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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 16:49

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Bonjour, je m'appelle Élane, et je vis dans les bois. Telle que vous me voyez, j'ai pris la liberté d'afficher ma meilleure photo, et de sauter sur l'occasion que le dernier article m'offrait. Je me suis proposée pour tenir la plume. Bien sûr, c'est une façon de parler, et ce clavier n'a pas l'ergonomie adéquate pour mes sabots. Mais je ferai de mon mieux. Lorsqu'on vit dans les bois, on apprend mille choses pratiques, et on s'adapte. C'est une forme d'intelligence qui ne mérite pas le mépris dont certains l'accablent parfois.

 

Je ne veux pas dire qu'il faille s'y cacher sans oser regarder au-delà. Car sinon, comment augmenterions-nous nos connaissances ? Cependant, il est parfois risqué de se découvrir ainsi. De temps à autre j'entends de grands bruits, comme des arbres qui tombent, ou du tonnerre qui gronde, et l'un d'entre nous ne revient pas. On raconte que des animaux à deux pattes, armés de longs bâtons, hantent nos forêts profondes. Le vieil oncle Robert les a vus. Il parle d'une sorte de flamme et d'une douleur profonde dans la jambe. C'est depuis ce temps-là qu'il boîte. Alors il reste sur son ancien territoire, et il raconte à qui vent l'entendre ses mémoires. Il dit que tout cela ne doit pas se perdre. Comment cela devrait-il se perdre ? Je ne comprends pas très bien, mais je le crois. Il porte beau sa fière parure et son regard plonge en des mystères anciens.

 

Nous devons donc apprendre à nous méfier des animaux à deux pattes et de leurs longs bâtons. Mais ce ne sont pas les seuls risques de la forêt. Certains quatre-pattes ont le regard luisant et des dents acérées. Il faudrait que je m'entraîne davantage à ruer de toutes mes forces et à foncer tête baissée, mais quelque chose me dit que ce n'est pas mon destin. Je crois que je laisserai cela à l'un des beaux garçons qui se rapprochent de mes traces. Je vois ses muscles saillir et son pas se raffermir lorsqu'il me rencontre, et il me montre les clairières où poussent les herbes les plus tendres. Je devine qu'ainsi, il veut me faire savoir que je lui plais.

 

Mais pour l'instant, je souhaite gambader un peu, sentir le doux contact des feuilles sur ma peau, humer le vent du soir, et vous écrire ces quelques lignes. Il est si rare que l'on puisse se faire entendre, et pour une fois...

 

J'espère vous retrouver un jour.

 

Bien attentivement,

 

Élane

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commentaires

M
<br /> Un bien oui j'espere vous retrouver un jour Elane peu etre sous la forme d'un aigle flotant au vent dans son silence pesant , libre de naitre sans jamais se mentir a lui meme comme ses animaux a<br /> deux pattes. qui souvent nous epates...<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Au fond, il n'y a pas tant de bois mais quel bel élan pour ce photographe.<br /> <br /> <br />
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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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