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27 janvier 2011 4 27 /01 /janvier /2011 07:57

 

 

L’émergence de l’affaire Médiator stimule notre réflexion sur les mécanismes par lesquels des vedettes médiatiques se hissent au premier rang de la scène publique, sur la solidité des tréteaux qui les soutiennent, et sur la valeur des acclamations qui les entretiennent.

 

Ainsi nous apprenions hier par un sondage, que le docteur Frachon, se classait parmi les premières personnalités appréciées des Français. Rappelons qu’elle y a été poussée par son article mettant en cause le dit médicament.

 

Mais hier aussi, apparaissait une note du Dr Annick Alpérovitch épidémiologiste à l’unité 708 de l’Inserm. La Direction Générale de la Santé (DGS) y était informée que les quatre études « explosives » (guillemets personnels et non attribuables au Dr A.) provenant du Dr Frachon, du Dr Tribouilloy, et de la Cnam) pouvaient « soulever des réserves, parfois majeures ». Plus précisément encore, ce serait l’étude du Dr Frachon qui obligerait aux plus notables de ces réserves méthodologiques.


Cette note sans être secrète, ne bénéficie pas du même tambour médiatique que les précédentes.

 

Une des raisons fondamentales est qu’elle oblige à ce que chacun raisonne sans l'entendre résonner, ce fameux tambour médiatique. En effet, pour comprendre ce dont il s’agit il faut connaître les bases de la méta-analyse, discipline qui consiste à collationner dans une série d’articles scientifiques les résultats obtenus par des méthodes conformes aux critères admis, et les autres. Un juge parlerait de preuve admissible ou non.

 

Ainsi, le Dr Alpérovitch pose la question de la validité du choix des cas et des témoins retenus par le Dr Frachon, ce qui, implicitement, peut influencer ses résultats. D'autres réserves sont détaillées, mais il n'est point question ici d'alourdir l'article. Les spécialistes pourront s'y reporter.

 

Est-ce à dire que les quatre études en question sont « fausses » ? Certainement pas. C’est là que le bât de la réalité blesse les études statistiques... et réciproquement. C’est là que nous devons affiner notre pensée pour préciser dans quel type de réalité nous voulons et pouvons travailler. C’est là que nous devons poser les définitions (au sens de « frontières ») de la vérité que nous pouvons et devons rechercher, dans cette échelle qui va de l’idéal de la science à la science idéale, puis au scientifique, puis à la renommée du scientifique, puis à la blouse blanche, puis à la personne qui s’y abrite, ou s’y pavane... sans oublier la paillasse qui lui sert d’observatoire du monde.

 

Au cours de ces transmutations alchimiques, il n’est pas certain que le plomb se transforme en or, mais il est probable qu’ils se rencontrent ou se combinent.

En voulons-nous des preuves ? Voici quelques titres accrocheurs inventés pour vous dans mon journal imaginaire :


Les moines de Brno perdent-ils leur temps à faire pousser des petits pois ?


Le moine Gregor Mendel, du monastère de Brno, prétend avoir découvert les mystères de l'évolution des espèces grâce à des petits pois.


Après le décès du moine aux petits pois, ses travaux ont été brûlés par son supérieur. Ils seront vite oubliés.


Des mathématiciens prouvent que les résultats du moine Mendel avaient été trafiqués.


La génétique mendélienne, à laquelle nous devons la connaissance du génome humain...


Comprenne qui peut, comprenne qui veut.

 

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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