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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 08:20

CERVANTES.jpg

 

Il ne s'agit pas d'un nouveau slogan vantant l'omniprésence des bulletins météorologiques encadrés de publicité juteuse, mais de l'émergence récente de cette phrase dans des commentaires quelque peu psittaciques. Oui, les perroquets parlent, et parfois ils nous cassent les oreilles, de leurs vocalisations aussi dépourvues de sens que de charme.

 

Cette phrase est parfois assortie d'un commentaire attribuant sa paternité au Président Mitterrand. Cela est faux. Il est de commune et juste reconnaissance de louer ses attentions littéraires et je m'y associe. Mais j'aime imaginer qu'il ait lu Miguel de Cervantes, réfléchi aux exploits du chevalier à la triste figure, puis, poussant ses explorations jusqu'aux Nouvelles exemplaires, souri à la destinée de La petite Gitane, telle qu'en parle le corregidor, en lequel il se retrouvait peut-être : « Ainsi donnera-t-on du temps au temps, lequel souvent accorde une douce issue aux plus amères difficultés». (éditions de la Pléiade, p 1134).

 

Je pourrais développer ce thème dans l'absolu, mais je préfère l'orienter vers un exemple récent. Un commentaire me parvenait à propos de LETTROPOLIS. Son auteur signifiait qu'il ne viendrait pas sur notre site, parce qu'il n'y trouvait pas de flux RSS. Pour les non-habitués de ce langage, il s'agit de recevoir de façon immédiate, des nouvelles sélectionnées en fonction de leur origine. Ma réponse fut : "Chaque chose en son temps, pourquoi pas, peut-être". Le reste de son message me laissait présager un prêche à vide.

 

Effectivement, si cette personne veut consommer de la littérature comme un mauvais brouet, ou comme on ingurgite une boisson à la mode, LETTROPOLIS n'est pas le lieu à explorer. Écrire, lire, réfléchir demande du temps, et une certaine volonté. Il faut entrer dans LETTROPOLIS, non par impulsion, mais par envie progressivement enrichie, par esprit de recherche d'un certain bonheur, celui de l'écriture. La simple exploration de nos textes d'accompagnement, de la FAQ (la foire aux questions) nécessite d'accepter de renouveler sa pensée. Tous nos OLNIS ne doivent pas plaire à tous nos lecteurs. Si tel était le cas, ce serait une forme d'échec, une dictature de la pensée. Mais nous devons nous donner les chances, par le temps nécessaire et le courage du refus, d'y rechercher la qualité et la vitalité.

 

Il est des textes que nous acceptons, et d'autres que nous refusons, mais toujours en donnant une explication argumentée, ce qui, je le répète, est l'exception. Les éditions dites grandes se réfugiant derrière de pauvres stéréotypes ne brillant ni par leur courage ni par leur justesse.

 

Encore faut-il le faire savoir, mais avec l'appui du temps pris et donné, non celui de l'instantanéité bousculée au portillon. C'est notre politique, celle du respect des pensées et des libertés, de l'échange. LETTROPOLIS trouvant un bonheur en littérature, a plaisir à l'offrir en partage, pour que chacun le savoure en son temps, non dans la cohue, et s'en imprègne.

 

Certes, nous nous ferons connaître, mais en affirmant notre existence, nos actualités, non nos "actus", nos choix, nos réflexions, non notre allégance à la mode, et bien sûr en tenant au courant nos "petits ruisseaux" qui feront les grandes rivières.

 

Alors, j'ose reprendre à mon gré la phrase de Cervantes : il faut donner du temps au temps, lequel souvent accorde une douce issue aux plus sincères entreprises.

Merci à ceux qui nous accompagnerons, aujourd'hui ou demain.

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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