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1 octobre 2009 4 01 /10 /octobre /2009 18:55

L’édition en France est un marché qui est dit bien se porter. Mais que cache cet optimisme de façade ? (Les lignes qui suivent ne prendront pas en compte des genres panachés qui ont leur valeur, par exemple la BD).

Les livres de cuisine occupent le dessus du panier, particulièrement à Noël. Bernard Pivot à Apostrophes éleva une pile de ces livres jusqu’à le cacher complètement : l’allusion était transparente pour qui voulait bien la saisir.

Les livres scientifiques et universitaires s’adressent à un public restreint et à des maisons spécialisées.

Leurs retombées de vulgarisation, quelle que soit la discipline, peuvent atteindre le grand public, en fonction d’une mode ou de la renommée d’une personnalité. Dans ce domaine le meilleur cousine avec le pire, la « Brève histoire du temps » avec la floraison des régimes amaigrissants. Chacun trouvera d’autres exemples si nécessaire.

Les biographies ou autobiographies politiques, historiques, de voyages ou de circonstances exceptionnelles, les essais, trouvent un public variable, souvent stimulé par l’actualité. Leur genre les rapprocherait des retombées de vulgarisation citées précédemment.

Un cas particulier en est le témoignage des vies humbles, de la grand’mère à ses petits enfants, domaine de l’auto-édition ou de l’édition à compte d’auteur, bien souvent mise au placard comme radotage trop entendu.


Reste donc, le cas de la littérature plus classique, que l’on pourrait dire d’imagination, quel que soit son domaine d’exploration :

La poésie sort exceptionnellement de son cercle restreint de disparition. Les nouvelles ne trouvent que peu d’acquéreurs. Le roman (quelle que soit la définition que l’on donne à ce genre) en est l’axe majeur et la forme la plus répandue.

Cela est tellement vrai qu’il est porté par les grands prix littéraires qui font vendre. Le verbe faire est utilisé ici dans son sens fondamental et explique la raison d’être de ces prix. Il y a belle lurette que ces récompenses ont trahi le sens propre et les bonnes intentions de leurs fondateurs. Depuis le temps que les frères Goncourt se retournent dans leur tombe, personne ne parierait plus sur pile, ou face. Paradoxalement, si l’éclosion de ces prix s’accompagne d’une éclosion non moindre des révélations de leurs marchandages internes dans le giron du « groupe Galligras et compagnie», le public n’y voit qu’une distraction semblable à celle du rapport de la cour des comptes ; une fois la première vague de plaisanterie passée, il se détourne du fond et flotte sur l’écume, il en en redemande, il marche. Il y a donc encore de beaux jours pour ces vénérables institutions. Tant mieux pour ces institutionnels du profit, et parfois tant pis pour la littérature. Mais toujours, dommage pour des ouvrages noyés par ces déferlantes.


Il faudra y revenir. Il faudra même en revenir.

 

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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