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21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 08:13
 Résolution 242 : la trop célèbre !

Il y a exactement 47 ans, ce 22 novembre, un des textes les plus dévastateurs de l’histoire du monde était signé à New York : la trop célèbre ”Résolution 242” des Nations Unies. Triste anniversaire dont il est important de rappeler la genèse et les conséquences, dramatiques depuis bientôt un demi-siècle… et pour longtemps encore, hélas !

La haine profonde qui semble exister entre Israël et un État palestinien en devenir (ou pas ?),  est en réalité une construction artificielle et relativement récente à l’échelle de l’histoire : arabes et juifs se connaissent bien et cohabitent de longue date, ils appartiennent aux mêmes groupes ethniques, descendant tous deux, disent les Livres saints, de Sem, un fils de Noé -ce qui ne rassure personne ! Ils ont partagé l’histoire et ses aléas, ils ont eu bien des disputes, connu bien des crises et traversé des périodes plus calmes. Cependant et malgré cette histoire commune, tout semble se passer aujourd’hui comme si la coexistence d’un Islam dur et d’un Israël blessé (ou vice-versa) constituait un obstacle insurmontable à un bon voisinage, à cause d’une confusion entre État d’Israël et Foi d’Israël qui gêneraient et menaceraient la Foi d’un islam se voulant en pleine renaissance.

A la fin de la deuxième guerre mondiale, les Alliés victorieux, atterrés par la découverte des horreurs faites aux Juifs, ont voulu se racheter : les survivants des pogroms et des camps d’extermination reprendraient possession de terres dont l’histoire, Rome et l’islam les avaient privés,  morceau de désert stérile, peu peuplé, sans espoir… Les nations arabes, pas plus enthousiastes qu’il ne faut, rejetèrent violemment cette solution, estimant que ces terres leur appartenaient : le Coran précise que toute terre qui a connu l’Islam une minute est à Allah pour l’éternité. Mais la Résolution 242 n’est pas dans le Coran.

Une première guerre entre arabes et juifs aurait pu permettre de trouver une solution, mais il a fallu que quelque méchant J’noun (en arabe, les J’nouns -pluriel de djinn- sont des diables ou des diablotins. Ici, pas de doute : un diable authentique !) invente une astuce dont le monde a mis longtemps à comprendre l’horreur. Par une erreur historique due –une fois de plus– à l’inculture des politiciens et à leur myopie devant les conséquences possibles de leurs actes, le texte mettant fin à ce conflit a été adopté en langue anglaise, alors que c’est le français, également langue officielle de l’ONU et encore très utilisé à cette époque qui s’imposait, à cause de sa précision structurelle.

Et nous eûmes donc droit à la ”Résolution 242” de l’ONU, qui mérite sa triste célébrité :

Withdrawal of Israel armed forces from territories occupied in the recent conflict”… En français, cela peut se traduire par : ”Israël retirera ses forces armées… (soit) des territoires occupés… (soit) de territoires occupés”, ce qui n’est pas du tout la même chose ! Tous les territoires, avec la première lecture, mais seulement certains territoires, avec la seconde. Les Arabes ont donc lu l’une, et les juifs, l’autre…Devinez qui a lu laquelle ? (la traduction de l’ONU était la version la plus favorable à Israël)..

Là, deuxième J’noun : les nations arabes ont refusé toute aide internationale pour ”intégrer” les populations concernées (on sait, depuis, que l’intégration n’est pas facile à réussir, fut-ce dans un même univers culturel), et au lieu de les recevoir dignement –ce qui était possible, à l’époque– ils les ont parqués dans des ”réserves”, sans espoir, sans solutions, sans débouchés, sans dignité… et sans planning familial pour le bon équilibre des populations ! Et souvent sans eau… alors que, pendant ce temps, les colons juifs transformaient, contre toute attente, leurs coins de désert inhospitaliers en un jardin d’Eden (et une Silicon Valley !).

Frustrations et amertumes réunies, il ne restait plus qu’à  s’accuser l’un l’autre de tous les péchés du monde : cette haine sciemment créée est de celles qui ne s’effacent pas facilement. Preuve ? Ces dizaines de jeunes gens qui se font sauter eux-mêmes, au milieu de foules, n’importe où dans le monde (quand ils n’égorgent pas leurs semblables avec un canif), soi-disant pour la plus grande gloire d’Allah…

Nous sommes dans une de ces crises sans fin prévisible qui traversent l’histoire, le plus souvent pour des causes qui auraient dû être évitées, ce qui rend leur solution encore plus difficile. Parler d’ une querelle religieuse est vide de tout sens ici… même si c’est la raison la plus fréquemment invoquée, et même si c’est au nom de cette guerre mensongèrement qualifiée de ‘’guerre de religions’’ que le monde vit, depuis le 27 Novembre 1967, sur une véritable poudrière en train d’exploser….

En laissant la situation pourrir, on risque de créer, du côté israélien, un mouvement désespéré qui pourrait devenir comparable à ce qui existe du côté musulman ! Rappelons-nous que ”Toute force appliquée tend à générer une contre-force comparable mais de sens opposé”. Le temps presse et les solutions sont rares. Comme le soulignait il y a peu de temps SS.le Pape François, seul le dialogue inter-religieux pourrait , peut-être, entre-ouvrir la porte à un vague espoir…

 

Claude Henrion, auteur de ce article sur la résolution 242 a publié sur Lettropolis :


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  • Pierre-François GHISONI
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L'idéal sans l'idéologie
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