Trop d’affaires secouent actuellement la justice pour accepter de se taire. Deux sont emblématiques, celles où des policiers se font condamner pour avoir maquillé des faits, et l’autre où un violeur récidiviste déjà condamné devient un violeur meurtrier.
Des volumes entiers peuvent être écrits. Ils se perdront dans la suite des temps si les esprits ne sont pas préparés à les lire et à y réfléchir. C’est pourquoi je me contenterai de poser des balises.
BALISE N° 1 : La mode et le mode (ce n’est pas la même chose) d’ajouter l’adjectif « présumé » à tout individu non encore condamné par un tribunal est déjà un déni de vraie justice. Car la victime, elle, n’est pas « présumée » morte, poignardée.
Il y aura certes de grandes gueules pour parler de la présomption d'innocence. Lorsque les preuves sont accumulées, il n’y a pas de présomption d'innocence. Il peut seulement y avoir crainte qu’un tribunal, pris d’un coup de folie équivalent à celui du meurtrier (ou de l’assassin, voir la différence) lui applique un traitement de faveur.
BALISE N° 2 : Toutes les raisons médicales ou autres qui veulent expliquer les mécanismes par lesquels l’agresseur a agi ne doivent pas empêcher de mettre celui-ci hors d’état de nuire.
BALISE N° 3 : La mise hors d’état de nuire doit être adaptée. Tout État, tout groupe, tout individu qui a supprimé la peine de mort sans la remplacer par la peine de mort sociale est un complice de meurtre en puissance.
Ici, les grandes gueules que j’évoquais ci-dessus sont devenues des sales gueules.
BALISE N° 4 : La condamnation doit être compréhensible (si possible) par le condamné et surtout par ceux qui seraient tentés de l’imiter.
Elle doit exclure le condamné des sociétés, de la nôtre et de la sienne.
BALISE N° 5 : Non seulement la condamnation doit être compréhensible, mais elle ne doit pas devenir une promotion.
Les "caïds" logés à l'hôtel deviennent des "super-caïds".
BALISE N°6 : Dire qu’un condamné a « purgé » sa peine, ne signifie nullement que ses tendances comportementales aient éte expurgées de son être.
BALISE N° 7 : Laisser dire qu’un condamné a payé sa dette à la société, ne signifie nullement qu’il l’ait payée à sa victime, ni qu’il ne continuera pas à « consommer » (pour filer la même métaphore).
BALISE N° 8 : L’argumentation de la « bonne conduite en prison » pour justifier des libérations anticipées est au minimum une bêtise, au pire une complicité de tentative d’évasion.
En effet, comment un tueur d’enfant, un violeur de femmes, (autres exemples à l’appui si nécessaire) pourrait-il récidiver en prison ?
De plus, un minimum d’intelligence – aussi bien distribuée chez les criminels que chez les juges – suffit à comprendre comment se conduire pour retirer des avantages du système.
BALISE N° 9 : Demander aux forces de police d’être irréprochables, c’est d'abord leur demander que la police soit faite. La même phrase doit s’appliquer aux forces de justice qui doivent d’abord rendre la justice, et non « tortiller du droit » pour appliquer leurs dérives syndicales.
BALISE N° 10 : La perfection n’étant pas de ce monde, il faut surtout éviter de la rechercher (cela c’est l’utopie idéologique) mais bien au contraire se contenter, à sa mesure d’en corriger les imperfections (cela, c’est la vraie justice).
Tout navire qui ne suit pas les balises finira par sombrer. La question n’est pas « si », mais « quand ? »
Pour toute publication, auteur et lecteurs se partagent la responsabilité de sa suite, et celle de ces derniers n’est pas mince.
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