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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 09:27

Il n'est pas de jour qu'on ne nous repasse jusqu'à l'écœurement le plat de la discrimination, à toutes les sauces, de la parité aux détails les plus intimes de la vie quotidienne, de haut en bas de la société, du bord des ruisseaux aux sommets de l'état. Alors il n'est pas de jour qu'il ne faille penser que la discrimination est méprisante, donc méprisable, et qu'en conséquence, la discrimination positive est positivement méprisante et méprisable.

 

Car la décision de remplacer la famille de pensée et de vie qui comprend les mots "choix, jugement, décision, adaptation, ressemblance, association, préférence, nécessité, goût, familiarité, entreprise, communauté, ensemble" par le mot "discrimination" chargé des affects négatifs imposés par le socialement correct est une discrimination de la pire espèce, uniquement dépassée par celle qui consiste à vouloir en renverser le sens en lui adjoignant l'adjectif "positif".

 

C'est certes de la communication de haute finasserie, mais c'est surtout de la manipulation par les pires sophistes que notre monde ait jamais connus.

 

Car c'est depuis le moment où le spermatozoïde le plus rapide, le mieux adapté pénètre l'ovule qui n'est pas si passif qu'on le croit, que la vraie discrimination est à l'œuvre, ou, plus clairement dit, le choix de vie. Or tout choix est un renoncement ou une mort partielle si je ne trahis pas quelques cours de philosophie, et plus simplement, l'expérience la plus commune, la mieux discriminante. Accepter la vie, ce n'est pas seulement sourire de béate satisfaction, mais c'est fondamentalement se nourrir de ses choix. Mal les diriger, c'est ne pas donner toutes ses chances à sa vie, en augmenter le risque de blessure, et en hâter la disparition.

 

Tous les règnes partagent à des degrés divers la pratique de la discrimination fondamentale qui est simplement le choix d'association nécessaire à la survie. La naissance du moindre minéral, l'éclosion de la fleur la plus timide, la survie du banal chat de gouttière, dépendent de leur capacité de choix, subi ou non. On a parlé de lutte pour la vie (struggle for life de nos amis anglophones). J'ose espérer que le genre humain se distingue par sa capacité à transformer la lutte pour la vie en une réelle discrimination pour la vie, c'est à dire à regrouper tous les critères du vrai "vivre ensemble".

 

Dans le domaine de la littérature, c'est ce que nous ferons à LETTROPOLIS. Il n'y aura pas de régime de parité obligatoire, de littérairement correct, même s'il doit y avoir, par "la force injuste de la loi" des contraintes que nous respecterons. Tels sont nos choix discriminants de survie dans un monde biaisé. La littérature est un monde suffisamment vaste et réel pour qu'y soient représentés tous les niveaux, de l'excellent à l'insipide, du sublime au vomitif. Avec nos critères discriminants, notre synthèse d'objectivité qui ne négligera pas notre subjectivité, nous nous en tiendrons à n'en favoriser qu'une partie. Devinez laquelle...puisque nous voulons écrire et lire ensemble.

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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