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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 07:19

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Je remets à l'honneur ce jour la belle expérience de vie que nous a présentée  

Cloud R'Bey : Parcours en Kaki d'un Bourgeois peu ordinaire.


Pour les lecteurs qui ne le sauraient pas, il s'agit du parcours d'un homme de belle taille (aux différentes acceptions du terme) pris dans une tourmente de non moins grande envergure, dont nous n'avons pas fini de payer les conséquences. Appelé sous les drapeaux le 31 décembre 1957 une autre façon de réveillonner il évoque son passage des deux côtés de la Méditerranée, ses espoirs et ses déceptions. Le témoignage n'a rien d'anodin, la vie réelle s'y déroule sans la teinture obligatoire et tisse sa toile jusqu'à aujourd'hui. Ce texte est autant un témoignage profond qu'un contre-poison à prendre de toute urgence face à la pensée assassine du politiquement correct.


Si j'en reparle aujourd'hui, c'est non seulement pour en redire tout le bien que j'en pense, mais aussi pour signaler notre nouvelle édition, augmentée d'une

préface du général de division aérienne M. Rougevin-Baville.


Cet officier général, plus jeune que l'auteur, fait le point et le pont entre les années soixante, et notre début de vingt et unième siècle. Il offre son témoignage, son expérience et ses réflexions aux esprits mal préparés à réfléchir (ou trop bien préparés à ne pas réfléchir). Il revient en particulier sur la grande et malhonnête fracture de l'incorporation des jeunes gens dans le service militaire, telle que l'ont connue (j'en fais partie) ceux qui l'ont vécue. Il ouvre des portes sur un espoir de relance d'un lien social à la fois libre et organisé, prenant tous son sens y compris international, dans le cadre national. Militaire, il pose en phrases simples dont le fatras intellectuel ambiant nous a déshabitués, les éléments nécessaires à la survie d'un pays. Militaire toujours, on comprend qu'il obéira sans cesser d'être lucide.


Une belle préface, qui, à elle seule, mériterait une édition et une réflexion développée par une action conséquente.


Cela posé, revenons, avec le petit jeu de mot de circonstance, à l'intérêt d'une préface, en général. Je me rappelle un écrivain affirmant dans une préface, qu'il ne fallait pas lire les préfaces. Son texte me paraissait ne porter que sur un seul danger, celui d'influencer le lecteur à une paresse intellectuelle. Je pense personnellement que l'exercice doit être réalisé, et précisément par et pour ce qu'il renferme de difficultés accumulées entre l'auteur du texte de base, le préfacier et le lecteur. Chacun de ces personnages peut se trouver pris entre la satisfaction et la déception. Tous les degrés existent entre la stimulation à lire le texte, la mise en lumière insuffisante ou excessive des thèmes traités, la louange publicitaire déguisée (l'éreintement étant théoriquement exclu de cadre), l'ouverture enrichissante qui, poussée à l'extrême, peut laisser supposer que l'auteur n'est pas allé au bout de sa réflexion, l'influence univoque du lecteur, qui ne doit pas négliger cependant de lui apporter un point de vue élargi.


En fait, une bonne préface, outre son honnêteté foncière sans laquelle elle ne peut prétendre à cette qualification, devrait accomplir trois buts : nous donner envie de relire le texte auquel elle s'attache, nous donner envie de lire le futur ouvrage de l'auteur, et nous donner envie de lire les autres textes du préfacier.


Mission réussie, mon Général !


Les membres de LETTROPOLIS sont heureux de cet enrichissement du  

Parcours en Kaki d'un Bourgeois peu ordinaire de Cloud R'Bey.


Et pour parodier la réplique d'une célèbre pièce :  

 

LECTEURS, CHARGEZ !



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commentaires

C
<br /> Voilà une bien intéressante question que permet de soulever cet article sur l'utilité de la préface. Je glisserais volontiers de l'utilité à l'usage. Car, même si la déclarer dangereuse pour<br /> incitation à la paresse intellectuelle relève de l'aphorisme -et de sa fonction provocatrice- il s'agit bien de discuter de l'usage que fait le lecteur de sa lecture d'une préface. Le seul qui<br /> puisse être jugé paresseux serait celui qui lit la préface et se croit épargné de la lecture du texte. Comme ces étudiants qui se dispensent de la lecture d'une œuvre parce que les analyses de leur<br /> enseignant constituent la connaissance qu'ils en auront. On peut aller directement au texte, sans être jugé paresseux. mais Mais celui qui entre dans l'œuvre après s'être nourri de la préface,<br /> préparé, et bien souvent comme "initié" par elle, celui-là est tout le contraire d'un paresseux! Paresseux en effet celui accepte l'effort d'un détour sans céder à l'impulsion de la lecture de<br /> l'œuvre? Paresseux, celui qui s'efforce de garder à l'esprit des significations et, comme pour toute quête de sens, cherche dans le texte où elles se logent, plus ou moins cachées? Paresseux encore<br /> celui qui se donne les moyens de doubler ou tripler les sens possibles d'un texte, et ainsi d'avoir vu au-delà de ce qu'il aurait, seul, perçu? Paresseux celui qui s'en remet à un autre qui sait<br /> mieux que lui pour augmenter son discernement et sa réflexion? Ainsi lire une préface ne prive en aucun cas du travail de l'esprit "vierge" d'un sens pré-mâché. C'est mieux voir -et donc avoir une<br /> pensée particulièrement active- c'est ouvrir un champ de vision au-delà de soi, c'est aussi provoquer un débat intime: en chacun de nous, le lecteur de la préface peut être en désaccord avec le<br /> lecteur de l'œuvre, et ce sera alors la même personne qui sortira grandie d'une telle confrontation d'interprétations. Alors oui, donnons à la préface ses lettres de noblesse. Ce serait d'ailleurs<br /> intéressant de constituer, pour de grandes œuvres qui n'en finissent pas de provoquer l'intelligence et la sensibilité, des recueils de préfaces rendant hommage à leur immensité!<br /> <br /> <br />
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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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