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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 09:07

Il serait présomptueux de confondre une série d’articles, même documentés, et la force d’un essai. Mais il serait anormal, pour un blog comme celui de Lettropolis, de ne pas apporter sa pierre au débat lancé par Carr.

 

NOUS TRANSFORMONS EN NOUS TRANSFORMANT, ET VICE-VERSA

 

Un fait fondamental est que toute activité humaine, toute nouvelle technique modifie la pensée de l’homme. (Pour la clarté du débat, j’évacue artificiellement les modifications de la pensée engendrées par des phénomènes naturels, comme le tonnerre, la foudre, etc.) Ces modifications – cet apprentissage cognitif – sont inhérentes à notre condition d’être vivant, et spécifiquement humain. Osons plus, toute technique influence la personnalité tout entière, c’est-à-dire la triade des sentiments, de l’action, et de la connaissance. C’est en ce sens que Pierre Trinquet, l’un de nos auteurs, pose ainsi l’hypothèse de la relation activité de travail-langage : « ... s’il l’on réfléchit un peu, pourquoi Homo sapiens  a-t-il eu besoin de parler, c’est-à-dire de mieux s’exprimer et de se faire comprendre, non seulement avec des gestes et des mimiques, si ce n’est pour transmettre son savoir et savoir-faire ? Et plus son savoir devenait complexe et plus il avait besoin de mots et d’expressions nouvelles et précises, pour bien se faire comprendre. » (Bien-Être et Efficience au travail)

 

Et bien entendu, le langage comme relais inter-humain permet transmission et nouvelle création technique : la machine à inventer peut poursuivre ses cycles infinis... et engendrer de nouvelles questions fondées sur l’angoisse de la nouveauté, laquelle oblige à la perte de certains acquis anciens.

Sur la question de cette perte, il reste encore beaucoup à comprendre. Contentons-nous ici de l’admettre dans sa globalité. Combien de jeunes conducteurs savent encore faire démarrer une voiture à la manivelle ? Et combien de voitures possèdent encore une manivelle de démarrage ?

 

L’ÉCRITURE AU RISQUE DE L’ÉCRITURE

 

Les questions de nos grands ancêtres deviennent alors parfaitement admissibles, d’autant que nous devons nous les poser à notre tour.

 

Oui, la trace écrite peut nous faire devenir oublieux. D’ailleurs, de prétendus analphabètes hindous sont capables de réciter des milliers de vers de leurs grands poèmes.

 

Oui, la solitude de la lecture mal ruminée peut aboutir à l’absolue incompréhension de la pensée de l’auteur. Combien de délires et d’hérésies à partir des grands textes sacrés du monde ?

 

Oui, la diffusion artificielle de grands tirages de livres tue autant les écrivains de talent exclus de ce système que le goût de la découverte chez les lecteurs.

 

Oui, le simple fait d’entrer dans la plus grande bibliothèque du monde peut faire vaciller des esprits mal préparés.

 

Mais oui aussi, le refus de l’accès à cette bibliothèque peut stériliser des esprits qui auraient souhaité y découvrir de nouvelles voies.

 

MAIS LA LECTURE ?

 

Mais, une fois que l’on entre dans cette bibliothèque, en recherche de nouvelles connaissances, doit-on y supporter d’être assailli sans cesse par la cohue des marchands du temple ? Doit-on accepter les papiers gras, les vociférations, les invitations fallacieuses, les provocations lubriques ?

 

Pour moi, la réponse est absolument négative. Il en va du plus grand défi qui soit au monde, celui de la liberté des consciences.

 

C’est la raison pour laquelle, ce blog associé à Lettropolis, refuse toute publicité invasive sur ses pages.

 

Nous respectons nos lecteurs, nous respectons nos auteurs, et nous voulons que ce véritable respect soit partagé. 

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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