Il est fort probable que l'on s'achemine vers la disparition des grèves en France. Je ne sais s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle. Chacun appréciera. Mais qu'il s'agisse du RER, de la Radio, de la Poste, ou de toute autre entreprise on assiste au remplacement de la grève, si prisée par nos concitoyens, par le mouvement social.
Se posent alors divers problèmes: comment, dorénavant, nommer les anciens grévistes? Mouvementistes sociaux ou mouvants socialistes? Évidemment, quelques partis politiques auront leur mot à dire, selon leur implication dans cette nouvelle mobilité.
Une autre conséquence est la disparition des piquets de grève, qui de toute façon sont illégaux. Il ne s'agit donc que d'une interrogation théorique, car je n'oserais imaginer que des illégaux participent à quelque discussion socialement mouvementée. On est en République, n'est-ce pas?
Mais je ne m'arrête pas en si bon chemin. Quid de ceux qui travaillent pendant que d'autres sont en mouvement social? Sont-ils en plein mouvement asocial? Les qualifiera-t-on d'immobilistes para-sociaux? De socialistes immobilisants? La discussion est ouverte. Et encore, je ne parle là que des citoyens lambda, des usagers n'usant plus par excès de mobilité sociale. Il faudra bien trouver une expression encore plus forte pour les "jaunes".
On le voit, la discussion est largement ouverte. Mais il faut que j'y aille, comme on le dit dans les bons feuilletons. J'ai mon RER à prendre, et il est en plein mouvement social.
Et j'en profite pour une petite dictée, à la façon de l'instituteur Topaze, si merveilleusement interprété par Louis Jouvet:
Un mouvement socialeuh... des mouvementsses sociauxes
Un moutonneuh... des moutonsses...
Au fait, comment écrit-on le mot "désinformation"?