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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 04:54

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Il s'agit du titre d'une nouvelle d'Ernest Hemingway. Encore! diront certains? Peut-être, mais comment se défaire d'une telle œuvre? Il faudrait dépasser la traduction littérale de Personne ne meurt jamais. J'ose la mienne: Ces morts qui vivent en nous. On peut en trouver d'autres.


L'histoire est simple: Enrique, retour de la guerre d'Espagne, a reçu pour mission de déplacer quelques armes cachées dans une maison abandonnée de Cuba. Il attend pour ce faire la nuit propice et son contact sur place: Maria. Il est sans illusion sur la mauvaise préparation de l'affaire, sur le rôle trouble du Noir qui stationne non loin. Et quand Maria viendra, il lui apprendra la mort de ses amis, ainsi que celle de son frère, tombé lui aussi pour une mission mal préparée, dans une sierra oubliée d'Espagne. C'est pourquoi, à la jeune femme, qui lui reproche presque d'être en vie, il oppose la lucidité des vieilles troupes: "Mourir ici ou ailleurs n'a pas d'importance quand on meurt pour la liberté... Certaines choses que nous devions faire étaient impossibles, et d'autres qui semblaient impossibles, nous les avons faites." Et encore :" Nous devons refuser tout romantisme. Cet endroit en est un exemple. Nous devons arrêter le terrorisme. Nous devons poursuivre de façon à ne jamais retomber dans l'aventurisme révolutionnaire."

 

Mais des cars de police arrivent. Peut-être, en dépit de ces conseils, sont-ils restés trop longtemps à échanger les baisers d'un lien possible. Ils essayent de fuir, en vain. Enrique est tué et Maria, blessée, prisonnière. Elle connaît la suite, les interrogatoires, les humiliations, la torture peut-être. Alors, portée vers ses inquisiteurs, elle appelle à l'aide ses morts, son frère Vicente, ses amis, Enrique et elle les voit :"beaucoup, beaucoup de gens qui m'aident, maintenant."

 

"Elle était assise, droite adossée au siège arrière. Elle semblait avoir une étrange confiance, la même confiance qu'une jeune fille de son âge avait ressentie quelque cinq cents ans avant, sur la place du marché de Rouen".

 

Et, tête haute, son visage brillait de fierté.

 

Au tout début de l'histoire, Enrique avait libéré de sa cage d'osier un oiseau-moqueur. Symbole? Prémonition? Message?

 

Extrait de The complete short stories of Ernest Hemingway.

The finca vigía edition

Charles Scribner's sons New York 1987

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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