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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 21:05

La mer, tout en bas, apaisée pour la nuit,

Epousait une traînée de lune.

Les étoiles vivaient en leur mystère;

Quelques-unes mouraient peut-être.

Ici, pour un temps, la falaise résistait

Au charme troublant de l'abandon,

Et la petite fiancée du vide

Hésitait au seuil des noces.

Un pin solitaire avait grandi tout près.

Leurs confidences chuchotées au vent

Scellaient depuis longtemps la tendresse

De leur amour nostalgique.

Souvent, le soir, un vieil homme venait rêver.

Son coeur simple sentait venir le temps

Où la sérénité est vertu

Après les tourments passés.

Tirant quelques bouffées de son vieux cigare

Il aimait à deviner au loin

Les lueurs venues du pays natal

Si proche, pourtant si lointain.

Sûrement là-bas, dans l'odeur des jasmins,

La nuit complice nouait des destins

Et les palmiers pourraient raconter...

Mais il ne regrettait rien.

Et, doucement, renversé, les yeux mi-clos,

Demi-dieu entre le ciel et l'eau,

Il arrachait du phare d'Alicante

Des parcelles d'éternité.

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  • Pierre-François GHISONI
  • la littérature en partage
L'homme avant les termites
L'idéal sans l'idéologie
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