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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 08:11

 

Chacun des vrais pôles de pouvoir précisés au début de cette série d’articles oblige à des capacités, des comportements, et des équipements différents, dont la sélection adéquate est indispensable. Tout chasseur de têtes pourrait en décliner la liste. Sans jouer ce rôle, marquons simplement quelques aspects régaliens de la fonction présidentielle : assurer la sécurité interne et externe. Ici encore, pour ne pas alourdir le débat, nous ne distinguerons pas entre sécurité et sûreté, mais nous nous tiendrons, dans les domaines de politique intérieure et extérieure, aux menaces vitales, aux moyens d’y faire face, et aux nécessaires sanctions correspondantes.

 

Alors, il faut oser affirmer que tout chef d’État sera confronté à la mort violente, reçue ou décidée, quoi qu’en pensent les béats de la non-violence et abolitionnistes-négationnistes de la peine de mort. Ce n’est pas la moindre des difficultés, surtout lorsque toute une carrière préalable n’a préparé qu’à du maquignonnage politicien, des conflits médiatisés réglés à la buvette de l’assemblée, des frictions d’hypersensibilité de divas de la politique, ou du crapahutage de crocodiles en marigot.

 

En ce sens, l’actuel président, montre, par son emballement indigné, combien cette préparation lui a échappé. Sans vouloir n’élire qu’un polito-robocop, il est nécessaire de se demander s’il aurait été capable de surmonter les stress de tout médecin urgentiste, de tout secouriste de bord de route, et finalement, de tout policier de base, ou du moins gradé des soldats qu’il envoie en Afghanistan, alors qu’il est constitutionnellement le chef des armées.

 

Cette affaire Tony Melhon aurait au moins eu une conséquence bénéfique, si l’indignation de l’un et des autres ne les avait embarqués dans leurs pitreries réciproques... mais à quel prix humain ! Encore faudrait-il que l’on en vienne au fond du débat, ce qui n’est pas facile, convenons-en, entre le match de foot et le loto.

 

En des temps pas trop anciens où les négationnistes de la mort n’avaient pas inscrit la peine de mort au fronton de leurs si belles consciences, les présidents devaient, de temps à autre, se confronter à la décision de gracier ou non les condamnés. Quels qu’aient été leurs choix, ce passage présidentiel obligé imposait un retour en soi-même, dans la haute solitude du pouvoir. Une élévation morale était possible. Possible, mais non certaine, car les hommes restent ce qu’ils sont, et l’histoire retiendra les débuts de la cinquième république ensanglantés par l’hyperorgueil pathologique de son vieillard de président.

 

Hommes et animaux donnent la vie et la mort. Si ces derniers n’obéissent qu’à des nécessités reproductrices et alimentaires, les humains, prisonniers de leur développement cérébral, tuent pour des raisons déraisonnables. Leurs chefs, pour mériter ce nom, doivent être prêts à oublier d’autres raisons déraisonnables par lesquelles ils se défausseraient de leur devoir.



Fin de la quatrième partie

 

 

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 09:43

Si l’on se réfère à la vulgate issue de Montesquieu, nous ne connaissons que trois pouvoirs : le législatif, le judiciaire et l’exécutif, artificiellement séparés. L’image tripôlaire est certes un extraordinaire outil de travail pour approcher la connaissance d’un groupe, d’une nation, d’un État, ou d’autres fonctions, mais ici elle pêche par quatre défauts.

 

Premier défaut, qu’on le veuille ou non, ces trois points définissent un triangle de forme variable. La belle équilatéralité ne serait qu’un cas de figure bien hypothétique. Qui plus est, pour pour peu qu’on associe à chacun d’eux un poids relatif, ce triangle sort du plan géométrique unique. Autrement dit, si la géométrie nous fournit une base de compréhension, la vie lui adjoint d’autres paramètres qui en compliquent les formes. Mais retenons le fait fondamental : la liaison des pôles, qui bat en brèche la notion bien léchée de séparation des pouvoirs. Ici, nous parlerions plutôt de biodiversité et d’interrelations.

 

Deuxième défaut : focalisés sur les pôles et les liaisons, nous oublions les surfaces et les volumes qu’ils délimitent, à savoir les administrés de ces pouvoirs. En quelque sorte, nous négligeons un autre niveau relationnel, nous ne voyons que les structures apparentes. Nous négligeons le « vide » qu’elles délimitent. C’est une des caractéristiques de l’esprit occidental. Ou, si nous ne le négligeons pas complètement, nous tentons de le masquer avec du bourrage (dont les crânes ne sont pas les derniers à souffrir). Le mot « démocratie » trouve ici sa vraie place. Ce faisant, nous déséquilibrons en permanence la courageuse tentative de maintien de notre beau triangle.

 

Troisième défaut, issu des deux premiers : la mise en place d’autres pôles de pouvoir, reléguant notre triangle de base dans les rayons poussiéreux du musée des bonnes volontés. Ainsi sont apparus le pouvoir financier, le pouvoir médiatique, et le pouvoir associatif, avec toutes les relations des uns aux autres, dans toutes les directions, et avec toutes les forces possibles. Je ne parlerai même pas des sous-produits, de ces alliances dont on finit par ne plus savoir si elles sont naturelles ou contre-natures.

 

Le quatrième défaut, qui peut-être domine tous les autres, est l’évacuation « démocratique » du pouvoir métaphysique, c’est à dire plus prosaïquement religieux, remplacé par un émiettement confusionnel de lois vaguement teintées d’une morale élastique et mal comprise.

 

Àpartir d’une base aussi défaillante, les hommes les mieux trempés auraient du mal à élever une construction solide. Si en plus ils s’y débattent comme promeneurs aventurés en sables mouvants...



Fin de la troisième partie

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 21:26

 

Pour mieux comprendre ce qui s’est passé, on doit approfondir cette troisième lecture et rejeter le refus de la réalité, quitte à plonger dans l’horrible, avec le respect que l’on doit, aux victimes, à ses proches, mais aussi à la vie réelle, celle des hommes et du groupe qu’ils constituent. Les lignes suivantes indigneront(évidemment) les professionnels adéquats, mais elles ne peuvent être évacuées du débat.


Qu’il soit présumé assassin ou meurtrier (la différence légale est fondamentale) observons déjà que le « fameux » TM s’est trouvé devant la quasi-obligation de se débarrasser du corps. Forçons-nous à ne pas nous tromper de barbarie. C’est bien le fait de tuer, et ses conditions qui déterminent le caractère barbare ou non de l’acte. La suite, si horrible soit-elle, n’en est qu’une conséquence, où se conjuguent, certes le fait barbare, mais également les comportements préalables, la bêtise insondable, et tous les parasites de l’agitation humaine, les traces de l’inconscient collectif et y compris... une certaine logique.


Ce n’est ni la première, ni la dernière fois qu’un tueur (isolé ou en groupe) mettra en jeu des techniques écœurantes, pour se débarrasser du ou des corps. Pourrait-il en être autrement, sauf à laisser derrière lui le maximum de traces destinées à le confondre... ou à « glorifier » son acte. Ici encore nous devons nous obliger à réfléchir sur les mécanismes ancestraux qui se mettent en œuvre, dès que la mort a fait son apparition.


Les ethno-archéologues ont repéré cette frontière importante de l’humanité : l’apparition d’un culte des morts. Bien entendu, nous y adjoignons immédiatement nos images et schémas conceptuels contemporains, à base de respect, de pleurs, de pseudo-sanctification inadéquate, éventuellement d’esthétique mortuaire, et finalement d’enfouissement. Nul besoin d’insister sur les variations de ce déroulement, que nous partageons avec les pharaons égyptiens et... les singes du ruisseau de la Chiffa en Algérie.


D’une certaine façon, tous ces comportements réputés normaux, avec leurs variantes, sont des rites de passage et d’accompagnement de ce passage.


Un degré complémentaire est franchi lorsque est proposée à la conscience la communion des corps et des esprits, la transmission des forces (y compris celle de son ennemi) dont la première version n’est autre que l’anthropophagie rituelle, avec tous ses risques médicaux associés. Nous a-t-on assez « bourré le mou » avec la maladie de la vache folle ! Mais qui, à l’époque, a souligné que l’encéphalite post-antropophagique ou kuru des indigènes de Nouvelle-Guinée, dont le dernier cas connu remonte à 2003, n’a cessé qu’après la « stimulation » efficace de la fin de cette pratique.


Chez nous, des cas d’anthropophagie isolés se produisent périodiquement. Poussons encore plus loin notre raisonnement pour nous demander quelles autres raisons que simplement « utilement frigorifiques », ont poussé certaines mères, après avoir assassiné leurs enfants, à les conserver dans des congélateurs, dont l’utilisation domestique est tout de même plus proche de la cuisine que de la « nursery ». Le classique jeu du « je te mange » qui fait tant rire les enfants, interroge bien plus les psychiatres, quand il devrait parfois les effrayer.


Car nous devons avoir le courage de dire que la barbarie ressurgit, qu’elle n’est pas réservée aux seuls « kamikaze » (un mot qui insulte les aviateurs japonais de la dernière guerre), mais qu’elle développe ses tentacules : clans « sataniques », violence des plus jeunes, revendiquée comme marque d’appartenance à certaines communautés, alors qu’en même temps, les films d’horreurs, les jeux vidéo, et même les écrits diffusés sur internet, à tripes ouvertes, à sadisme sanglant, à monstruosités puantes, attirent les foules et les adolescents en particulier.


Lorsqu’on n’est pas préparé à la mort, à ses laideurs, et spécifiquement à celles dont certains hommes sont susceptibles de les accompagner, il est bien normal que, les sentiments, les images, prenant le dessus, parasitent les premiers mots, et poussent à des discours maladroits.


Lorsqu’on refuse, par bêtise, par aveuglement ou par stratégie politique, de comprendre cela, on s’expose à devenir inefficace, et à trébucher devant un acte de barbarie plus médiatisé qu’un autre. De là à ce que la fameuse « indignation » parasite tout autre comportement responsable, de part et d’autre, (et nos juges feraient bien de tourner leur langue sept fois et plus dans leurs bouches en ce dixième anniversaire de l’affaire d’Outreau !) et aboutisse à la cacophonie politico-judiciaire, il n’y avait qu’un pas.

Il a été franchi.

 

 

Fin de la deuxième partie

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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 07:57

 

 

L’émergence de l’affaire Médiator stimule notre réflexion sur les mécanismes par lesquels des vedettes médiatiques se hissent au premier rang de la scène publique, sur la solidité des tréteaux qui les soutiennent, et sur la valeur des acclamations qui les entretiennent.

 

Ainsi nous apprenions hier par un sondage, que le docteur Frachon, se classait parmi les premières personnalités appréciées des Français. Rappelons qu’elle y a été poussée par son article mettant en cause le dit médicament.

 

Mais hier aussi, apparaissait une note du Dr Annick Alpérovitch épidémiologiste à l’unité 708 de l’Inserm. La Direction Générale de la Santé (DGS) y était informée que les quatre études « explosives » (guillemets personnels et non attribuables au Dr A.) provenant du Dr Frachon, du Dr Tribouilloy, et de la Cnam) pouvaient « soulever des réserves, parfois majeures ». Plus précisément encore, ce serait l’étude du Dr Frachon qui obligerait aux plus notables de ces réserves méthodologiques.


Cette note sans être secrète, ne bénéficie pas du même tambour médiatique que les précédentes.

 

Une des raisons fondamentales est qu’elle oblige à ce que chacun raisonne sans l'entendre résonner, ce fameux tambour médiatique. En effet, pour comprendre ce dont il s’agit il faut connaître les bases de la méta-analyse, discipline qui consiste à collationner dans une série d’articles scientifiques les résultats obtenus par des méthodes conformes aux critères admis, et les autres. Un juge parlerait de preuve admissible ou non.

 

Ainsi, le Dr Alpérovitch pose la question de la validité du choix des cas et des témoins retenus par le Dr Frachon, ce qui, implicitement, peut influencer ses résultats. D'autres réserves sont détaillées, mais il n'est point question ici d'alourdir l'article. Les spécialistes pourront s'y reporter.

 

Est-ce à dire que les quatre études en question sont « fausses » ? Certainement pas. C’est là que le bât de la réalité blesse les études statistiques... et réciproquement. C’est là que nous devons affiner notre pensée pour préciser dans quel type de réalité nous voulons et pouvons travailler. C’est là que nous devons poser les définitions (au sens de « frontières ») de la vérité que nous pouvons et devons rechercher, dans cette échelle qui va de l’idéal de la science à la science idéale, puis au scientifique, puis à la renommée du scientifique, puis à la blouse blanche, puis à la personne qui s’y abrite, ou s’y pavane... sans oublier la paillasse qui lui sert d’observatoire du monde.

 

Au cours de ces transmutations alchimiques, il n’est pas certain que le plomb se transforme en or, mais il est probable qu’ils se rencontrent ou se combinent.

En voulons-nous des preuves ? Voici quelques titres accrocheurs inventés pour vous dans mon journal imaginaire :


Les moines de Brno perdent-ils leur temps à faire pousser des petits pois ?


Le moine Gregor Mendel, du monastère de Brno, prétend avoir découvert les mystères de l'évolution des espèces grâce à des petits pois.


Après le décès du moine aux petits pois, ses travaux ont été brûlés par son supérieur. Ils seront vite oubliés.


Des mathématiciens prouvent que les résultats du moine Mendel avaient été trafiqués.


La génétique mendélienne, à laquelle nous devons la connaissance du génome humain...


Comprenne qui peut, comprenne qui veut.

 

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 09:47

 

 

L’eurocratie qui prétend s’appeler l’Europe, vient de pondre, à l’intention des écoles secondaires, un agenda qui « comprend la mention des fêtes juives, hindoues, sikhs et musulmanes, mais aucune fête chrétienne n’y est signalée. Même la page du 25 décembre est vide… » (extrait de la lettre de Christine Boutin à M. Manuel Barroso).



Les explications embarrassées des technocrates ne font que démontrer leur incompétence et leur pouvoir de nuisance, une fois de plus.



Autant le dire, mais aussi l’argumenter : cette production devrait amener ses auteurs devant des tribunaux. Les raisons en sont multiples :

- Il s’agit d’une discrimination insupportable et illégale d’une communauté.

- Il s’agit d’une insulte aux différentes communautés aux religions mentionnées.

- il s’agit aussi d’examiner en vertu de quoi, par quel budget, et dans quelles conditions l’argent nécessaire à fabriquer ce torchon a été dilapidé.



Sur le premier point, l’évidence saute aux yeux des plus bornés. Mais, en outre, il faut argumenter, non sur une discrimination simple, mais sur une volonté consciente, ou inconsciente (c’est pire, car cela nous rapproche de la notion nazie du « sous-homme » évacué de la conscience). Primo Levi citait le cas de ce SS essuyant ses mains salies de cambouis sur son bras sans même le regarder.



Sur le deuxième point, qui peut paraître plus complexe, il faut aussi aller plus loin. En effet, pour souhaiter une fête religieuse à une personne d’une autre religion, ou en recevoir le souhait, il faut participer, outre d’une immanence bienveillante, d’un respect de la transcendance de l’autre. Je ne me sens ni mal à l’aise ni coupable de souhaiter un bon Noël à un ami musulman ou juif. L’un et l’autre auront forcément un regard différent sur le sens profond de cet événement. Mais sans vouloir sonder les reins et les cœurs des uns ou des autres (moi compris) je leur fais confiance pour apprécier mes souhaits à leur juste valeur, c’est-à-dire évocateurs d’un moment particulier du temps où une transcendance se dévoile, où une immanence commune est possible, même imparfaitement. C’est cela aussi le sens partagé du « in illo tempore » de l’éternel retour, si bien décrit par Mircea Eliade. Chez moi, en Algérie, nous ressentions et partagions l’esprit de fête de la « galette juive » et des « gâteaux arabes » offerts (je laisse aux eurocrates ignorants le soin de trouver leur nom, et surtout leur signification). Un présent fait en confiance au nom de sa croyance respecte l’un et l’autre, et affirme une solidarité humaine.

 

Sur le troisième point, je déclare économiquement forfait, car je suis sûr que les circuits sont bien huilés et prévus pour résister à bien des enquêtes. Mais, techniquement, j’affirme que, si cet agenda doit être un outil pour permettre aux uns de connaître (dans un simple esprit pratique) les dates festives des autres, alors, c’est un outil mal fait, fautif, défaillant.



Les coupables seront-ils traités comme ils le méritent ? Légalement, je ne sais pas. Mais personnellement, ils ont droit à mon mépris le plus total, eux et ce qu’ils représentent. Au moins, la réciprocité sera assurée.

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 08:15

Hier soir, la chaîne FR3 a diffusé un documentaire de Yann Arthus Bertrand (Vu du ciel) où intervenaient des personnages aussi divers que le Prince Charles, une comportementaliste ex-autiste (?) spécialiste des animaux, des mineurs Québécois expulsés de leurs maisons etc. Disons-le sans attendre, ce documentaire était très intéressant. Mais je suis sûr qu’il a laissé un arrière-goût décevant pour les écologistes français qui l’ont regardé. En effet, je n’ai perçu aucun effet de voyeurisme ou de plaqué sentimentalo-dégoulinant qui accompagne souvent le genre.

 

Pire encore (de notre point de vue franco-français) les colères étaient justes, dignes, non tapageuses, démonstratives au sens propre du terme ; les intervenants québécois abordaient la Nature avec un regard fondamentalement différent de celui par lequel les Français se distinguent généralement. Aussi « écologistes » étaient-ils, ils ne se laissaient pas porter par ces terribles vagues de conflits stériles par lesquels nous nous distinguons. Nous avons bien des choses à apprendre de nos amis québécois. Au fond, je crois que ces intervenants n’étaient pas des « écologistes » mais simplement des hommes de bon sens, des observateurs attentifs du milieu, des citoyens lucides quant aux agissements pourrissants qui lient des couples maléfiques dans les grandes entreprises et dans le monde de la politique.

 

Il n’est plus question d’écologie en cela, mais de simple respect des législations (quand elles existent) ou des logiques de traitement des déchets, ce que toute civilisation sait devoir faire depuis des millénaires (l’évacuation des fèces, n’en étant que le premier exemple, les rites funéraires pouvant, d’un certain point de vue, y être partiellement rattachés).

 

Nous avons à affiner notre regard vis-à-vis de l’écologie qui est une science à double polarité, technique et sociale. Je ne cesse de refuser la dérive politique qui y est attachée. Elle ne peut que pousser à des conflits stériles (osons le répéter) aussi malsains que les situations qu’ils prétendent vouloir combattre (encore un terme bien significatif).

 

Les partis écologistes n’ont aucune raison d’exister, ou alors il faudra bientôt lancer des partis médicalistes, psychologiques, sociologiques, économistes, avec leurs dérivées psychanalytiques, durkheimistes, numismatiques etc. En poussant le raisonnement, toutes les composantes du savoir qui intègrent la double polarité technique et sociale devraient avoir leur parti politique. Et encore je n’ai pas cité le versant artistique du problème : vive le parti artistique, avec ses chapelles picturales, cinématographistes etc. etc. Nous sommes en plein délire et nous ne le voyons pas. Ces intervenants québécois ont eu le mérite de nous le montrer du doigt, en creux.

 

Car, à bien y réfléchir, il y a dans l’écologie, le grand mystère de la vie, et la lutte de chaque espèce pour sa propre niche. Il ne s’agit pas de s’agiter hargneusement contre les mines d’or, mais tout simplement de les obliger à nettoyer leurs déchets. Je n’emploie pas, à dessein, le terme de dépollution, qui n’est, comme celui de pollution, qu’un chiffon rouge de combat. Si les entreprises de toutes tailles, étaient obligées par tous les moyens étatiques, de nettoyer leurs déchets, l’immense majorité des problèmes et délires écologistes cesseraient à grande vitesse. Or, cela, les chimistes savent le faire depuis des siècles. L’exemple en était donné par l’adjonction de boues dans un site saturé d’arsenic.

 

Mais comme l’a expliqué un intervenant (le bon sens québécois) c’est la collusion politico-industrielle qui est en cause. Finalement, il s’agit fondamentalement de propreté, d’ordre, et de justice. Ici comme ailleurs, le gros fric est, sinon sale, du moins, très vite salissant.

 

Les hommes étant ce qu’ils sont, dans les conditions actuelles, aucun parti politique ne peut rien contre cela à terme, et surtout pas le parti écologique, dont j’attends encore qu’il s’intéresse à la vente récente d’une certaine forêt de l’Oise, et toujours si discret à chaque catastrophe pétrolière. (Un essai de « service minimum » peut-être ?)

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 15:56

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Du 28 octobre 2010 au 27 février 2011 se tient une exposition à Versailles. Tout à fait bizarrement, celle-ci n’a pas eu les honneurs répétés, louangeurs, extravagants auxquels ont eu droit les diverses « murakameries » préalables. Il est vrai qu’elle a pour titre Sciences et curiosités à la cour de Versailles.


Pire encore, l’exposition est articulée sur les liens entre le pouvoir et les sciences « par l’entreprise notamment de l’Académie royale des sciences. La période qui couvre la fin de l’âge classique et le temps des Lumières, connaît l’essor d’une véritable politique scientifique. » Aïe ! Cela commence mal, en allant contre la vulgate actuelle.


Et cela continue de mal en pis. Nous apprendrons ainsi, en suivant le guide officiel, des vérités médiatiquement insupportables. En voici un florilège, pour lequel je me contente, de citations directes :


« Colbert entreprend de rattacher au roi les savants, dans l’idée de faire servir les sciences au bien de l’État... en 1699 le pouvoir accorde à la compagnie le titre officiel d’Académie royale... En début d’année l’Académie se rend à Versailles pour y présenter ses publications. Ce rituel souligne que l’Académie royale des sciences offre au roi un gage tangible des travaux qu’il a subventionnés...

Les ministres... suscitent des enquêtes à travers le royaume, et des expéditions lointaines, accordent des subsides aux savants... les premières écoles d’ingénieurs sont fondées : Ponts et Chaussées, Génie maritime, Mines. Parallèlement sont créées l’Académie de chirurgie, les écoles vétérinaires de Lyon et d’Alfort, les sociétés d’agriculture et la Société royale de médecine. »


Versailles devient aussi le lieu d’application de ces nouvelles connaissances, en particulier pour l’adduction des eaux. L’empirisme fait place aux travaux scientifiques, à de nouveaux instruments, et à des connaissances portant sur des dérivées inattendues, comme la rotondité de la terre.

Et cela continue, de pire en pire, pourrait-on dire. Si chacun a entendu parler, par force, de la bergerie de Trianon où la reine Marie-Antoinette était censée jouer à la fofolle avec ses moutons, qui a jamais appris que dès 1660 « l’anatomie animale connaît un essor sans précédent. Les ménageries de Versailles y participent en fournissant aux savants les cadavres des animaux... Louis XV fait aménager à Trianon de 1749 à 1751 une nouvelle ménagerie domestique qui comporte une vacherie, une bergerie, des poulaillers, et une volière. Elle est créée pour la distraction et aussi pour l’utilité : l’acclimatation des races étrangères, notamment des vaches hollandaises, et l’amélioration des races autochtones... »

 

En s’arrêtant ici on négligerait la botanique (culture des melons, pêches, poires, petits pois) mais surtout progrès pour la culture de l’asperge et du figuier, culture sous châssis, cultures de fraisiers etc. On négligerait aussi l'agronomie: études sur la corruption des blés, amélioration des cultures fourragères et légumières.

 

La médecine n’est pas oubliée non plus : ipéca, quinquina, pratique de la vaccination contre la variole (sur laquelle tout un traité serait nécessaire). Louis XV crée même la Commission des remèdes secrets, destinée à s’opposer aux pratiques des charlatans et empoisonneurs (en avance sur nos temps de Médiator !).

 

Mais il faut donner l’exemple, mettre la main à la pâte : « de louis XIV à Louis XVI l’enseignement princier des sciences – jusqu’alors enseignement curieux de phénomènes scientifiques et acquisition de connaissances pratiques de métier – se transforme en un enseignement méthodique dispensé par les plus grands savants, à la pointe des connaissances. »

 

Ainsi « la culture de Louis XV est nettement à dominante scientifique. Dès 7 ans il se passionne pour la géographie et la cartographie. À 11 ans il découvre l’astronomie. En marge de son instruction il aborde l’anatomie et la chirurgie; de la médecine, il en vient à s’intéresser à la botanique. »

 

Quant à Louis XVI, combien son image n’a-t-elle pas été dévaluée, flétrie par la propagande alors qu’« il dépasse son grand-père dans sa démarche scientifique. Confrontée à l’inventaire de ses cabinets privés dressé à la Révolution, l’image du roi-serrurier apparaît bien caricaturale. Sa pratique des sciences et surtout des techniques révèle, au-delà de l’intérêt personnel, la volonté de hisser la puissance militaire, économique et industrielle du royaume au premier plan en Europe. »

 

Voilà de quoi donner à penser, n’est-ce pas ? Et voici encore : la brochure officielle dont j’ai extrait ces renseignements, avec un maximum de citations, a été publiée « sous la direction de Béatrix Saule, directeur général de l’établissement public du musée et du domaine national de Versailles, et Catherine Arminjon, conservateur général honoraire du patrimoine. »

 

Nulle trace d’un quelconque Aillagon en cette affaire. Merci Mesdames !

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2 janvier 2011 7 02 /01 /janvier /2011 17:45

 

Nous avons donc appris qu’Isabelle Caro, ce mannequin souffrant d’anorexie mentale, est décédée. Mais quel manque de sensibilité ! Au moment même où la France ne pense plus (ne panse plus) qu’à se goberger, au point que ça baigne jusqu’aux amygdales ! Il y a des personnes qui manquent du bon goût le plus élémentaire (alimentaire).


Heureusement, l’actualité étant plus boulimique que jamais, son cas a été, digéré, évacué. Car enfin, qu’avait-on à faire d’elle ou de toutes ces maigreleuses qui auraient eu l’outrecuidance de gâcher le plaisir, que dis-je? la fierté nationale, unanimement reconnue, puisque nous avions appris il y a peu que la fameuse gastronomie avait été institutionnalisée par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. C’est dire si les émissions télévisées et radiophoniques s’en sont donné à haut-le-cœur joie pour nous bassiner avec leurs truffes, leurs crèmes, leurs sauces et autres plâtrées cholicostéroligènes. Oui, avec un sujet pareil, ils étaient sûrs de ne pas faire un bide.


Chose bizarre, au même moment, je n’ai pas vu de défilé de mode. Je n’ai pas entendu les arguments bien classiques de « grands couturiers ». J’ai à peine relevé la question d’une vague charte qui a servi de cache-sexe à une réglementation avortée. Je n’ai entendu aucune investigation journalistique dans ce milieu dont il faudra un jour étudier les ressorts et les contraintes. Car, mettre en accusation France-Télécom, après tous ces suicides était et reste nécessaire. Mais sous quels prétextes, par la suite de quelles relations inavouées, le milieu de la mode échapperait-il à un juste regard, jusqu’à celui de la justice ?


Dans ce jeu truqué, nous connaissons bien l’argumentaire développé et maintes fois utilisé qui consiste à faire passer la victime pour consentante, si ce n’est pour complice, et en fin de raisonnement pour bourreau de soi-même. Il y a là, non seulement une déviation de la simple morale, mais surtout une forme de perversité qui se démasque, et qui devrait pousser tout investigateur sérieux à demander une expertise psychologique spécialisée de qui se cache derrière, serait-ce le plus médiatique de ces dictateurs en dentelles.

 

Le « moindre » tueur en série est étudié dans un but de connaissance préventive. Quelles pressions ne doivent-elles pas exister pour que ces amaigrisseurs en série sévissent encore et bénéficient des commentaires enamourés de tant de journalistes ? Une communauté qui prétend ne pas être triste aurait-elle les moyens de ne pas faire parler ? Cela n’est pas sérieux, ou plutôt cela est trop sérieux pour qu’on ne confonde pas le marché pernicieux des falbalas avec la juste et bonne nécessité d’esthétique qui devrait être une des choses du monde les mieux partagées.


J’attends avec patience, une étude sérieuse de la psychologie de ceux qui se complaisent à nous expliquer celle des femmes et spécifiquement des mannequins, dont ils sont si proches.

 

Et je garde une pensée pour toutes les jeunes filles anorexiques qui ont traversé mon parcours professionnel, et pour une, spécifiquement, à qui l’une de mes œuvres est dédiée.

 

Oui, il est des cas où l’actualité fait dégueuler.

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 20:16

 

Il nous apparaît par force, tant les médias le rabâchent, que le livre intitulé Indignez-vous est un succès de librairie, qu’il n’est pas cher (trois euros) et que son auteur jouit de tous les talents nécessaires à son nouveau statut de star de l’édition, à savoir l’indignation adéquate et les gages antérieurs.

 

Je ne l’achèterai ni pour le lire, ni pour l’offrir, comme cela est largement recommandé à coup d’ « informations » persuasives. Mes raisons sont les suivantes :

 

L’indignation comme moteur de l’action est une composante trop proche de notre cerveau reptilien pour ne pas servir d’approche et d’accroche à tous les agitateurs de tribunes, fussent-ils tribuns, agités du bocal, ou vieillards compassés, aux dépens de la réflexion débarrassée des scories du sentiment, ou pire, des émotions brutes.

 

S’il est un plat facile à cuisiner par l’être humain, c’est bien celui que l'on bourre des émotions primaires, ainsi que des sentiments socialisés. La recette en est simple. Préparons une bonne dose d’idéologie humanitaire, un soupçon de haine bien dissimulé, un plâtras de solution de sagesse, l’ensemble tourné par un cuistot bien toqué et nous aurons un plat prêt à être servi par la grande cuisine médiatique. C’est ainsi que nous déclenchons les meilleures guerres, pour la paix, pour la liberté, pour la démocratie, pour... enfin celles au sujet desquelles chacun veut passer les faits sous silence. C’est ainsi que nous apprenons à nous contenter du prêt-à-penser, que nous devenons, dans le meilleur cas des perroquets moins que savants, dans le pire, des esclaves satisfaits de consommer.

 

Le plus étonnant dans l’affaire – ou le plus signifiant – est que cet Indignez-vous devient un cadeau de Noël, période on ne peut plus symbolique pour les chrétiens bien sûr, mais également pour les juifs avec Hanouka, et surtout, pour le monde entier, puisqu’il s’agit du solstice d’hiver, autrement dit de la période à partir de laquelle les lumières du jour et de l’esprit se rallument. Poussant quelque peu le symbole, les passionnés du siècle des Lumières devraient s’associer de toutes leurs forces intellectuelles à ces festivités avec pour devise : « les faits s’étudient, la pensée les éclaire, l’action s’accomplit ». Nulle trace d’indignation dans ce programme « lumineux. »

 

Et pour tout dire, je ne m’indignerai pas de ce succès de librairie. J’y ajoute simplement ma réflexion un peu moins dangereuse (sauf pour qui ose le contre-courant) et un peu mieux réfléchie.

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 07:51

 

Pour faire simple : qui sont les cons ? Qui sont les salauds ? Qui sont les coupables ?

 

Quelle que soit la molécule, lorsqu’un médicament est prescrit, non pour traiter une maladie organique, mais pour que la jolie minette passe de la taille 40 à la taille 36, les trois premières questions s’appliquent intégralement au système qui va depuis la production du produit à son ingestion.

 

Autrement dit, cette affaire dépasse, et de loin, quelque chose qui s’appellerait uniquement « Médiator ». Elle nécessite une réflexion en profondeur.

 

Du côté nous avons des médecins généralistes stakhanovistes de la prescription en cinq minutes, qui ne lisent vraiment aucun article médical, dont le niveau de connaissance est dramatiquement bas, et qui font sonner le tiroir-caisse avec la régularité d’un métronome. Ont-ils eu seulement le temps de savoir que la prescription d’une amphétamine (le Médiator en fait partie) est toujours un acte risqué ? Savent-ils seulement de quoi on parle ? Ont-ils une réflexion sur la vie autre que celle des adresses de bons restaurants et des déclarations d’impôt ?

Évidemment, une minorité échappe à cette description. Une minorité qui a honte des « braves confrères. » 


Quant aux cardiologues, qui font des interrogatoires tronqués, qui ne voient que le petit bout du ventricule, qui ne s’intéressent aucunement aux autres pathologies et thérapeutiques de leurs malades, qui ont perdu le goût, l’envie, et les moyens de dépasser leur trantran quotidien, sont-ils à l’abri de toute critique ?

 

Il fut un temps, où aucun médecin sérieux ne négligeait un interrogatoire complet, même dans un service de spécialité. Ainsi après quelques cas, et sans attendre une cohorte statistique validée par on ne sait trop quelle agence gouvernementale, les difficultés étaient connues et le problème réglé. Aujourd’hui, la segmentation des spécialités, et surtout du mode d’emploi de ce qui reste de cervelle, favorise ces dérives.

 

Le produit lui-même n’est que le petit frère de l’Isoméride qui avait déjà fait parler de lui et dut être retiré en 1997 pour des prescriptions similaires et des conséquences de même nature. Il fut également un fleuron du laboratoire Servier. Or, « dans les années 1990, le directeur scientifique de Servier fut le trésorier de la Société française de pharmacovigilance et de thérapeutique[17]. Jacques Servier, président et fondateur du Laboratoire Servier, a été fait grand-croix de la Légion d’honneur par le Président Nicolas Sarkozy le 31 décembre 2008[4 ).

 

Cherchez, sinon l’erreur, et encore mieux, revenez à mes trois questions principales.

 

Alors, dans une société qui veut se couper la faim pour « bouffer » trois fois plus et maigrir, avec un corps médical dont ne subsiste qu’une minorité active, dévouée, et intelligente, avec des commissions où le serpent se mord la queue, et avec, sous réserve d’inventaire, non seulement cinq cents morts estimés (en attendant pire) mais aussi 3 500 hospitalisations pour insuffisance valvulaire (après 4 ans de suivi) et 1750 chirurgies cardiaques après 4 ans de suivi, (à quel prix pour la sécurité sociale) je repose et complète ma question première :

 

Qui sont les cons ? Qui sont les salauds ? Qui sont les coupables ? Qui sont les vraies victimes ?

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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