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4 février 2011 5 04 /02 /février /2011 13:51

 

 

   Il existe de façon incontestable, chez certains plus que d’autres, une nécessité d’écrire. Cette première ligne à peine tracée impose déjà réflexions et rectifications. Comment la nécessité s’articule-t-elle à l’être qui la vit, en vit souvent, la supporte (en acceptant tous les sens du verbe) ? Et « écrire »... Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Pour quoi ? Pour qui ? Par exemple, viendrait-il à la pensée habituelle d’associer ce verbe aux travaux du comptable ? Et pourtant, ses écritures... ?

 

   Admettons – hypothèse d’école littéraire – qu’il y ait des écritures plus nobles que d’autres. Comment les distinguer ? Les ordonner ? J’entends déjà les sociologues gronder derrière leurs bureaux... avec des raisons, sinon avec raison. Comme les psychothérapeutes leur emboîteront le pas, et pour ne pas dévier vers des querelles inutiles je m’en tiendrai à deux postulats.

 

   Le premier est  quasi euclidien : par toute écriture est passée une lecture. Le second emprunte la voie de la géométrie de Rieman et Lobatchevski : par tout auteur est passée une infinité de lectures.

 

   Qu’est-ce à dire en pratique ? Qu’il existe un espace, un monde (des espaces, des mondes ?) entre l’auteur débutant et l’auteur confirmé, étant bien entendu que cette confirmation ne passe pas par l’obligation d’une consécration médiatique.

 

   Les peintres – ne parlons pas des barbouilleurs – avaient bien compris ces axiomes, qui forçaient leurs élèves les plus prometteurs à la copie des maîtres ; non point pour imitation servile, mais bien pour compréhension des nécessités du métier, de façon à mieux trouver leur propre voie.

 

   Retrouvons dans cette pensée les dojos  japonais des meilleures écoles de judo qui obligeaient les impétrants à balayer la salle, à regarder s’affronter les combattants, avant de participer eux-mêmes aux assauts.

 

   Que ce soit dans le domaine littéraire, en peinture, au combat, pour inscrire des lignes sur un cahier d’écolier, des couleurs sur une toile, des gestes dans l’espace, il s’agit de retenir, copier, comprendre les leçons des maîtres avant de s’en détacher... si possible, et de de suivre sa propre voie.

 

   Et Mozart, et tous les génies précoces de toutes disciplines, mathématiques comprises, direz-vous ? La réponse est simple : s’ils n’avaient pas approfondi les travaux et l’esprit de leurs grands devanciers, ils seraient restés des singes savants rapidement oubliés. Le cas du grand Euler est particulièrement démonstratif à cet égard.

 

   Cerveau droit et cerveau gauche ont leurs équilibres, variables d’une personne à une autre, imprimant la marque de leurs fonctions au produit de son activité intellectuelle. Mais la disjonction totale de l’un par rapport à l’autre reste encore un domaine trop méconnu pour envisager que le génie pur y soit corrélé.

 

   Du fond des IUFM – qui sont censés ne plus exister – montent des hurlements d’indignation. Mais la bonne littérature n’en a cure.

 

   Amis auteurs présents ou futurs, lisez ! Lisez encore ! Lisez toujours !

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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