat qui avait pris toutes les mesures pour que, pendant son quinquennat, tous les enfants de six ans (cours préparatoire) à onze ans (entrée en sixième) aient appris à lire , écrire et compter.

 

Par lire, nous voulons dire, non point ânonner, ni déchiffrer, ni deviner, ni approximer, mais comprendre et transmettre pour nous enrichir les uns les autres.

 

Par écrire, nous précisons connaître l'orthographe, appliquer la grammaire, utiliser les ressources de la langue dans sa fluidité et sa précision.

Par compter, nous pensons aux vertus perdues de l'entraînement mathématique incluses autant dans le développement de la mémoire que de celle de la logique formelle.

 

Quant à parler, il s'agit bien sûr d'articulation dépassant les seuls « trop cool » et autres apocopes réflexes et incantatoires.

 

Ainsi, pendant ce quinquennat qui correspondra à l'évolution d'un cursus complet de l'école primaire, nous aurons mis à la retraite les servants obstinés des méthodes globales et semi-globales, nous nous serons débarrassés des illusionnistes des pédagogies dévalorisantes. Et comme, même en ces domaines, l'égalité n'existe pas, nous aurons inculqué aux moins doués de ces élèves trois points fondamentaux :

  • que l'on peut toujours progresser en travaillant

  • qu'il ne faut pas mépriser ceux qui ont mieux réussi

  • et qu'au moins, les uns et les autres participent de la même culture et peuvent s'entendre à moindre effort.

 

Bien entendu, les esprits chagrins nous objecteront que nous chantons pour notre paroisse littéraire, que par notre vote nous cherchons à attirer de futurs auteurs et de futurs lecteurs.

 

C'est vrai. Ne nous en cachons pas. Mais, à parler franchement, notre petite musique n'a pas percé dans les fanfares électorales. Aucun des bateleurs de l'estrade n'a voulu de notre partition. Et même, je crois que nous rêvions tout éveillés...

Tant pis, nous poursuivons...

 

 

Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 15:48

 

 

Pendant toute la campagne présidentielle, aucun mot touchant cette circonstance nationale n'a été écrit, ni sur le blog de Lettropolis, ni sur le mien, plus personnel. Cela était voulu. La conviction intime de Lettropolis et de ses membres est l'absence d'inféodation à tout parti. Ils seraient d'ailleurs bien étonnés, les imbéciles qui reprochent parfois à l'un ou l'autre d'entre nous ses fréquentations (la bêtise est insondable) de faire le bilan de toutes les sensibilités différentes à l'intérieur de Lettropolis, de ses membres, de ses auteurs.

 

C'est dans ces conditions que se conquiert la liberté... liberté de... (car sans complément de nom, ce terme n'est qu'un slogan creux) liberté, donc, de critiquer l'un quelconque des candidats, grands ou petits, ex de toutes obédiences, élu ou non. Bien entendu le plan littéraire est notre repère fondamental.

 

C'est pourquoi ce billet s'adresse d'abord à nos auteurs, présents ou futurs, et s'intéresse à la fameuse formule du « vrai travail » lancée par l'ex-président.

Quelles que furent, ses pensées, ses arrière-pensées, la formule était malheureuse.

 

Cet adjectif « vrai » est chaque jour dévalué, piégé, vidé de toute substance. C'est un cliché largement repris par des journalistes hâtivement formés à la langue française, et malheureusement suivis.

 

Si les glissements sémantiques existent pour tous les mots de toutes les langues, il en est certains qui méritent une attention particulière. L'adjectif « vrai » est de ceux-là. Ce glissement devient glissade par déséquilibre de la pensée et manque de support des synonymes nécessaires.

 

En effet, l'auteur doit se poser la question de la justesse de ses propos, de la richesse de leur sens, mais aussi de leurs limites, en quelque sorte, de l'entendu et du sous-entendu. Pour cela il peut très souvent s'aider de l'exercice intellectuel qui passe par la mise en place du contraire.

 

Ainsi, d'un « vrai travail » à un « faux travail » on mesure bien plus nettement les intentions ou les erreurs de l'auteur de la formule.

Que la personne chargée d'accomplir un travail s'en acquitte bien ou mal, vite ou non, est une question importante, mais qui ne modifie en rien la véracité de son activité de travail, de sa charge, de son retentissement heureux ou malheureux pour lui-même ou pour les autres. Il en est ainsi de toutes les activités, des plus physiquement pénibles à celle de président, tout aussi pénible, dans un autre registre de responsabilité et de charge. C'est cela qui doit être respecté.

 

Mais revenons à la littérature, c'est-à-dire au bon usage et au juste transfert d'information.

 

Il eût été astucieux de pêcher dans le large réservoir des adjectifs de notre langue, même si l'on voulait dévaloriser les efforts d'un camp adverse.

Travail supposé, travail prétendu, travail à la petite semaine, travail en faux-semblant, mini travail, travail fantôme (terme qui aurait rappelé d'anciennes heures lorsque le doyen Zamansky, à Jussieu, faisait référence aux étudiants fantômes), travail en demi-teinte, travail à deux mains gauches, comme le disent eux-mêmes les maladroits (et avouez que les conditions étaient réunies pour jouer de tous les sens de la langue française) etc.

 

Vrai est donc l'un de ces adjectifs qui supportent mal la glissade, l'utilisation à tout-va, la pseudo-description. Un usage plus adéquat de la langue eût évité une reculade faussement casuistique et « vraiment » peu glorieuse.

Toutes ces raisons font que nous recommandons à nos auteurs d'éviter l'utilisation de l'adjectif « vrai ». Soit il est pléonastique, soit il veut exprimer une comparaison mal ficelée, sorte d'image floue, trouvée au décrochez-moi-ça du dernier journal où l'on cause.

 

La preuve, toujours pendant cette campagne : la brave (?) journaliste d'une solide radio en trois lettres qui, parlant du rôle des policiers chargés d'éviter la rencontre des trois grandes manifestations du premier mai, insista sur ce que cela représentait de « vrai casse-tête ».

 

Comme nous n'avons entendu parler d'aucun traumatisme crânien, j'imagine que le « vrai casse-tête » n'était que la traduction inconsciente d'un fantasme habituel, une sorte de « vraie-fausse bavure » ou encore une « véritable » envolée pseudo lyrique, une « réelle » enfilade de fausses-vraies perles, plus ou moins de culture.

Bref, de la bouillie pour les chats.

 

Alors, à titre de petit exercice de style, nous relirons cette phrase pour en recueillir le bon usage du « vrai » :

 

«L'écuyer du duc  de Guise lui avait rapporté la vérité, en lui disant que Madamde de Montpensier était extrêmement malade ; car il était vrai que sitôt que ses femmes l'eurent mise dans son lit, la fièvre lui prit si violemment, et avec des rêveries si horribles, que dès le second jour l'on craignit pour sa vie.» 

 

Elle est extraite de La Princesse de Montpensier, de Mme de la Fayette, texte publié par Lettropolis. Mais peut-être avait-elle échappé à ces deux personnages, notre ex président et à notre actuelle journaliste ? Lequel par manque de temps ? Lequel par mépris ?

 

 

 

 

Couverture 3

 

 

 

    60 pages

 

    téléchargement gratuit

 

 

 

   Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique    de textes numérisés appelés OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 21:46

 

LETTROPOLIS publie L'Empire en vacances,

suivi d'un second titre : Les Diamant de Pauline,

                                 de Claude FERRIEUX

 

Installez-vous confortablement, comme au théâtre... Chut !  Le rideau se lève :

 LE RÉCITANT

 Drôle d'idée, drôle de titre qui mérite que l'on s'y accroche. Quel empire peut jamais être en vacances ? Quel historien barbu, chenu, lunetté d'importance pourrait jamais ajouter foi à ce titre ? C'est pourquoi, ouvrons nos oreilles, et écoutons ce petit dialogue par lequel notre historien s'invite dans « Le Regard de Lettropolis » :

 

L'HISTORIEN ET L'ÉDITEUR

 

Mais Monsieur, vous n'y pensez-pas ! Vous oubliez qu'un empire n'est que la juxtaposition de divers peuples associés nolens volens sous une direction lointaine, juxtaposition branlante, hasardeuse, remuante par essence, n'attendant qu'une lézarde dans la grande maison pour en précipiter la chute ! »

— Oui mais, Monsieur l'historien, nous avons affaire ici à un romancier, avec toutes les autorisations et les audaces que lui confère la difficile définition du mot « roman ».

— Si vous croyez que raconter l'Histoire n'expose pas à autant de difficultés...

— Certes, mais au son de votre voix je devine que vous évoquez l'Histoire avec un grand H, un H majuscule propre à nous asséner de grandes vérités, à hacher – si vous le permettez – nos petites histoires en miettes.

— Vous me prenez pour un ogre peut-être ?

— Oh, je vois que j'ai touché un point sensible, l'Ogre, n'est-il pas le surnom de l'Empereur ? Et cette fois, c'est moi qui y mets une majuscule.

— Des jaloux, des manipulateurs, des servants d'officines, des... Ah ! Si je les tenais...

— Si vous le voulez bien, laissons ce point à d'autres. Vous permettez que je vous parle de ce roman ?

L'Historien (avec H majuscule) laisse échapper un soupir :

— Allons-y, je suis prêt au pire...

— Pour beaucoup d'entre nous, l'île d'Elbe n'est qu'un nom, un vague territoire mal positionné...

— Les Français ignorent la géographie, chacun sait cela.

— Alors la meilleure façon de la leur faire aimer, c'est de leur raconter une belle histoire. C'est ce que fait Claude Ferrieux. Il nous montre Napoléon devenu souverain de l'île, et comment, toujours grand organisateur, il lui insuffla son énergie mobilisatrice, comment, accompagné de ses fidèles d'entre les fidèles, il mena, une fois de plus, cent affaires ensemble.

— C'était un homme, un vrai...

 Oui,avec ses grandeurs et ses faiblesses, ainsi, lorsque Claude Ferrieux nous dépeint l'arrivée de Maria Walewska en son repaire montagneux de Madonna del monte à Marciana... 
 — Ah ! Il connaît cela votre monsieur Ferrieux ? 
 — Et bien d'autres choses encore. Les romans historiques sont aussi une belle machine à remonter le temps. 
 — Hum... Oui, si vous voulez... Enfin... 

— Et qui plus est, il s'intéresse au sort des petits, ces grands oubliés de l'Histoire...

— Ne serait-ce pas une pierre en mon jardin ?

— Un gravier, tout au plus. Donc, il s'en passe des choses autour de cette visite, il en faut du monde, des régiments pour en assurer la sécurité, des gens de maison, et parmi eux, deux belles lingères polonaises dont l'une, Ludmilla, tombera sous le charme d'un jeune soldat prénommé Camille.

— Et ils se marieront, vivront longtemps et auront beaucoup d'enfants ?

— Ça, je ne vous le dévoilerai pas. Mais plus important est la douceur, la tendresse même qui se dégage de ces lignes. Vous verrez, Claude Ferrieux est un auteur de qualité, de cette qualité tranquille des bons enseignants qui ne forcent pas la note, qui vous donnent envie de remâcher l'histoire, d'y revenir, tout tranquillement. Oh ! Il n'use pas des grandes tirades, il refuse les flamboyances, les excès de tous genres. Simplement, il pose un regard apaisant sur les êtres et les choses...

— N'est-ce pas un peu mièvre, cette façon de raconter ?

— Point du tout, car les trahisons, les hésitations, les peines, les douleurs ne sont point absentes. Simplement elles ne sont pas traitées dans l'embrasement du romantisme, ni dans la noirceur entretenue d'un Zola, encore moins dans la dégoulinade morvo-sanguinolente des modes récentes.

— Dites ! N'êtes-vous pas en train de me faire l'article ?

— Vous en ferez ce que vous voudrez. Je vous dis simplement qu'il y a dans l'écriture de Claude Ferrieux, une certaine leçon de psychologie, car les héros ont tous leurs fêlures, leurs trahisons parfois, dont il faut bien qu'ils s'accommodent. Ainsi va la vie... si nous voulons bien regarder en nous-mêmes.

— Là, vous marquez un bon point.

— Et pour peu que le sérieux de vos études n'ait pas altéré votre sensibilité, vous y trouverez aussi une petite musique sous le charme de laquelle, je vous le garantis, vous tomberez.

— Je veux bien vous croire, mais , j'y pense... ce genre de roman, ne pourrait-il pas mener de jeunes esprits à aimer l'Histoire ?

— D'une pierre deux coups en quelque sorte...

— Mais il faudrait d'abord que j'en juge par moi-même.

— Bien entendu. Et je suis sûr que cette lecture vous rafraîchira l'âme, et vous donnera même envie de visiter cette belle île méditerranéenne.

— C'est vrai. Je ne l'avais jamais vue que sur une carte... et les vacances approchent... Je me demande...

 

 LE RÉCITANT

 

L'historien – nous voulons dire l'Historien – repartit vers ses études, mais, je puis vous l'assurer, une sourire nouveau éclairait son regard.

 

Couverture-copie-16

 

 

  L'Empire en vacances

 

  Les Diamants de Pauline

 

  190 pages

 

  4,85 €

 

 

 

Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 09:24

 

L'écriture est une étrange activité qui partage avec bien d'autres phénomènes deux caractéristiques d'apparence contradictoire : un mouvement d'introspection, de repli sur soi-même, et un mouvement opposé d'expansion, de publication. Pour aller vite, disons que l'écriture est au cœur de la vie intellectuelle, et si j'emploie ce terme dans son sens anatomique, c'est pour mieux marquer les liens organiques, calqués sur les mouvements de diastole et de systole, à savoir, les phases alternées de réception du sang dans les cavités cardiaques, puis d'expulsion pour l'irrigation du corps dans son ensemble.

 

Sans cette dynamique, la mort cardiaque est bien vite au rendez-vous. Parallèlement, l'auteur qui ne s'astreint pas à entretenir une dynamique équivalente pour son œuvre court le risque de la voir dépérir dans le milieu où elle devrait se développer.

 

En effet, une œuvre, qui débute par une gestation plus ou moins longue, qui mobilise les forces intellectuelles de son créateur (osons le mot) et qui donne naissance à une publication, mérite d'être entourée des soins nécessaires à son développement. À notre sens, l'auteur en est le responsable fondamental, soutenu par les aides adéquates.

 

Lettropolis fait le pari de la lecture active, vers laquelle concourent de nombreux facteurs : citons nos choix éditoriaux multiples, notre rejet de la facilité et des modes. Mais surtout, Lettropolis accompagne le lecteur par le contenu de son blog qui veut éviter les coups d'encensoir systématiques des textes publiés pour valoriser la réflexion qui s'impose à leur découverte, à leur lecture, à leur relecture.

 

Lorsque nous achetons un objet usuel, le plus simple soit-il, il doit être accompagné d'un mode d'emploi. Passons sur la qualité généralement défaillante de ces fascicules pour n'en retenir que l'intention : expliquer pour mieux comprendre et mieux utiliser, faire connaître.

 

Or, combien de fois, n'aimerions-nous pas mieux comprendre la cuisine littéraire de nos auteurs ? Cela passe par leur approche de la lecture, par leur décision de se mettre à écrire, par leur regard sur le monde littéraire, sur les transformations de l'édition, mais aussi par la facture de leur texte. Pourquoi avoir choisi ce sujet, cette façon de le traiter, la nouvelle plutôt que l'apologue, la forme dialoguée pseudo théâtrale plutôt que le roman ? Utilisez-vous un dictionnaire ? Lequel ? Comment faites-vous pour retenir un synonyme plutôt qu'un autre ? Aimeriez-vous recevoir des commentaires sur votre œuvre ? Accepteriez-vous d'y répondre ? Quel événement de votre vie avez-vous incorporé dans ce texte ? Lisez-vous de la poésie ? Préférez-vous l'alexandrin ou le vers libre ? Pour qui ou pour quoi écrivez-vous ? Etc.

 

Ces questions, ou d'autres, font partie de la relation initiale que nous souhaitons partager lorsqu'un auteur se découvre à nous. L'emploi de cet adjectif « initial » en mon esprit, ne se réduit pas à son sens banalisé d'un quelconque début, mais bien à un partage d'initiation, de concordance des pensées.

 

Or, il faut bien le reconnaître, si, avec certains, le dialogue se poursuit, fructueux et sympathique, les colonnes de notre blog ne sont pas encombrées de leurs chroniques littéraires.

 

Bien que Lettropolis axe ses choix sur l'intérêt et la qualité du texte, avec la volonté bien arrêtée de les offrir à un lecteur indépendant, soucieux d'humanisme et d'appropriation littéraire personnalisée, vient un temps, où l'auteur, doit être connu pour qu'un certain capital de sympathie rejaillisse sur son œuvre.

 

Il s'agit bien sûr d'éviter le vedettariat professionnel par lequel le système médiatique propulse certains personnages sur les tréteaux d'une renommée dévoyée. Mais, éviter ce piège ne justifie en aucune façon de tomber dans son opposé, le silence stérilisant, le « tout est écrit » quelque peu funéraire.

 

Écrire sur un ordinateur modifie profondément la structure du traditionnel brouillon. Sauf à utiliser l'outil « versions » (ce que peu de gens font), les regrets, repentirs et autres modifications se perdent dans l'infini possible des enregistrements. Ils partent dans les oubliettes numériques, les brouillons par lesquels le travail de l'auteur disparu revit devant le lecteur, avec ses doutes, ses affirmations, ses lancées ou ses hésitations, ses hiéroglyphes ou ses dessins d'accompagnement.

Il suffit de voir ceux d'un écrivain aussi fluide que La Fontaine pour imaginer à quelle somme de travail est due cette apparente facilité. Mais s'ils avaient disparu...

 

Cela, est un des pièges de ce merveilleux outil qu'est l'ordinateur. Mais à chaque piège doit répondre une stratégie. Ici, celle qui s'impose passe (entre autres) par l'existence sur le blog, par la mise en fonction de l'accompagnement du texte, par la mise en existence de l'écrit et de l'écrivain.

 

In deserto... ?

 

 

Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs®

(Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 08:48

 

http://www.lettropolis.fr/Public/Olnitheque/Fiche.php?ID_Article=52

 

Lettropolis, en ses rendez-vous du foyer, accueille un nouvel auteur,

Henri Moniolle, et un héros reconnu ; don Juan, sous ce titre intrigant :  

 

Le Masque et l'Enclume.


C'est le théâtre de la dérision poussé jusqu'au drame. Car, sous le côté « jupons » du personnage, apparaît la face sombre de nos interrogations souveraines.

 

Pour s'en saisir, dans un premier temps, voyons le regard de Lettropolis :

L'histoire en est connue, au moins dans les grandes lignes, car le donjuanisme se confond trop souvent avec le thème du trousseur de jupons. Allons au-delà, allons à la fin de l'histoire – si tant est qu'elle ait une fin – car nous y voyons plutôt un éternel questionnement, à défaut d'un éternel retour.

 

Oui, si le nom même du personnage a basculé, grammaticalement parlant, vers le qualificatif de « commun », son histoire reste mythique, c'est-à-dire qu'elle nous enseigne, et peut-être plus encore, qu'elle nous interroge. Que signifient cette posture, cette extravagance, cette collection de bonnes fortunes, cette manie singulière du défi, et même cet attachement à un valet, souvent étonné, toujours subjugué ? Quel personnage final aura le dernier mot ? Qui ou quoi anime vraiment cette statue du Commandeur ? Quel étrange festin nous est préparé, où, notre place est peut-être déjà retenue, alors que nous pensions ne pas y être invités, autrement qu'en spectateurs ? Car il est des Commandeurs de toutes tailles, pour des transcendances de toutes dimensions, et des délinquants de toutes natures.

 

Allons ! Tout cela n'est que machinerie, statue habilement poussée, imagination fertile de quelques hurluberlus que la plume, le pinceau, la musique, le cinéma démangeaient. Ce n'est pas sérieux. Faisons-en un western, à la rigueur, et passons à autre chose.

 

Un western ? Oui, bonne idée, changeons de style, osons même introduire de la parodie, de l'inattendu, en ce drame joyeux, enjoué, comme le qualifiait Mozart.

 

Dans ce texte, le style d'Henri Moniolle parle autant que l'histoire. Il ose la dérision, les plaisanteries douteuses, voire de franc mauvais goût, il lance des tirades, dont certains diront qu'elles sont boiteuses (ceux-là qui restent de trop faibles contempteurs, jusqu'à ignorer la symbolique des grands boiteux légendaires, des « pris au talon » comme le furent Dédale, Achille, Jacob, entre autres). Il s'offre le loisir – est-ce encore l'auteur, est-ce son héros, ou un subtil équilibre rompu entre les deux ? – de lancer des néologismes, de bousculer l'ordre établi, parce que cela marche bien.   Étrange raisonnement qui en dit long sur le monde. Et quand il joute vraiment, c'est-à-dire lorsqu'il sent la nécessité de s'abriter derrière des pirouettes, et plus seulement de se pavaner comme petit marquis se gonflant de tous ses rubans, c'est qu'il rencontre le seul adversaire humain à sa hauteur.

 

Le seul adversaire ? Le Commandeur ? Non, un autre « don ». Cherchez bien. Vous donnez votre langue au chat. C'est don... don... Q... Oui, osez le dire, c'est de don Quichotte qu'il s'agit, l'homme de la Mancha, le pourfendeur de moulins à vent, l'amoureux des étoiles, ou plutôt d'une seule étoile, cette Dulcinée de Toboso, vague souillon d'auberge, mais réceptacle des plus beaux délires de l'homme inassouvi.

 

Ainsi, poussant l'anachronisme, Henri Moniolle remet nos pendules à l'heure de ces idéalistes intemporels, qui accomplissent en leurs destins une course effrénée vers l'ultime connaissance. Agissent-ils vraiment, ou sont-ils agis, comme le proposent les psychiatres ? Est-il permis à ces modèles, à ces comètes, de dévier de leur course ? Ces grands questionneurs, ces grands franchisseurs de frontières, et pourfendeurs d'idées convenues, que partagent-ils avec le commun des mortels ? Nous ne le savons plus vraiment, car à changer de proportions, nous changeons peut-être de monde. Et finalement, nous ne saurions dire – eux non plus d'ailleurs – s'ils sont bénis, maudits, ou simplement lancés, tournoyants en un ciel dont les espaces infinis, plus ou moins silencieux, nous effraient.

 

Alors, que nous reste-t-il ? Quelle place, quel rôle ? Quelques modèles se proposent. Faut-il prendre les habits du trop fidèle second, ce Portemantèle, valet de pied, valet de nuit, qui endosserait, ou n'endosserait pas les habits du maître, mais qui voudrait, mais qui ne pourrait pas, qui regarde et participe, finalement... ce n'est pas de ma faute... mais quelle belle histoire à raconter aux copains... Ah ! Ce double réduit à la portion congrue, cet anti-héros un peu trop modelé au goût du maître, filant comme anguille entre indignation retenue et curiosité malsaine. À tout prendre, entre le premier rôle et son image trouble, qui aurions-nous envie de fréquenter ? Et sont-ils seulement fréquentables ? Comment choisir entre la figure de premier ordre, et l'autre, qui – heureusement ou malheureusement – se retrouve à des millions d'exemplaires dans nos rues, nos maisons, et sonne peut-être à notre porte, si elle n'est pas déjà dans notre costume, dans nos pantoufles, à se rengorger devant la bassesse des autres, de l'autre, toujours l'autre, l'éternel mis à l'index ?

 

Et si nous supprimions Elvire, Dulcinée, et leurs suivantes, cette Élixir et cette Cajoline qu'Henri Moniolle fait naître pour notre divertissement, comment s'organiserait l'éternelle quête humaine ? Quelles pistes devraient-elle emprunter pour mener plus haut, au risque de la grande rencontre ? Et si, Ève s'invitait à ce débat... et si don Juan et Prométhée se donnaient la main d'étrange façon, en osant franchir les portes du jardin d'Éden, ou du Cosmos si bien tranquille des dieux satisfaits de leur sort... Et si...

 

Et si Lettropolis n'avait pas publié cette belle version d'Henri Moniolle, personne n'aurait su en quel tiroir elle dormirait encore. Mais voilà ! C'est chose faite. Il suffit de lire, pour s'enrichir.

Couverture-Miniature.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Masque et l'enclume

 

Henri Moniolle

 

152 pages, 4,85 €

 

 

 

 

Avec les compliments de Lettropolis, édition numérique de textes numérisés appelés OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet)

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9 avril 2012 1 09 /04 /avril /2012 20:16

 

 

Ce titre est repris d'un article du Figaro  du lundi 26 mars 2012.

 

Il est précisé que « cette nouvelle génération d'ardoises numériques s'adresse aux personnes âgées réfractaires au PC, qui veulent rester branchées. »

 

Bravo pour elles ! Voici une accroche bien alléchante. Elle intéresse d'autant plus Lettropolis que nous sommes par fonction très attentifs à tout ce qui peut favoriser la lecture sur écran.

 

Raison forte pour attirer l'attention sur des éléments que l'acheteur, surtout novice, ne perçoit pas immédiatement.

 

Il est honnête de dire que le signataire, Didier Sanz, en parle précisément. Nous reprenons donc en toute « complicité intellectuelle » ses informations qui, pour nous, sont évidentes.

 

En effet, si le vendeur, trop bien intentionné, veut vous faire croire qu'il n'y a ni réglage ni mise à jour, ni manipulation d'aucune sorte, votre premier mouvement devrait être, soit de fuir, soit de vous munir d'un bon mode d'emploi.

 

Car une tablette, quoi qu'on veuille vous faire croire, n'est jamais qu'un ordinateur conditionné sous une autre forme, et on ne peut imaginer, en l'état actuel de la technique, que tout le système informatique n'ait besoin d'aucune manipulation... même s'il fonctionne correctement. Et ne parlons pas des pannes... des bugs toujours possibles.

 

Didier Sanz n'est pas plus clair lorsqu'il écrit : « … les applications se réduisent au strict nécessaire, sans imposer de réglages compliqués, bien qu'il soit impératif de configurer l'accès wi-fi, une opération qui peut être déléguée aux enfants ou petits-enfants. D'ailleurs ces tablettes s'accompagnent d'une fonction particulièrement astucieuse : une fois connectées en wi-fi, elles peuvent être alimentées à distance par un membre de la famille à partir d'une page web sécurisée. On peut ainsi ajouter, de chez soi, des photos qui seront immédiatement installées sur la tablette de ses grands-parents sans qu'ils aient besoin d'intervenir. »

 

Didier Sanz précise aussi, pour un certain modèle, que « la gestion de la tablette par internet... est un service payant qui coûte 12,42 € par mois ou 79 € pour six mois... Et l'abonnement est obligatoire pour pouvoir utiliser le produit. »

Comme il a raison de terminer son article par « Gare au cadeau piégé ».

 

Et comme nous avons raison, à Lettropolis, de vous tenir ce discours : il faut arriver à lire sur écran. Non seulement c'est l'avenir, mais surtout, c'est moins cher et plus pratique... à condition de choisir le bon support.

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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