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10 juin 2011 5 10 /06 /juin /2011 07:19

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Il s’agit de tenue, au sens vestimentaire et au sens structurel.


Les tenues de tous les corps constitués qui participent d’une autorité ou d’une fonction, sont des éléments constituants de cette autorité. Le gendarme, l’académicien, le juge, le soldat, l’ecclésiastique, le médecin, le pompier, portent des tenues dont le sens symbolique n’est jamais inférieur à la fonction pratique, tant par la charge historique dont elles héritent, que par les marques distinctives qu’elles arborent.

 

D’une certaine façon, la tenue symbolique la plus partagée et la plus en vue d’une nation est son drapeau.

 

Se référer à une tenue est un comportement si profondément humain que personne ne s’étonne que des groupes plus ou moins opposants à toute autorité, des personnes qui vantent leur individualité, arborent des tenues distinctives quasi uniformes.

 

Dans le cas particulier de l’armée, les lois de la guerre imposent le port de cette tenue distinctive.Il y a pour cela d’évidentes raisons techniques. À chaque type de glaive – au double sens propre et figuré – répond un type de cuirasse, et réciproquement. Si l’outillage varie, le processus, lui, est invariant en son essence.

 

Mais l’invariance est aussi dans le respect de la tenue, qui porte autant sur l’estime de soi que sur le regard des autres, qu’ils soient alliés ou adversaires. Une tenue ne se modifie qu’en groupe, pour marquer un esprit de corps. Il peut arriver, que certaines missions d’infiltration imposent à des unités spéciales un déguisement de circonstance. On sait alors que d’autres lois s’appliquent, avec des risques bien supérieurs, en cas de découverte par l’ennemi.

La notion de tenue est si forte, que même des maquisards finissent, progressivement, par en adopter une esquisse.

 

À l’échelle de la personne, considérée hors de son travail, chaque individu porte un ou plusieurs éléments symboliques qui sont autant de marques distinctives pour les autres, ou de rappels personnels à des choix de vie. Est-ce la facture du bijoutier ou le symbole que regarde la jeune fille qui vient de se fiancer ? Est-on plus marié avec une alliance en diamant ou en or ? Porte-t-on pour rien une croix, une étoile de David, une main de Fatma ?

 

Mais il n’est pas anodin que le même mot porte le double sens de vêtement, et de comportement. Ceux qui répètent sans aller plus loin que l’habit ne fait pas le moine, n’ont pas considéré une réalité plus profonde de ce proverbe que l’on devrait poursuivre ainsi : … mais le moine fait l’habit, le moine impose l’habit.

 

Alors, ces éléments étant bien considérés, il faut en revenir au témoignage du père de Pommerol.

 

Quoi que peuvent ânonner certains généraux, quel que soit le contexte, et quel que soit l’allié – et tous ses retournements possibles – aucune vexation, aucune entrave, aucune soumission ne doit être admise. Quelque prétexte que l’on invente pour justifier ces comportements, le résultat en sera toujours une amputation pour celui qui la subit, et une dévalorisation au regard de l’autre.

 

Que l’on partage un repas selon les rites de l’un ou de l’autre, pour témoigner d’un engagement réel et d’une volonté de connaissance respective, est une nécessité relationnelle et un enrichissement respectif. Qu’on se le fasse imposer – surtout dans un cadre militaire – est déjà une défaite. C’est aussi un mépris sans limites envers ses propres hommes qui risquent leurs vies et qui peut-être, aux moments les plus critiques, auront besoin de leurs symboles les plus forts.

 

En tant qu’ecclésiastique, le père de Pommerol a eu raison de parler de soumission. En langage militaire, dont l’amplitude va de la verdeur à la rigueur, d’autres mots sont possibles, de c....ie à trahison.

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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