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22 novembre 2009 7 22 /11 /novembre /2009 10:49

J'utilise la formulation "petit nègre" de ce titre pour illustrer que l'utilisation tronquée d'une langue et d'une pensée, volontaire ou non, alors même qu'elle semble construire une ébauche de compréhension, mène inéluctablement à l'incompréhension ou au conflit. Je précise donc mon titre: parlons-nous vraiment de grippe lorsqu'on ne nous parle que de grippe? Autrement dit, des arbres synthétiques habilement éclairés ne cachent-ils pas la forêt de l'épidémie?

 

La grippe, la grippe, mais en fait, qu'est réellement une grippe? Le mot est lié au verbe gripper qui exprimait à la fois que la maladie saisissait une foule de gens, et que ces mêmes personnes voyaient leurs articulations saisies, grippées par les douleurs. Une notion épidémique et une notion mécanique jointes pour l'occasion. Le avancées techniques ont relié cette maladie au virus correspondant.

 

Mais comment vit l'idée de grippe chez le patient moyen, hors le contexte épidémique habituel? La réponse est claire: fort mal. En effet, j'affirme, après des années de pratique, que la majorité des médecins généralistes français laissent leurs patients qualifier de "grippe" des rhino-trachéites banales, probablement virales, n'ayant aucune des caractéristiques symptomatiques précises de la grippe, qui reste une maladie pénible, souvent grave, potentiellement mortelle sur des terrains fragilisés (5 à 10 000 morts par an en France). En quelque sorte, et quelles que soient les bonnes raisons que ces médecins ne manqueront pas d'invoquer, le minimum d'éducation au vocabulaire médical et donc à la réalité de la maladie n'est pas accompli. Il suffirait simplement de dire "employons les bons termes". Est-ce trop demander à ces stakhanovistes de l'ordonnance? Pour le français moyen, la grippe est une maladie bénigne et la grippe H1N1 un croquemitaine. Beau gâchis!

 

Allons plus loin: posons la question du regard épidémiologique sur la grippe en France. Hormis certains articles, on ne voit guère que le Professeur William Dab monopolise l'attention des télévisions et des radios. Peut-être parce qu'il connait bien le sujet: il fut le promoteur du réseau GROG (Groupes Régionaux d'Observation de la Grippe) depuis 1984, il fut Directeur Général de la Santé (c'est fou ce que ce poste use ses titulaires!) et se spécialise en professionnel lucide sur les risques en santé publique. Lorsqu'il ramène l'épidémie actuelle à ses justes proportions par rapport aux grippes récurrentes, il heurte certainement un vedettariat de circonstance. Il affirme cependant qu'il faut se faire vacciner et il a raison. Mais le faire sans entrer dans la société du spectacle! Quel manque de lucidité! Quelle incongruité pour les nécessiteux de la grippe politico-médiatique, pour les grippe-sous et grippe-pouvoir de toutes natures.

 

Car la grippe dite AH1N1 (ce qui en soi n'est guère une nouveauté: vérifiez de quelles souches provenaient les vaccins des années précédentes) est un faire-valoir politique et économique, profondément ancré dans des volontés d'occuper le terrain de la puissance et de l'argent, et d'établir des tunnels souterrains entre les deux. Il s'agit de jouer le deus ex machina politique (que les incrédules retrouvent sur internet le document usine à gaz qui illustre cet article et m'en expliquent le fonctionnement). Il s'agit aussi de créer un marché illusoire, systématiquement renouvelé (car les produits ont des dates de péremption courtes), et obligatoire sous peine de poursuites médiatico-légales. Ce marché couvre non seulement le fameux vaccin, mais aussi les masques de protection, les gants, les tenues, les produits désinfectants liquides, en spray, en lingettes, les ustensiles jetables de toutes natures, les modifications de plomberie hospitalière pour que les robinets soient actionnés sans y porter les mains, les campagnes médiatiques qui ne sont pas gratuites, les impressions de brochures à destination du grand public, les documents officiels redondants, les missions multiples où se logent les parasites officiels de l'épidémie, les réunions de "communicants" plus ou moins vaseux, les provisions obligatoires dans les foyers dépendants de la DDASS pour assurer l'alimentation des personnes qui devraient y rester consignées en cas d'extension de la pandémie (j'imagine que d'autres lieux plus huppés doivent en faire de même), et d'autres encore.

 

En même temps que tout cela s'agite et vibrionne, nous parle de stade 5 ou 6 en se focalisant sur quelques mesures de bon sens qui s'étaient toujours pratiquées sans obligation de ce tintamarre, on passe sous silence les invraisemblances et les connivences du système. En voici une parmi d'autres: au stade où il pourrait être question de limiter les transports en commun pour cause épidémique, que penser de la politique affichée du maire de Paris, la ville la plus "circulante" de France, d'éliminer les transports privés au profit des transports en commun? Délire? Provocation. Imprévoyance? Stupidité? Ou pire encore? Curieusement, la question n'est même pas posée.

 

Non, nous ne parlons plus de grippe, mais d'une maladie bien plus pernicieuse: la décérébration politico-médiatique. Aucune grippe virale ne peut être plus dangereuse que celle-là. Et pourtant il faut se faire vacciner, mais contre les deux!

 

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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