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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 14:29

 

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Chacun garde en mémoire le souvenir de Socrate buvant la ciguë. Mais qu'en fut-il du procès au terme duquel il fut condamné ?

 

Ce fut un procès exemplaire, un procès modèle s'il en fut, rejoué, les siècles passant, par les dictatures les mieux établies, y compris sous les masques démocratiques les plus travaillés. Rappelons à ce propos que si le mot "démocratie" nous vient de la Grèce antique, sa réalisation y fut sujette à caution.

 

Procès modèle donc, tant l'Histoire, si elle ne se répète pas, se plaît à repasser les plats. En effet, les rôles sont distribués d'avance et la fin ne l'est pas moins : un tribunal idéologique garant d'un ordre bien établi, reçoit la plainte d'un groupe d'accusateurs choisis, animés des meilleures intentions du meilleur des mondes du moment, et entend plus ou moins un accusé supposé menacer de chaos ce bel équilibre. La fiction judiciaire est en marche vers la condamnation attendue. Il restera l'Histoire pour juger... peut-être.

 

Quelles que soient les lueurs apportées par les historiens, le témoignage le plus profond et le plus instructif de ce procès reste L'Apologie de Socrate, texte par lequel Platon nous fait revivre les moments-clefs de la plaidoirie de Socrate. Celui-ci, conscient de l'inanité à court terme d'une défense illusoire, s'il se préoccupe en façade de confondre ses accusateurs, engage surtout à faire entendre et à faire vivre son message de chercheur de "sagesse humaine". Le prix en sera lourd.

 

Ce message reste bien entendu d'actualité, et plus que cela, de toute éternité. Encore fallait-il l'adapter à notre langage contemporain. C'est la raison pour laquelle Marc Gautron souhaitait dégager le texte de Platon de ses traductions universitaires, et l'offrir aux lecteurs dans une langue fluide, aisée, néanmoins précise et fidèle. Pari tenu... et résultat publié par Lettropolis.

27CO.jpgL'Apologie de Socrate

Adaptation de Marc Gautron

édition Lettropolis

54 pages 1 euro

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 09:59

 

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Lecteurs, vous avez bien sûr remarqué que ma vraie fausse missive d'hier adressée au prince de Montpensier faisait référence à l'une des nouvelles demeures de la princesse.

 

Vous m'aurez pardonné, j'espère, cette "uchronie", ce voyage dans le temps, par lequel les ombres littéraires revivent en nos réseaux numériques.

 

Mais vous pourriez me reprocher de ne pas avoir donné quelques détails supplémentaires sur cette nouvelle demeure : il s'agit du tout récent blog d'Anne Brassié, (annebrassié.fr) que nous vous invitons à consulter.

 

Ce blog est littéraire, musical, cinéphile, informatif et revigorant. Disons-le simplement, il "est"car il était nécessaire qu'il fût.

 

Comme Anne Brassié fait partie du parrainage de LETTROPOLIS, vous ne vous étonnerez point que convergent, plus que souvent, nos approches littéraires. Mais comme nous sommes les uns et les autres des esprits libres, vous trouverez en elles, des enrichissements qui échappent au "copié-collé" trop fréquemment rencontré.

 

Une fois de plus, c'est par un lien relationnel réel et non par une publicité intempestive que nous portons la littérature entre nos auteurs et nos lecteurs. Ce nouveau blog en est la preuve. N'oubliez pas de l'inscrire en vos tablettes.

 

annebrassié.fr

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 09:07

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À son Altesse, le Prince de Montpensier,

 

Monseigneur,

 

Dans les heures pénibles qui ont assombri vos jours, nous nous rappelons le charme, l'esprit et la gaité de la Princesse, qui nous avait accordé la grâce de sa venue en nos études, en compagnie de sa loyale amie, Madame de La Fayette.

 

Maintenant que le temps a peut-être dissipé les ombres de ces temps difficiles, nous nous sommes permis de recueillir, en loyal souvenir, les traces émouvantes de son passage sur cette terre.

 

Mais du temps, qui porte et calme les blessures à son gré, naissent également de bien étranges demeures pour les esprits bien nés. Vous les eussiez imaginées à grand-peine, entendant les mots de "cinéma", de "blogs" et autres "liens hypertextes". Vous eussiez peut-être cru aux sortilèges, aux maléfices, aux retours impossibles. Il n'en est rien, Monseigneur, et la Princesse hante maintenant de son pas léger, ces lieux de repos où elle dispense à loisir l'éclat de son bonheur et les tristes leçons de ses emportements.

 

Nous les avons recueillis en fidélité et bon souvenir afin que nul n'en ignore ou n'en médise. Et s'il plaît à votre Altesse, nous vous invitons en belle compagnie à leur rendre visite en nos appartements :

chez dame annebrassié.fr

ou en notre olnithèque

http://www.lettropolis.fr/Catalogue/Lieu.php?ID_Lieu=2

 

Nous sommes, de votre Altesse, les loyaux serviteurs.

 

Anne Brassié

Pierre-François Ghisoni

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 07:31

 

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L'actualité, c'est-à-dire la sortie sur les écrans du film de Bertrand Tavernier, a stimulé LETTROPOLIS pour l'accompagner, en publiant sur notre site le texte, remis au goût du jour dont est tiré le scénario.

 

Ainsi est développée l'une de nos préoccupations littéraires, le lien entre l'écrit et l'image. Allons un peu plus loin par les lignes suivantes.

 

Le livre de Madame de La Fayette, la Princesse de Montpensier, est un court roman ou une ample nouvelle. Nous pourrions débattre jusqu'à plus soif de cette distinction qui nous ramènerait aux origines de la langue française, mais tel n'est pas le propos ici.

 

Ce texte, paru en 1662, traite d'une histoire dont la conclusion est contemporaine du massacre de la Saint-Barthélémy, un siècle plus tôt. Compte tenu de la sauvagerie de cet épisode, et des guerres l'ayant précédé, on pourrait croire que l'histoire de la princesse de Montpensier en dépend, ce qui ne serait, ni tout à fait faux, ni tout à fait vrai. Parlons plutôt d'une toile de fond intense et retenue à la fois, aussi possiblement policée qu'elle pouvait mener aux débordements les plus violents.

 

C'est en ce sens que ce court roman, acceptons-le ainsi par commodité, prend toute sa vigueur, en nous laissant voir, en contrepoint, que les mêmes forces sont à l'oeuvre dans les relations humaines, et spécifiquement dans les histoires où l'amour, joue sa propre histoire.

 

Une courte vue, trop courte, nous laisserait à penser que ces grands personnages venus d'outre-temps, drapés et huppés, fortunés et puissants, n'avaient qu'à se laisser vivre d'amourettes en historiettes, de ronds-de-jambes en galipettes, entre cour et châteaux, entre deux guerres pour se distraire ou pour s'occuper des affaires sérieuses du monde. Et pour un peu, poussés par des contrastes trop brutaux, on en viendrait à les fustiger sans appel au nom de la Mère Courage de Brecht. Ce serait amputer la vie d'une de ses parts les plus profondes, au moins aussi sombre que la vision brechtienne, en dépit des falbalas et autres mignardises.

 

Une approche biographique de l'auteur, nous ouvrirait quelques pistes, sachant qu'elle fut dame d'honneur d'Anne d'Autriche à seize ans, marié à vingt et un au comte de La Fayette, qui s'éclipsera ou sera éclipsé sans retour, semble-t-il, de la vie de sa célèbre femme. À ce moment nous viendrait l'immédiate conclusion d'une catharsis personnelle par écrits interposés, mais nous ne savons pas si Madame de La Fayette souffrit à ce point d'inclinations si violentes. Nous savons par contre qu'elle fréquenta les salons littéraires et d'autres gloires du temps où un esprit bien doué ne pouvait que se complaire à traiter de psychologie. Les théories organisées de l'inconscient n'avaient point cours en ce temps, mais cette façon de décrire en surface des événements pris dans des tumultes qui dépassent les plus grands montre bien les abîmes sur lesquels des vies peuvent s'agiter au risque de se fracasser, esquifs secoués sans liberté de manoeuvre par la tempête amoureuse, une fois celle-ci déchaînée.

 

Il est essentiel de saisir que dans cette histoire, les événements tragiques de l'époque considérée ne passent au premier plan que pour être immédiatement relégués, mettant en lumière la passion amoureuse et ses débordements, tristes ou mauvais, selon l'approche spinozienne. Ainsi, même la Saint-Barthélémy où le comte de Chabanes perdra la vie, ne sera que la cause par laquelle notre princesse, que l'on croyait prête à recouvrer la santé après la terrible crise de Champigny, rechutera sans remède.

 

Mais avant cela nous aurons vu chacun des personnages mettre en jeu sa vie ou son honneur, l'amitié et l'estime de l'un ou de l'autre, au sens le plus fort de ces termes, tels qu'ils en étaient chargés à l'époque. Alliances, liens de subordination, conflits politiques ne sont là que pour se défaire au nom de l'amour, ou pour fournir de temps à autre une sauvegarde précaire à l'un des personnages.


Nous retiendrons parmi ces forces à l'oeuvre le mot "inclination" si souvent employé, que nous souhaiterions désaffadir de son état actuel, pour le faire revenir à ses origines, y compris jusqu'à celles de l'androgyne universel, évoqué par Platon, mais cela nous pousserait peut-être vers un déterminisme. Ici, serait-ce vraiment une faute de sens ?

 

On le voit, ce court roman, peut-être justement parce qu'il est court, ouvre des perspectives presque sans limites. Il peut être repris, et il le fut d'autres manières. Par Madame de La Fayette elle-même, puisqu'on pourrait dire qu'il s'agit d'une préparation à la Princesse de Clèves, de si mauvaise réputation présidentielle (voir mon article à ce sujet dans le même blog). Mais comment ne pas voir dans la personne du comte de Chabannes, ce porteur de lettres écrasé par le fardeau de cet amour impossible, l'ancêtre du Cyrano de Rostand, lui aussi écartelé entre la coquetterie de Roxane et la "belle gueule" de Christian. Mais décidément, les "facteurs", en ces histoires en subissent des revers plus ou moins lourds, qu'ils soient hommes faits en périodes de guerre, ou enfants pris dans d'autres fébrilités, comme le Messager de Losey.

 

Et puisque nous en sommes à sa postérité, ou au moins à sa parenté psychologique, n'oublions pas que, quinze ans plus tard, à peine, paraissait le Phèdre de Racine, où la même tempête emportait ses protagonistes.

 

On comprend mieux Camus, dans ses carnets posthumes, notant que "pour Madame de La Fayette, l'amour est un péril. C'est un postulat... et l'on sent une constante méfiance envers l'amour."

 

Peut-être, poussé en cette voie, faudrait-il retoucher le Mythe de Sisyphe et demander si la vie, venant des forces de l'amour, vaut la peine d'être vécue.

 

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La Princesse de Montpensier

LETTROPOLIS

Téléchargement gratuit

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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 07:11

 

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LETTROPOLIS publie LE LIVRE NUMÉRIQUE, mémoire d'Emmanuelle Brunet pour Bordeaux École de Management (BEM), dont le titre éclaire assez le sujet.

 

Publier un mémoire d'école de commerce dans une maison d'édition, voilà qui n'est pas banal. Mais associer Lettropolis, maison d'édition numérique et une pépinière de futurs responsables, voilà qui témoigne de notre esprit commun, alliant le classique et le progrès.

 

J'ajoute que, dans le cas particulier, cette publication vient à point puisque, malgré les dires de certains, et quelles que soient les grandes manœuvres qui encadrent cette avancée technique, l'avenir du livre numérique est ouvert.

 

L'avenir du livre numérique est donc ouvert, et LETTROPOLIS y trace son chemin, y sème ses OLNIs® (Objet Littéraire Naviguant sur Internet) en évitant les pièges des grandes autoroutes, en préférant les découvertes d'un paysage littéraire jusque-là peu et mal exploré.

 

Exemple, le mémoire d'Emmanuelle, qui évite le double piège, celui de l'esprit publicitaire dont on connaît les outrances (et les silences), et celui du pire sourd, qui ne veut rien entendre du monde et en refuse systématiquement les nouveautés.

 

Objectif, ce mémoire l'est, qui permettra à chacun, favorable ou non a priori, de découvrir des arguments dont il n'avait pas idée, ce qu'attend une école de commerce de cette envergure.

 

Mais pour le grand public, à part le billet d'information laconique, la publicité rédactionnelle plus ou moins masquée, le forum souvent extravagant, où trouver matière à bonne réflexion, documents et enquête à l'appui ? Où, sinon dans cette publication de LETTROPOLIS ?

 

 

      26CO.jpgLE LIVRE NUMÉRIQUE

      Emmanuelle Brunet

      Editions LETTROPOLIS

      255 pages 3 euros

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 07:08

 

LMM CO

 

 

La publication du Mange-Misères de Michel Jacob, marque une étape dans l'avancée de Lettropolis. En effet, grâce à une nouvelle technique, le texte s'enrichit d'une fonction pratique : l'ouverture choisie.

 

- Ouvrez-le au sommaire

- glissez votre souris sur un titre de chapitre. La flèche prend alors la forme d'une main.

- Cliquez. L'OLNI® s'ouvre à ce chapitre.

 

Cette fonction d'ouverture choisie est active quel que soit l'outil de lecture (Adobe Reader, ou Adobe Digital Edition).

 

Elle débute avec le Mange-Misères et sera disponible pour tous les textes publiés après.

 

D'autres avancées sont en préparation. Nous vous en avertirons progressivement.

 

Bonne lecture avec lettropolis         www.lettropolis.fr 


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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 06:43

1-ECRAN-BIENVENUE.gif1-ECRAN-ACTU-MEDIA.gif

 


 

Les visiteurs qui entrent sur le site de Lettropolis ont remarqué, sur la droite de l'écran, une fenêtre rectangulaire de bienvenue. Les titres de nos dernières parutions y défilent : c'est notre actualité littéraire, où vient de s'installer le Mange-Misères de Michel Jacob.

 

En regardant bien ce rectangle on remarque trois bandeaux parme intitulés actualité littéraire (nous venons d'en parler), actualité technique, et actualité médiatique.

 

Cliquez sur ce dernier. La fenêtre change et laisse voir trois icônes qui servent à lancer des enregistrements. Le dernier en date est une vidéo réalisée au séminaire d'ergologie le 24 septembre dernier, où je présentais les options et le fonctionnement de Lettropolis.

 

Bien sûr, vous pouvez écouter aussi les enregistrements précédents effectués sur les antennes de RCF, que j'avais évoqués dans des articles précédents.

 

Ces présentations médiatiques sont fondamentales. Outre le plaisir personnel de rencontrer des personnes sympathiques, elle participent à la nécessité de nous faire connaître... à notre façon.

 

Lettropolis n'achète pas de "coup publicitaire". Lettropolis joue sur la relation humaine, vraie, riche, fondée sur le long terme. Si vous partagez cet état d'esprit, venez nous écouter, et faites-le savoir autour de vous. D'avance, merci !

 

Nous en reparlerons.

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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 10:13

 

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Avec le Mange-misères, Lettropolis publie la suite des Bruyères rouges. Nous y retrouvons les personnages précédents, les conflits de personnes, et nous plongeons dans l'immédiate après-guerre, qui entraîna les profondes modifications que l'on sait. En ce sens, il y a suite.

 

Mais s'agit-il vraiment d'une suite, dans la mesure où, l'auteur, en sa biographie littéraire, précise combien le mécanisme d'écriture en est différent. Les brumes des souvenirs ont fait place à l'imaginaire. On pourrait dire que le temps a changé, et chacun y verra, soit d'autres brumes qui ont succédé aux premières, soit une éclaircie.

 

Les lecteurs attentifs remarqueront qu'à cette occasion, les dialogues, toujours aussi présents, perdent progressivement leur "couleur locale", au moins pour les personnages principaux, qui évoluent en un monde nouveau. Les anciens (Dutoit, Boncœur, le père Lexandre) gardent leurs tournures, leur accent.

La lecture de ce texte peut s'effectuer à différents niveaux. Celui du plaisir est fondamental, c'est-à-dire qu'il apparaît en première et dernière analyse. Mais il n'est pas interdit de l'enrichir en essayant de le lire à voix haute, de l'"oraliser", d'entendre comment la génération d'Alain, prend ses distances par rapport aux précédentes, tout en ne les reniant pas, tout en insistant (cf le dernier chapitre) sur les nécessités de transmettre un esprit à travers le temps qui passe, car d'autres générations sont arrivées. Mais il faudrait qu'elles ne perdent pas de vue le plaisir d'une promenade avec la Gigolette, promenade qui dépasse le cadre trop simple de l'exubérance enfantine pour atteindre celui des souvenirs qui construisent une vie.

 

C'est aussi cela, la dimension du dialogue dans une œuvre : au prix de certaines concessions au classicisme du bien-écrit, faire vibrer des sons, et aussi des images, sur un autre registre. En ce sens Michel Jacob était particulièrement bien placé pour réussir son but. Il sait de quoi et de qui il parlait. Il sait comment il a pu ne pas être son héros. Il sait donc ce qu'il a posé comme enjeu de sa vie en ses lignes. Les mécanismes de création d'une œuvre sont ici parfaitement démontrés par ce mélange subtil entre la vie propre et l'imaginaire. Les philosophes, les spécialistes des sciences de la vie, tant chez les hommes que chez les animaux, travaillent à déchiffrer cette énigme, cette "dramatique du corps-soi" pour reprendre une expression chère à Yves Schwartz, qui déborde vers le cadre du travail de la vie.

 

Il est possible que cette approche ne satisfasse ni un critique littéraire professionnel, ni un comportementaliste pur et dur. Je préfèrerais même qu'il en fût ainsi, me positionnant à mi-chemin pour en découvrir de nouvelles perspectives. Mais également, ainsi éclairé, nos lecteurs comprendront mieux pourquoi ce texte, ce deuxième volet de la saga des Bruyèrons, par sa polarité imaginaire, méritait sa place en notre olnithèque. Ils en tireront grand plaisir.

 

LMM-CO.jpgLe Mange-Misères est publié par LETTROPOLIS www.lettropolis.fr

580 pages 4 euros


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14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 08:41

 

 

C'est parti, le livre numérique devient un objet de consommation courante. Mais à quel prix ?

 

La réponse est simple : à celui du grand capitalisme. Les propositions de e-books affluent. Aujourd'hui c'est celle de Darty avec son dossier spécial qui nous le dit : "le livre passe au numérique". Oui, cela nous le savions depuis longtemps, mais je répète : à quel prix ?

 

Pour le savoir, entrons dans leur bibliothèque. Je prendrai trois exemples.

 

Le Melmoth de Balzac est à deux euros. C'est évidemment mieux que les 7,32 euros de Folio sur Amazon, mais cela reste un texte du domaine public, qui échappe donc aux droits d'auteur. C'est tout de même moins bien que la version téléchargeable gratuitement sur Wikisource, à laquelle Lettropolis s'associe davantage lorsque nous publions un texte du domaine public avec couverture, introduction, synopsis, et notre "regard de Lettropolis", et cela tout aussi gratuitement.

 

Le texte intitulé Une autre Forme de Vie, d'Amélie Nothomb, est à 11,99 chez Darty en numérique, et à 15,99 en papier chez d'autres libraires, soit 25% de mieux. Parfait, direz-vous ? Alors vous serez tombé dans les filets de grandes manœuvres préalables par lesquelles les grands de ce petit monde se sont entendus : ne pas casser les prix du papier, et s'en servir pour établir un prix artificiellement augmenté des versions numérisées. Bravo !

 

J'ajoute : quelle tête ferez-vous devant le même titre une fois sorti en format "livre de poche", moins cher que cette version numérique ?

 

Le texte intitulé À Giverny chez Claude Monet de Marc Elder est à 2,99 euros chez Darty numérique et à 3,71 en papier : économie de 19%. Le bénéfice du client chute.

 

Le texte de Dragan Bunic, Criminalistique économique est à 55 euros en numérique, et on le retrouve à ce même prix à la Fnac, toujours en numérique. Hasard de l'économie ? Il faut noter que l'auteur avait au préalable publié une petit nombre de versions brochées de ce texte au prix de 85 francs suisses, soit 63,6 euros. Je vous laisse faire le calcul adéquat.

 

Vous rajouterez donc à cela le prix des tablettes de lecture qui s'échelonne chez Darty entre 179 et 249 euros, avec technique "e-ink".

 

En conclusion : loin de rejeter la lecture sur écran d'un texte numérisé, il faut vraiment savoir de quoi l'on parle. Il restera toujours du papier, et j'espère du beau papier pour des clients qui le souhaitent.

 

Mais parler de "livre numérique" dans ces conditions est un piège. D'abord parce que, légalement, en France, le notion de livre impose une impression sur papier. Mais surtout parce que, fonctionnellement, la numérisation et la distribution par internet ont profondément modifié la fabrication et la divulgation d'un texte. Elle permettent des coûts structurellement étudiés, modifiés à la baisse pour un réel renouveau de l'écrit, et non calqués sur celui du livre, avec un rabais qui tient plus des bonnes ententes préalables que des nécessités du consommateur.

 

Nous en reparlerons, et surtout, Lettropolis poursuit sa route, notablement différente.

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 20:11

 

Afrique_Discours_modifie-44.jpg

Un colloque était organisé en ces premiers jours d'octobre à l'université de Bretagne occidentale, l'UBO. Le thème en était "l'Afrique en discours, lieux-communs et stéréotypes de la crise". Le professeur Michael Rinn, responsable avait organisé la session à la faculté des lettres et sciences humaines de Brest. Notre ami et membre du comité de parrainage, Philippe Basabose, y présentait une communication sur le thème de "L'Itsembabwoko : modes et modalités de rechargement d'un discours stéréotypé" .

 

Présenté ainsi, il serait inutile de préciser que la grande ombre du génocide au Rwanda plana sur les trois jours de travail. Cette notion de génocide étant mieux traduite en langue locale par le terme "itsembabwoko". Mais d'autres ombres, et j'insiste sur ce terme, furent également mises en lumière. Effectivement, comme le soulignèrent tous les participants, d'origines diverses, tant géographiques que professionnelles, les occasions de présenter l'Afrique sous un éclairage trouble, mystérieux, dangereux, exotique, noir pour oser un double sens dont aucun ne me tiendra rigueur, ne manquèrent pas. Mais la réalité ne saurait se résumer à ces alignements de stéréotypes, comme chacun des participants s'attacha à le démontrer, témoignages et preuves à l'appui, dans les domaines de la littérature, de la réflexion, de la vie.

 

Il s'ensuivit une élaboration progressive d'une pensée discursive concernant les relations qui mènent du stéréotype à l'action en passant par les stades, du cliché, du préjugé, de l'usage de ces fonctions de reconnaissance, ou pour être plus précis, de fausse reconnaissance, de connaissance d'urgence, ou pire de méconnaissance ou de déni de reconnaissance, et jusqu'au pire.

 

Ainsi se développèrent des questions multiples comme par exemple, celle du renversement du stéréotype en un stéréotype adverse, celle de la valeur objective ou non d'un stéréotype, etc. Autant dire, que le colloque aurait pu se poursuivre par un autre, axé sur une logique aristotélicienne, auquel celui de ces jours derniers aurait servi de fondement, ou de cursus d'exemplarité.

Qui plus, est, ayant ainsi convoqué l'Afrique au sein de nos consciences, mais aussi de nos inconscients, de nombreux participants, dont je suis, eurent l'heureuse surprisesi cela en était unede constater, au fil des interventions, qu'une humanité se mettait debout, et que, par l'intermédiaire de cette exemplarité africaine, la relation d'un "soi" à un "lui", devenait une relation de soi à un autre soi, plus ample, plus pleine, plus proche d'une meilleure compréhension dont ne serait exclue ni la fonction stéréotypique, ni celle, plus large, d'acceptation compréhensive.

 

 

Le Professeur Michaël Rinn mit fin aux séances, mais non aux réflexions, en argumentant sur des images parues dans le journal le Monde du 13 octobre 2006, émotionnellement évocatrices des massacres du Darfour. Il questionnait ainsi les limites, les frontières les dangers de trois topiques. L'une, humanitaire, que je pourrais qualifier de topique du généreux donateur, consistant à faire agir un autre que soi-même, en son lieu et place. La deuxième, qualifiée de "l'humain essentiel", amenant l'acteur à se positionner en une sorte de héros sauveur, valorisant sa propre image idéale; enfin la troisième celle de "l'humain intégral", amenant, non seulement une synthèse des deux précédentes, mais également l'ensemble des questionnements posés au cours de ces trois jours de travail, ainsi que ceux que l'avenir voudra bien nous proposer.

 

En ai-je assez dit pour résumer ces trois jours d'intense réflexion collective ? Certainement pas, au regard de la richesse de toutes les contributions. Elles furent d'ailleurs si nombreuses et si pleines que j'ai dû me résoudre à survoler l'ensemble et à en tirer ce que j'ai cru correspondre à la substantifique moelle. Mais peut-être trop, car, agissant ainsi, j'y ai ajouté mon grain de sel, qui j'espère, aura servi à relever l'ensemble sans le dénaturer. Quoi qu'il en soit, des actes paraîtront, qui complèteront ou rectifieront mes lignes.

 

Et j'aurais manqué à la plus parfaite réalité si je ne mentionnais ce que le sérieux des futurs actes ne pourra fairele climat de richesse humaine partagée, vivifiant le dîner qui nous réunit au domicile du Professeur Rinn, qui ajouta ainsi, à sa profondeur de pensée la preuve de son exquise urbanité.

 

 

Pour ce moment et ces trois jours, qu'il en soit remercié, avec son épouse, ainsi que tous les participants rencontrés, à qui j'adresse mes excuses de ne pouvoir tous les citer, l'affiche ci-dessus m'en donnant témoingnage.

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
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